C'est en tout cas le doublé que les sept ministres européens réunis aujourd'hui au Castellet (Var) viennent d'émettre, en forme de souhait. Le Français Hervé Morin a dévoilé la nouvelle roadmap de l'A400M : renégociation du contrat dès la fin août, rencontre d'étape en Allemagne mi-octobre, et signature du contrat définitif à Séville, là où l'avion est assemblé, en décembre. Toujours pas de date, par contre, pour la pmrieère livraison. Certains à la Défense voyant même un premier escadron français de 10 avions opérationnels en 2015, ce qui constitue une fontaine d'optimisme.
Il a ajouté, et Carmen Chacon a abondé, en écho, que le doublé contrat-premier vol de l'avion serait évidemment un symbole de poids. Le Turc Vecdi Gönül s'est félicité de ces acquis : "il y a six mois, nous étions dans une situation difficile, aujourd'hui nous sommes dans une bien meilleure configuration". Le Belge Pieter De Crem a renchéri, en rigolant, par ailleurs, de trouver un drapeau... allemand devant lui, à la place du drapeau belge.
Evidemment, les vrais sujets qui fâchent encore n'ont pas pu être résolus. Quentin Davies, le sous-secrétaire d'Etat britannique et ministre pour les équipements de défense et le soutien a rappelé que tout était sur la table : notamment le centre de maintenance unique. Et bien évidemment, les solutions palliatives, qui pourraient bien amener la Grande-Bretagne à réduire sa commande d'A400M. Les priorités actuelles de l'opinion publique britannique, et donc de ses gouvernants, porte bien sur les hélicoptères, qui manquent actuellement en Afghanistan. Et dépenser trop d'argent sur un programme européen de surcroît ne serait sûrement pas populaire... Quentin Davies a pu visiter récemment un site Airbus, y a trouvé un excellent moral des ingénieurs, et des éléments d'optimisme mais le ministre Britannique s'attend manifestement à une négociation difficile avec l'industriel.
Hervé Morin a confirmé pour sa part la commande initiale de 50 appareils, et que 10 Transall seront bien prolongés au-delà de 2015, et il faudra amplifier le recours à la location d'heures de vol. Mais ce sera insuffisant : il faudra, acheter, ou louer des avions entiers. Et le type de l'avion est lié à encore trop de facteurs : diponibilités sous des délais raisonnables -ce qui ne serait pas le cas pour des C-130J neufs- et façon de régler la note. Là aussi, les analyses divergent. EADS étant responsable des retards, il serait logique que le groupe en assume au moins une partie des conséquences. En faisant par exemple de très gros efforts si des Casa 235 étaient la solution.
Mais la solution qui regroupe les opérationnels se situe bien du côté des Hercules -analyse également faite en Grande-Bretagne, où était le CEMAA français, il y a quelques jours-. La bonne solution étant peut-être, finalement, d'en acheter d'occasion. Plusieurs industriels, dont Thales, seraient ainsi en embuscade, prêts à fournir des avions identifiés en Scandinavie et au Moyen-Orient.