Trois hélicoptères de l'ALAT (deux Puma, une Gazelle) sont réservés pendant toute la saison pour transporter le détachement d'intervention héliporté (DIH), dans le sud de la France, au profit des pompiers. Ce DIH avait volé 90 heures, l'an dernier. Mais il en faudrait beaucoup plus s'il fallait, d'aventure, exfiltrer les habitants d'un village menacé par les flammes. On se souvient que ce type de scénario avait été envisagé à deux reprises, dans le Var, ces dernières années.
Les hélicoptères des armées ont cette tradition d'intervention au profit des populations. Souvenons-nous des inondations du Gard qui avaient vu l'armée de l'Air opérer de nuit avec ses Puma, et un Super Frelon de la l'aéronavale. A l'époque, les seuls qualifiés pour évoluer sous JVN.
80 hélicoptères à l'Intérieur
Aujourd'hui, la réalité a bien évolué, avec des livraisons de JVN à la gendarmerie et à la sécurité civile. Avec des hélicoptères, les EC145 pouvant embarquer jusqu'à huit passagers. Le ministère de l'Intérieur a désormais sous sa coupe près de 80 hélicoptères, dont 45 EC145, dispersés sur tout le territoire et entre trois administrations : gendarmerie, sécurité civile, douanes.
Une crise civile ne pourait cependant pas être gérée sans les hélicoptères militaires, dont la capacité d'emport est double (pour un Puma). Mais ces hélicoptères militaires restent, on le sait, moyennement disponibles (entre 45 et 55% sur la flotte Puma ALAT) et fortement sollicités, même si le niveau d'engagement a bien baissé, avec le démontage de l'Eufor, puis de Licorne.
On se souvient de la polémique qui avait suivi l'ouragan Katrina, en 2005 : des hélicoptères engagés en Afghanistan et en Irak avaient dû en revenir, après que les opérations de secours, dans le sud américain, aient été retardé par le manque de voilures tournantes. Ce rapatriement d'hélicoptères avait contrecarré les opérations en Afghanistan. Certains y voient même un des facteur du retour en force des insurgés.
A la même époque, une autre polémique -plus sourde- avait ébranlé la défense française, quand on avait difficilement trouvé cinq malheureux Puma et Cougar pour servir le GIGN dans la reprise du ferry Pascal Paoli. Certains l'expliquent par le temps qui avait été pris à solliciter l'EMA : d'autres plus évidemment, y voient le résultat d'une carence capacitaire désormais bien connue des lecteurs de ce blog. A la suite de cet épisode, on avait mis sur pied le groupe interarmées d'hélicoptères (GIH), constitué de 5 à 7 Puma ALAT et Air.
D'aucuns estiment que c'est sur ces missions civilo-militaires, particulièrement la SAR, que le nouveau commandement interarmées des hélicoptères, dirigé par le colonel Pierre Baratchart, va devoir assez vite faire preuve de l'intérêt de son concept.
Actualisation du 26 juillet, 23h47 : le DIH est armé non pas par les pompiers mais par trois sections à 27 pax issues d'autant de compagnies du 7e RIISC (ex UIISC) de Brignols. Ces trois sections sont à 1/4/22, et sont aptes à l'aérocordage, constituant en quelque sorte des "commandos du feu". Ce sont elles que l'on a vu, à l'oeuvre, ces dernières heures, en Corse, à Aullène, et la semaine dernière, à Marseille.