380 militaires français ont été rapatriés d'Afghanistan pour des raisons sanitaires depuis 2001, dont 60 "en grande urgence" : ce sont les deux chiffres qui concluent l'article de Bruno Fanucchi, dans le Parisien de ce matin.
En fait, le chiffre de blessés, qui n'est pas donné, lui, est encore supérieur, puisque du fait des capacités médicales présentes sur place, notamment le rôle 2 français de Kaboul, on peut être efficacement soigné sur place sans avoir à rentrer en France, et c'est souvent le cas. Je me souviens ainsi d'un parachutiste du 8e RPIMa, en Kapisa, qui avait instamment refusé de rentrer au pays, pour rester avec ses frères d'armes.
A contrario, on peut être rapatrié sanitaire sans avoir été blessé : soldat, on n'en est pas moins homme (ou femme) et les soucis biologiques de la vie peuvent vous amener à rentrer en France pour traitement.
En tout état de cause, le nombre de blessés a augmenté particulièrement depuis douze mois, même si pour des raisons évidentes, on a du mal à trouver des statistiques officielles sur le sujet.
L'institution en est consciente, même si le sujet reste plus ou moins tabou : reconnaître le phénomène, c'est reconnaître qu'en Afghanistan, tout est un peu plus compliqué qu'on ne le reconnaît à Paris. Hervé Morin a tenu a accueillir des blessés pour la traditionnelle party du 13 juillet, à Brienne, et à leur rendre longuement hommage. Encore hier, donc, Hubert Falco (SEDAC) et le général Elrik Irastorza (CEMAT) sont allés visiter les deux blessés de la semaine dernière, hospitalisés à Percy (Clamart). Triste et informel signal, les appels aux dons, pour soulager la condition des blessés, n'ont jamais été aussi nombreux, comme ce blog l'avait signalé à plusieurs reprises : concerts multiples, quête sur les Champs Elysées le 14 juillet... Une chose est sûre, le colonel qui va prendre la CABAT (cellule d'accueil des blessés de l'armée de Terre) dans quelques jours ne manquera malheureusement pas de travail.