La force d'intervention de la police nationale (FIPN) est dans les starting blocks. Attendue dès 2007, puis laissée un temps en jachère, elle rassemble désormais le RAID, les dix GIPN (installés en province et dans les DOM-COM) et la BRI Paris. Soit un peu plus de 450 spécialistes chevronnés, auxquels peuvent s'agréger des personnels-ressources. C'est le chef du RAID, Amaury de Hauteclocque, qui en prendrait les commandes, en cas de prise d'otages massives (PROM). C'est son bras droit, un ancien de la BRI et de la BREC-Versailles, qui en est le chef d'état-major.
Hors situation de crise, les enjeux de la FIPN sont potentiellement sans limites : tronc commun d'intervention, déjà initié entre le RAID et les GIPN (1), achats groupés de matériels, mutualisation des ressources. Bref, les économies potentielles (d'argent, mais surtout d'efforts), et le gain opérationnel sont sans doute encore sous-estimés.
Après les attentats de Bombay, la préfecture de police avait mis sur pied sa propre force (2), prototype de la FIPN avant l'heure, sous le pilotage de Christian Lambert, ancien patron du RAID, et actuellement n°2 de la PP. 272 policiers la composent, son premier atout étant de pouvoir mobiliser des ressources matérielles peu communes, comme un hélicoptère tactique équipé, des hors-bord et même un minidrone. La contrainte principale étant par contre de pouvoir coordonner les priorités des quatre directions, pour partie concurrentes, qui l'alimentent.
(1) lire Police pro n°12, novembre-décembre 2008. Le RAID forme également les négociateurs régionaux des GIPN.
(2) son organisation est précisée dans Police Pro n°15 (mai-jui 2009).