Ce n'est pas un des énièmes papiers qu'on me reproche en faveur d'une meilleure intégration de la femme dans nos armées, mais bien d'un appel au secours que je relaie pour les avions, hélicoptères et autres blindés anciens qui parsèment bases aériennes et casernes, dont une partie va fermer, dans les jours, mois et années à venir. Des pièces inégalement entretenues, selon les lieux, et qu'on appelle affectueusement les "potiches".
L'expérience, souvent malheureuse, démontre qu'il est toujours très compliqué pour des associations, voire des privés, de récupérer ces matériels pour les restaurer, les conserver. Je ne reviendrai pas sur le véritable feuilleton des Alizé de l'aéronavale, ou des ciblages réguliers qui frappent les conservateurs de warbirds, depuis le 11 septembre. J'évoquerai le travail de fond effectué par exemple au conservatoire de l'aéronautique et de l'espace d'Aquitaine (CAEA) impulsé en son temps par René Lemaire, un ancien de chez Dassault. Ou la préservation d'avions en vol, à la Ferté-Alais, avec trois générations de Salis.
Plusieurs pièces rares sont détenues sur des bases visées par une fermeture. Un Sikorski qui trônait à Francazal a déjà, par chance, été préservé à Cazaux, où il est désormais la figure de proue du nouvel EH 1.67. Un autre Sikorski, en mauvaise posture, figure à l'entrée de la base de Brétigny : son destin n'est pas totalement scellé. A Reims, c'est, si ma mémoire est bonne, un Vautour et un RF-84 qui risquent la disparition, avec celle, annoncée, de la base, en 2011.
Notre photo : malgré un patrimoine aéronautique assez riche, il est plus difficile, en France, de faire voler des avions anciens qu'en Grande-Bretagne ou aux Etats-Unis. Ici, les membres d'une association effectuent l'entretien d'un Flamant d'après-guerre, après une présentation, au meeting de Reims, début juillet. Au-dessus d'eux, on reconnaît la poutre d'une "Grise". (crédit JMT)