Antoine Estève, l'envoyé spécial de I-Télé à Dakar vient d'évoquer la mobilisation d'un deuxième Falcon 50M de l'aéronavale dans les recherches des débris de l'A330 d'Air France. En tout état de cause, cet avion devrait, comme le premier, être engagé côté brésilien, puisqu'il a les pattes plus courtes que l'ATL-2. Et que les découvertes des premiers débris de l'Airbus, et de deux corps d'hommes ont eu lieu à 445 nautiques (825 km) des côtes brésiliennes, en milieu de journée.
Le confrère raconte aussi qu'un ATL-2 est revenu de sa mission, la nuit dernière, sur un moteur : pas une première, c'était aussi déjà arrivé pendant Thalatine, l'opération de libération des otages du Ponant...
Les autorités brésiliennes ont donc annoncé, en fin d'après-midi, avoir repêché des composants d'un avion, notamment un siège, ainsi que deux corps et une valise, contenant un billet d'avion estampillé Air France. C'est, selon le reportage d'Estève, l'Awacs français qui a mené un hélicoptère brésilien sur la zone où ces trouvailles ont été effectuées.
La communication, qui se voulait extrêmement rigoureuse, côté français, a connu quelques bugs depuis la fin de l'après-midi, puisqu'initialement, à Dakar, un porte-parole confirmait les déclarations brésiliennes aux confrères campant sur la BA160, avant d'effectuer une marche arrière, en n'étant plus sûr de rien. Si ce n'est que la France poursuivait les recherches. Finalement, c'est le chef de mission Awacs, le Lcl Dabadie, qui a posé les bases de la juste communication, en révélant le rôle de son équipe dans les découvertes de l'après-midi.
La machine médiatique s'est emballée dans la journée, avec une communication proactive du BEA, des révélations sur des problèmes déjà anciens de pitot -bien connus des lecteurs de ce blog, souvenez vous du Harfang...- et donc, la découverte de ce qui apparaît bien être les premiers restes de l'Airbus.
Difficile de mesurer, encore, quelles conséquences auront tous ces facteurs sur les sujets bilatéraux franco-brésiliens, notamment en matière de Défense. Dont certains, on l'a un peu oublié avec ces évènements, devaient se décanter dans le courant de l'été. C'est début juin, notamment, que le GIE Rafale devait remettre sa BAFO.
En tout état de cause, la France ne ménage pas ses efforts, à la demande du chef des armées, en engageant dans les opérations de recherche un de ses six SNA -une première-, 10% de sa flotte d'ATL-2, 25% de sa flotte AWACS (1), 40% de ses Falcon 50M, 50% de ses BPC... Evidemment, si le Charles-de-Gaulle avait été disponible, tout aurait été plus simple, puisque les Hawkeye et les hélicoptères de recherche n'auraient plus eu qu'à décoller du milieu de l'Atlantique. Mais alors on aurait mobilisé... 100% de notre flotte de porte-avions.
(1) en fait plus, puisque la flotte est rarement disponible à 100% comme le révélait récemment le magazine Air & Cosmos.
Notre photo : l'AWACS de la 36e EDCA d'Avord, qui a guidé l'hélicoptère brésilien, cet après-midi (crédit : ECPAD). Les modes air-surface de l'E-3F, dont on vous a déjà parlé, ont pu apparemment jouer, enfin à plein, dans les recherches.