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Dès 8h10, un beaching de trois Futura rappelait le débarquement des 176 commandos français de Philippe Kieffer, le 6 juin 1944, au lieu-dit La Brèche, à Colleville Montgomery. Un aboutissement pour les fusiliers marins, qui achevaient là un raid de plusieurs jours accompli à douze embarcations, au départ de Lorient.
Téméraires, les élèves du collège Saint-Sulpice avaient déjà rejoint les vétérans, se faisant photographier avec les vétérans Léon Gautier et Jean Masson, bientôt rejoints par Jean Morel et le franco-irlandais Paul Terris, qui fut le dernier à intégrer le commando Kieffer, en 1944. Un trio du 3 Commando (Britannique) se joint à la cérémonie : Fred Walker, Jim Clinton et Roy Capman n'ont rien à envier à nos Kieffer Boys, question enthousiasme. (Walker voit même en moi une réplique d'Eric Cantona, c'est dire...)
Déjà les vétérans font dans l'autodérision, raillant leur absence de mobilité due à l'âge.
Un premier God Save the Queen, entonné par les enfants, est suivie par une Marseillaise, reprise par tout le monde, Anglais compris.
"Ni Breton ni Normand"
Jean Morel , le Malouin de 86 ans ("il n'est ni Breton, ni Normand, rigole son ami Léon Gautier, il est Malouin") raconte son 6-juin : "Ma barge s'est fait tirer dessus, il a fallu que la (barge, ndlr) 527 vienne nous tirer d'affaire..." "On avait quitté la Normandie ensemble avec Jean, on est revenus ensemble, enchaîne Léon Gautier. On était en 1940 sur le Courbet, le dernier navire à avoir envoyé des coups de canons aux Allemands !"
Quand je lui demande ce qu'il voudrait que les enfants retiennent de leur journée, voilà ce que Jean Morel me répond : "la vigilance, qu'il ne faut pas s'arrêter de réfléchir, et qu'ils ne laissent jamais revenir des gens comme Hitler !".
Notre photo : de gauche à droite, les Français Morel et Masson, puis les Britanniques Walker et Clinton (crédit JMT). Dès l'entame de la première cérémonie, l'émotion est là chez les vétérans, ravis, aussi, de voir des militaires d'active mêlés aux enfants, une façon, pour eux, de voir leur mémoire, et celle de leurs frères d'armes déjà disparus, pérennisée.