mercredi 10 juin 2009

Les dessous de l'opération "chassez le bateau-mère"

Comment la France a pu marquer des points dans la lutte contre les pirates, au large de la Somalie ? A quatre reprises, des bateaux-mère ont pu être détectés, puis mis en déroute, du fait de l'engagement simultané et interactif de plusieurs capteurss et effectifs. Qu'un seul élément manque et le dispositif perd immédiatement en efficacité, constate-t-on.
Le système comprend, de bas en haut, le réseau satellitaire -les initiés comprendront-, puis une couche patmar et /ou surmar endurante, à base d'aéronefs, ainsi qu'une frégate. Cette dernière doit emporter un hélicoptère, et une drome rapide. Lors d'une opération désormais bien connue, la Royale a ainsi intercepté à 500 nautiques des côtes un "rezzou" pirate comportant rien de moins d'un bateau-mère, deux skiffs d'assaut et 11 pirates (3 pilotes, et deux équipes de quatre pirates chargés de l'assaut). Le bateau-mère disposait d'un GPS, de fuel, d'armes d'assaut (kalachnikov, RPG) et d'un téléphone satellite. Ce qui démontre, si besoin était, que les pirates sont désormais bien équipés (grâce aux "saisies" et aux rançons), et disposent de renseignements précis sur les mouvements des navires. Qu'ils savent donc où aller chercher.
L'opération en question aura mobilisé un P-3A espagnol basé au Kenya, un Falcon 50M aux Seychelles et la frégate Nivôse, équipée avec ETRACO et fusiliers (bien fusiliers et non commandos) marins du GIR de Brest. La frégate comptant, en sus, sa propre équipe de visite, composée avec l'équipage, avec, dit-on, un femme.
Au 5 juin, 307 pirates somaliens avaient été interceptés, dont 67 par la France. En 2009, 24 navires marchands ont été détournés, et 124 attaqués.

Notre photo : les fusiliers marins interceptent un des skiff d'assaut du rezzou pirate, en avril. (photo Marine Nationale)