L'EMA a reconnu ce matin que les moyens militaires de l'opération Serval ont blessé des soldats maliens, cette nuit.
La version ne semble pas encore complètement établie, mais c'est un tir d'un chasseur français de type non défini qui est, selon cette même source, à l'origine de ces dommages collatéraux, et non un hélicoptère, comme annoncé par ailleurs.
Selon l'EMA, ces blessés pourraient s'expliquer par un défaut de balisage, ou une distance trop proche par rapport à la cible des chasseurs, des "terroristes" qui cherchaient à pénétrer sur l'aéroport de Tombouctou. On ignore quel objectif précis -humain ou matériel- ces terroristes cherchaient à frapper.
Les militaires maliens manquant de tout, il n'est pas surprenant qu'ils manquent aussi de moyens de balisage, surtout des équipements fonctionnant de nuit. Le plus pratique est le stroboscope (1), mais des cyalumes peuvent aussi être utilisés. Embarqués à bord d'un véhicule, ces militaires ont peut-être été confondus avec des terroristes -une voiture suicide-. Les effets d'une bombe -12 se font sentir sur plusieurs dizaines de mètres alentours, auquel cas ces militaires auraient été trop près.
Les cas de ce type sont rarissimes dans les engagements de l'arme aérienne, parce qu'en cas de doute, on ne tire pas. Les sécurités prises sont également bien plus importantes que d'autres solutions d'appui.
Dans des conditions idéales, c'est un FAC qui autorise un tir, surtout lorsque le risque d'imbrication est patent, ce qui semblait être le cas. Mais toutes les unités n'en ont pas. Il n'y aurait qu'un EAE du 1er RIMa à Tombouctou. A ce stade, on ignore dans quel contexte la séquence de tir a été décidée.
En tout état de cause, ce tir serait à l'origine d'une bonne partie du bilan de la nuit à Tombouctou : 15 attaquants neutralisés.
Pour ceux qui en doutaient, il reste donc encore bien des terroristes au Mali. C'est précisément leur éviction que vise l'opération Serval. Le retrait des premiers moyens resterait néanmoins fixé à la "fin avril" selon l'EMA.
(1) des véhicules de l'armée française avaient tiré sur d'autres français en Afghanistan, suite à un balisage insuffisamment visible pour l'élément d'appui, et à une localisation des éléments en question également insuffisante.
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