Il est rare que l'on puisse dévorer un tel travail parlementaire, malheureusement eclipsé par une actualité plutôt dense actuellement. Le rapport des deux Philippe, Meunier et Nauche, sur le retrait d'Afghanistan est pourtant un modèle du genre : rigoureux et bourré d'informations. On peut espérer un rapport identique sur Serval, dont le lancement est intervenu le mois dernier.
Les deux élus de la commission de défense rapportent parfois des faits et chiffres déjà connus, mais pas forcément reconnus par le ministère. C'est le cas par exemple du maximum de forces envoyés sur place, qui a donc largement dépassé les 4.000, comme ce blog l'avait signalé à maint reprises. Le pic aurait atteint 4421, c'était fin 2011. De même, le nombre de blessés aurait atteint le millier, et non les 700 qui restent la référence officielle.
Le rapport livre aussi une description fidèle et chiffrée du retrait lui-même et le qualifient d'opération "réussie". Un coup de chapeau est aussi lancé à ceux qui restent, logisticiens, équipes médicales, gendarmes.
Des retex sur certains matériels, comme le Félin, estimé trop lourd, sont également décrits.
On apprend aussi que 50 à 70 véhicules blindés ont été détruits sur place, car leur état ne nécessitait pas un rapatriement, bien trop cher. La destruction est à moins de 3.000 euros pièce, le transport, dix fois plus...
Les deux élus rapportent aussi un chiffre cité en février par le CEMA lors de son audition : 64,1% du retrait avait alors été réalisé, soit une avance de 1,5 point sur le schéma prévu.
Le rapport tire aussi à boulets rouge sur Eupol, "un programme coûteux et critiquable". Le coût annuel s'établirait à 61 MEUR, pour des résultats parfois difficiles à discerner, par delà, le "délivrance effective de diaporamas". Par ailleurs, des informations font état des coûts dispendieux de 4x4 d'origine allemande. Alors que, reconnaissent les rapporteurs, le travail de terrain ne serait pas le fort d'Eupol.
Enfin, les monuments aux morts qui n'ont pas encore été rapatriés en France, comme je l'ai signalé ici, quitteront Warehouse à la fin du printemps, pour KAIA, puis, au départ des derniers militaires français, l'ambsade de France.
Peu accessible, on lui préférerait un site en France, évidemment à déterminer.
Post scriptum : sur ce terrain déjà souvent mouvant des monuments et commémorations, notons un nouvel épisode du monument Opex, dévoilé par l'Express.