Comme je le révèle dans Air&Cosmos ce matin, le parc d'hélicoptères engagé au Mali a déjà payé un assez lourd tribut à l'opération Serval.
Gazelle, Tigre, HM, tous les types ont été touchés, et pour plusieurs d'entre eux, assez gravement. Pas un théâtre des 20 dernières années n'avait généré une telle attrition en aussi peu de temps. En Libye, les hélicoptères profitaient du couvert de la nuit, d'un effet de surprise, et de couches d'appui successif, c'est loin d'être le cas au Mali.
Un fin observateur remarque cependant qu'allègrement ciblé par les djihadistes, un Tigre a néanmoins réussi à sauver son équipage, (le 19 ou le 20 février) or on le sait, les Gazelle sont et de très loin bien moins protégées. Ce qui, dans le cas d'une SA342 (1) aurait sans doute amené la mort de l'équipage entier a "seulement", sur le Tigre, amené à clouer l'appareil au sol. Cet appareil aurait pu gagner sans difficulté Tessalit, où il resté inopérant plusieurs jours.
Des dégâts mineurs ont aussi été enregistrés sur des avions de transport, suite à des collisions aviaires, ou des posers d'assaut à répétition, qui sur-sollicitent les atterrisseurs.
Malgré le recours des djihadistes à des IED -au moins un camion logistique et un VAB ont été ciblés-, et le fait qu'ils détiennent manifestement de quoi faire du dégât (RPG), le parc de véhicules de Serval semble avoir moins souffert. Comme je le révélais ici, deux VBL ont été endommagés par une mine, et par une grenade française.
Le bilan humain est connu, lui. Quatre soldats -deux engagés, un sous-officier et un officier- ont été tués, tous au combat, tous les armes à la main. Côté blessés, aucun bilan officiel n'a encore été diffusé, mais on sait que plusieurs STRATEVAC ont été réalisées. Au total, entre les blessés liés aux actions directes des djihadistes -il serait moins d'une dizaine dans ce cas-, et celles liés au climat et à la rocaille, plusieurs dizaines de soldats ont été déjà rapatriés.
(1) un pilote de Viviane du 4e RHFS, le CBA Damien Boiteux, a été tué le 11 janvier.