C'est l'emballement chez les députés (1), qui multiplient cette semaine les lettres ouvertes, avertissements et listes de craintes (2).
Déjà, un premier élu socialiste, héritier à Lorient du ministre de la défense, avait tiré la sonnette d'alarme cette semaine. Sa circonscription est très marquée par la défense, et celle de Marie Récalde, députée socialiste de Gironde, qui diffuse ce soir un communiqué de presse, l'est encore plus. Sa circonscription concentre une des plus grosses bases aériennes du pays (BA106), un régiment de forces spéciales (13e RDP), et tout le landerneau aéronautique : pêle-mêle, deux usines Dassault, deux usines Thales, une usine Sabena Technics, et quelques autres grands comptes, sans évoquer même un tissu dense de sous-traitants... On est donc là dans le pays concret.
Le texte de la députée l'est aussi.Elle constate d'abord que la Défense "a toujours été exemplaire en matière de restructurations et d’efforts consentis. Nous avons depuis plusieurs années déjà, franchi le seuil des 2% du PIB, pourtant considérés par l’OTAN comme la condition nécessaire au maintien de l’autonomie stratégique".
Puis l'élue socialiste enfonce le clou sur la planche des budgétaristes : "A l’heure d’indispensables arbitrages, gardons-nous de croire que toute baisse mathématique des dépenses serait une source d’économie. Ce serait faire bien peu de cas d’un secteur à fort potentiel de croissance économique et des pans entiers de notre économie nationale qui reposent sur nos stratégies de défense.
Oui, le budget de la Défense est hautement stratégique car nous parlons tout autant d’autonomie et de rôle politique sur la scène internationale, que d’excellence technologique et industrielle de la France, et d’entreprises qui font notre compétitivité, la croissance et la richesse de nos territoires."
(1) la dernière dissolution ayant eu lieu lors d'une phase d'impopularité assez poussée de l'exécutif, des observateurs politiques font remarquer qu'une dissolution de l'assemblée n'est pas forcément à exclure dans les mois qui viennent. Mais qu'en tout état de cause, la France va connaître un cycle d'élections locales quasi-continu, à partir de l'an prochain.
(2) Celles du centriste Philippe Folliot, des députés UMP, de l'ancienne ministre MAM, ou du député UMP Philippe Meunier.
Pour me suivre via Twitter : compte Defense 140