Alors que le sujet ne semble pas vraiment faire causer au PS, Gwendal Rouillard, un député socialiste, secrétaire de la commission de la défense, met les pieds dans le plat,
et lance ce soir un appel au président de la République pour défendre le budget de la défense. C'est dans la lignée d'un autre appel, lancé lors d'une conférence de parlementaires, il y a quelques jours : ce poulain du ministre de la défense (1) appelait déjà ses collègues à faire appel à leurs relais à Bercy afin de rendre raison au ministre du budget. L'appel avait un peu fait sourire quelques fins observateurs du landerneau, néanmoins, c'est l'intention qui compte : elle avait déjà été remarquée.
Peut-être devant l'absence de résultat, le secrétaire de la commission de la défense a changé de braquet, en passant sur le mode de la communication publique.
Son communiqué diffusé ce soir tient en cinq points. C'est plus la démarche qui est originale (2), que les arguments, qui sont, de fait, assez connus et évidents, mais cela ne coûte donc rien de les rappeler.
Le député, demande d'abord à ce que la France puisse "impérativement garder son ambition stratégique", et que soit réalisée une "mise en adéquation" de la doctrine et de capacités humaines et matérielles.
Député de Lorient, il est bien placé pour en récolter éventuellement les conséquences néfastes : l'élu constate que "les scénarii de Bercy auraient des répercussions inacceptables pour notre industrie de défense". L'argument suivant est encore plus direct, "la défense et son industrie représentent pour nos territoires un fort levier de croissance et d'investissement indispensable à la France dans son ensemble".
Enfin, même si c'est son deuxième argument, il couronne en fait le tout : "je trouve totalement incohérent de vouloir sabrer l'outil de la défense nationale par rapport à la décision d'intervenir militairement au Mali et à note nouvelle stratégie en Afrique. Oui car finalement, si on ne paie plus pour les otages, on les récupère comment, au juste ?
(1) il co-anime aussi à l'assemblée le courant hollandais "Répondre à gauche".
(2) d'autant plus qu'elle est menée par celui qui est aussi... co-rapporteur de la mission parlementaire qui prépare la prochaine LPM