mercredi 1 juillet 2009

La France en mission spéciale pour l'OTAN

Le commandement des opérations spéciales
(COS), dirigé par l'Amiral Pierre Martinez, est depuis minuit le patron de la composante "forces spéciales" de la Nato response force (NRF) 13, pour une durée d'un peu plus de six mois, à la suite des Italiens. Le COS engage 485 de ses quelques 3.000 opérateurs dans ce mandat inédit (1) qui couvre un spectre de missions très précises, allant de l'expertise initiale de théâtre, à la libération d'otages, en passant par les évacuations de ressortissants. Hervé Morin s'était fait présenter le portage, en décembre dernier.
Toutes les unités du COS sont mises à contribution, qu'il s'agisse des commandos (Forfusco, BFST, CPA10), des hélicoptères (DAOS et ESH) et des ATT (Poitou) et de l'état-major du COS lui-même.
Deux SOTG (special operations task group) terrestre, un SOTG Air et un SOTG maritime, comptant chacun un peu moins d'une centaine de personnels figurent dans les capacités-clé de la NRF13.
Les Danois fournissent un tiers du SOTG maritime, et les Polonais alignent à eux seuls un SOTG terrestres. Au total, la composante FS de la NRF comporte un squelette de 596 spécialistes de l'OTAN, qui pourraient, en cas d'urgence, être renforcés.
Pour le COS, la NRF13 a représenté un effort herculéen pour la traduction opérationnelle des procédures OTAN, effectué par un petit carré d'officiers de l'Etat-major de Villacoublay. Il représente aussi, d'ores et déjà un effort consquent puisqu'un membre du COS sur six (et deux ATT sur cinq) est donc "pré-empté" en quelque sorte pour l'alerte NRF, qui ne sera peut-être (et sans doute pas) activée puisque la NRF n'a servi que deux fois, et à chaque fois, pour des missions humanitaires, donc sans déploiement de FS.
Certains expliquent même que cette pré-emption explique en partie l'impossibilité d'envoyer nos commandos en Afghanistan, mais c'est sans doute du mauvais esprit.
D'autres -qui ont du sel dans les cheveux- voient d'ailleurs dans les actions de piraterie menées au large de la Somalie une chance peut-être historique de déclencher la NRF. Ce qui n'arrive qu'avec l'accord du plus haut niveau de l'OTAN. Mais chacun est, comme dit l'adage, "prêt à..., en mesure de..."

(1) Le décompte des postes, unité par unité se trouve dans le numéro 276 de RAIDS. Le hors-série "Opex 2008" de RAIDS comprenant, pour sa part, un éclairage sur les mandats 12 et 13. Témoignant comme souvent d'un avant gardisme certain et d'une réelle adaptation aux procédures OTAN, l'armée de l'Air a en effet déjà pris deux tours de la composannte 3D de la NRF, la 5 (général Jean-Patrick Gaviard) et la 12 (général Gilles Desclaux).

Notre photo : Hervé Morin salue deux chuteurs complexes du CPA10, lors de sa venue à Villacoublay (crédit : Roland Pellegrino/ECPAD)