Pas de grandes théories et de tactique militaires dans Afghanistan, au coeur du chaos (1), un livre pourtant utile d'Ariane Quentier : on n'avait jamais écrit sur l'Afghanistan, comme cela, avant. Ce livre utile est authentique parce que son auteur connaît bien l'Afghanistan pour y avoir séjourné depuis 2001 sous des cartes professionnelles différentes, mais toujours enrichissantes pour suivre l'auteur dans son analyse du pays. Tour à tour à l'OTAN, à l'ONU, au ministère de l'intérieur afghan, puis simple scribe crapahutant en Helmand.
L'un des mérites du livre est justement d'éclairer le versant que l'on connaît peu en Occident, celui de la politique interne afghane -et son centre, Hamid Karzaï-, celui des petits jeux entre seigneurs de la guerre, ex-talibans et futurs insurgés. Des jeux que Quentier a littéralement vu sous ses yeux, ou qu'elle s'est fait raconter. Ce qui permet de mieux comprendre cette jacquerie pachtoune -qui aurait, avant, analysé les insurgés sous cette éclairage?-, bref, et dans une certaine mesure de mieux comprendre le caractère vain d'une bonne partie de nos efforts.
(1) Denoel, 21,50 euros pour 368 pages c'est donc d'un excellent rapport qualité-prix, et cela ne fait pas cher du gramme de poil à gratter. Des annexes utiles (chronologie et glossaire), malgré une ou deux fautes de frappes, complètent le livre.
Le + du Mamouth :
L'Afghanistan révèle les hommes, mais il révèle aussi des femmes. L'occasion de rendre hommage à ces confrères, parmi lesquels beaucoup de femmes, qui ont oeuvré, qui oeuvrent, au péril de leur vie, en Afghanistan, pour nous ramener des informations sur cette guerre. Je pense évidemment à Constance de Bonaventure, qui remporta le premier prix AJD-Anne Lorraine Schmitt du jeune journaliste de défense et d'Aurelia du Vignau, dont le site internet figure parmi mes liens favoris, ci-contre.