Cinq Français, dont une femme, ont été kidnappés la nuit dernière par des inconnus dans la ville d'Arlit (nord du Niger). Il s'agit de salariés du groupe de BTP Vinci et du groupe nucléaire Areva, qui participe à l'extraction de l'uranium. Nos ressortissants ont été kidnappés à leurs domiciles, pourtant situés dans une zone présentée comme sécurisée, ce qui témoigne d'un plan bien préparé, d'autant plus que les ravisseurs se sont littéralement évaporés.
La France ne dispose pas de moyens dédiés au Niger. Même si depuis la mi-juillet et la mort de Michel Germaneau, aux mains d'AQMI, le président français a dit son intention de mettre la main sur les ravisseurs de l'humanitaire français, ce qui sous-entend le déploiement de moyens, dans la zone sahélienne.
Comme pour le confirmer, un conseil de défense se tient actuellement à l'Elysée, avec, notamment, la présence du chef d'état-major des armées, l'amiral Edouard Guillaud, et vraisemblablement, du chef d'état-major particulier du président, le général Benoît Puga, grand connaisseur de l'Afrique, du renseignement et des opérations spéciales (ses trois derniers postes).
La France avait précisément, ces derniers jours, renforcé sa capacité de renseignement en Afrique.
Le renforcement de la sécurité des ressortissants, dans la zone d'Arlit semble, pour le coup, s'imposer. D'autant plus que lors de la visite de Bernard Kouchner en Afrique, fin juillet, on avait précisément évoqué les risques pesant sur les intérêts français dans la zone sahélienne. Qu'il s'agisse d'attentats, ou plus évidemment encore, de nouveaux enlèvements. Cela n'aura manifestement pas suffi.
Dans la mesure où il sera vraisemblablement impossible de mettre un soldat français derrière chaque ressortissant français dans la zone sahélienne, on devrait assister, dans les heures qui viennent, à des recours massifs à des solutions de sécurité privées (pourtant, officiellement, peu courues, par l'Etat français) par les groupes français installés dans cette même zone.
Les prestataires qui ont, par ailleurs, des solutions de surveillance clé-en-main, auront, de ce fait, quelques boulevards devant eux.