mardi 5 janvier 2010

Presse institutionnelle : la preuve par 3

La diffusion de la revue de communication du ministère de l'Intérieur, Civiques, a été presque divisée par trois en 2009, passant de 110.000 exemplaires à 40.000. On le sait, Civiques, disponible dans les préfectures, parfois les commissariats, avait le tort de ne pas toujours captiver son lectorat potentiel, et d'employer une rédaction importante, pourtant progressivement réduite. Corollaire, le site du ministère de l'Intérieur a été rénové et enrichi en contenus.
Il est évidemment difficile, après une telle réduction, de ne pas évoquer le sort des quatre revues du ministère d'en face, la Défense, qui elles, en plus, collectent de la publicité, souvent en rapport étroit, d'ailleurs, avec leur contenu. L'administration contribue ainsi à financer sa communication avec des fonds apportés par les industriels qui l'équipent. Un mode de financement plutôt hardi et innovant, comme on dit.
L'évolution du pannel semble cependant irrémédiable : on peut déjà consulter une partie de ces revues (TIM, Armées d'Aujourd'hui) sur internet, un média courant pour les cibles principales de ces organes de communication (jeunes et relais d'opinion). Reste évidemment l'interne, les militaires eux-mêmes : mais en consultant les statistiques de ce blog, par exemple, on comprend que les concernés n'ont aucun problème, eux aussi, à utiliser internet.
Les grands chefs eux-mêmes l'ont bien compris : le CEMAA et le CEMAT (toujours prompt à dire sa méfiance vis-à-vis des blogs), qui doivent faire de la pédagogie sur la réforme territoriale, en 2010, ont leur propre blog depuis des lustres. Et c'est bien sur internet qu'Hervé Morin lui-même a choisi de souhaiter sees voeux, séchant ainsi la traditionnelle cérémonie de Brienne. La toile touche bien plus de monde, et économise des frais. CQFD.

Le + du Mamouth :
L'heure de vérité, le grand soir comme on dit chez nous, de la communication de défense interviendra vraisemblablement avec la mise en place du nouveau site internet de la Défense, le 4 juillet 2010. Avec plus de tubes en jeu, il faudra donc aussi beaucoup plus de sujets, de contributions et de... contributeurs. Même si on le sait, tout militaire est un contributeur en puissance, c'est bien sur les communicants que va reposer la quasi-totalité de l'effort. Idéalement, une telle transfiguration ne peut s'opérer sans la mise en place d'une agence de production de communication défense... qui ne peut s'alimenter qu'avec les rédactions des quatres titres actuels. De quoi remettre totalement à plat les attributs des uns et des autres, alors que la chaîne communication ne compte déjà pas, notoirement, assez de "petits mains".