Choses vues et entendues au colloque organisé par les écoles de Saint-Cyr-Coëtquidan aujourd'hui à Saint-
Cyr...
1) Comme le note Claude Weber, du centre de recherches de Saint-Cyr, la France connaît un paradoxe étonnant : elle possède l'armée la plus féminisée d'Europe (15% de l'effectif) mais les bataillons de chercheurs en sciences sociales n'ont pas suivi, et la France est, sur ce point, plutôt à la ramasse sur ce sujet d'envergure. Pour preuve, il y avait un bon carré de chercheurs étrangers dans la salle (suisse, belge, américaine, et même deux Portuguaises) aujourd'hui à Paris.
2) Les aviateurs se sont distingués en n'envoyant pas de représentante évoquer son parcours opérationnel. Ce ne sont pourtant pas les profils (de pilotes, de mécaniciennes, d'officiers rens, d'IP, de fusilière-commando et la liste est longue), qui manquent, dans ce domaine, dans l'armée de l'air, et particulièrement, à Balard.
3) La nature ayant horreur du vide, l'assistance aura écouté les paroles des deux oratrices de l'armée de terre et de la marine, dans deux parcours opérationnels et humains très différents, mais illustrant bien, chacune, la motivation et l'abnégation dont peuvent faire preuve les femmes sous l'uniforme. La première (une directe entrée à Sait Cyr en 1990) a enregistré un témoignage diffusé depuis le Mali, où elle est actuellement déployée (c'est sa cinquième opex). Sans vouloir être prise pour la porte-parole de l'armée de terre, cet officier issue des Transmissions (la deuxième à commander un régiment) a pu livrer les principales étapes de son évolution et quelques réflexions, notamment remercier... les hommes qui lui ont fait confiance.
La représentante de la marine, officier sous contrat, a fait partie des trois premières femmes à embarquer, il y a quinze ans. Elle a pu rappeler quelques écueils dans l'accueil des pionnières à l'époque, et se constater, qu'aujourd'hui, les comportements d'hostilité, parfois violente, ont disparu, selon elle.
4) Quelques rappels propres à Saint-Cyr : les deux premières femmes officiers entrèrent à Saint-Cyr en 1983 (promotion à laquelle appartenait l'actuel patron des écoles, le général Antoine Windek), et l'EAABC accueillait, dans la foulée, sa première tankiste. Depuis, les promotions de Saint-Cyr ont pu compter -record !- jusqu'à 34 femmes, même si la moyenne est bien moindre, plus proche de 10% de l'effectif d'une promotion, soit 13 cette année.