Hervé Morin a enregistré comme prévu ses voeux aux armées cet après-midi, à Nijrab, et ils sont disponibles en ligne en se connectant sur le site internet du ministère (www.defense.gouv.fr). Alors que l'enlèvement des deux journalistes de France 3 a dû bouleverser un peu son emploi du temps, le ministre ne s'est pas beaucoup écarté de ses voeux écrits (également disponibles en ligne). Pas la moindre allusion au calendrier de la conférence de Londres, pré carré du chef des armées, n'est faite dans cette allocution. Hervé Morin annonce juste qu'il faudra "être patient".
A peu de choses près, ce qu'on pouvait entendre sur France Info, à qui le ministre a consacré une dizaine de minutes en direct, ce soir, à 18h15. Il s'est, assez logiquement, refusé à détailler les moyens mis en oeuvre pour retrouver les deux journalistes de France 3, assurant par ailleurs n'avoir reçu aucune revendication d'enlèvement. Ce qui, n'intervient de toute façon jamais très vite en Afghanistan.
Le + du Mamouth :
L'enregistrement des voeux s'est fait sur une plateforme qui constitue un des points hauts de la FOB Morales-Frazier, avec, en fond, dix militaires français (beaucoup de chasseurs alpins, un para, un sapeur, un légionnaire et une aviatrice...) placés devant les montagnes afghanes. La légende veut que ce soit depuis ce point haut que les forces spéciales américaines ait repoussé un assaut des insurgés, quand la FOB n'était qu'un simple poste, tenu par une poignée d'hommes.
L'autre + du Mamouth :
L'essentiel des mass média français (1) assistent à cette visite d'Hervé Morin, qui, à défaut de livrer des précisions sur les renforts français, livre quelques pistes, en matière de mentoring par exemple. Cela devrait, d'ici le 28 janvier, alimenter plusieurs "papiers de fond", une fois passées les interrogations sur le sort de nos deux confrères.
(1) Au moins trois radios (RTL, Europe 1, France-Info), deux chaînes nationales (TF1, France 2), deux chaînes d'information continue (BFM TV, I-Télé), deux agences de presse (AFP, Reuters) et un quotidien (Le Parisien).
par le journaliste Jean-Marc Tanguy - Twitter @Defense137 - 9253 posts depuis avril 2009 - 81,92 millions de pages vues depuis juin 2010.
jeudi 31 décembre 2009
Des voeux mais pas de scoops
Deux journalistes français de France 3 enlevés en Kapisa (actualisé)
Deux journalistes travaillant pour France 3 ont été enlevés hier par les insurgés, en Kapisa. C'est France-Info qui a révélé leur disparition. Leur interprète, avec qui ils circulaient, en véhicule, le chauffeur et un troisième homme, tous trois afghans, ont également été kidnappés sur cette route, à Omarkheyl, entre Tora et Tagab. Un 3e membre de l'équipe, resté à Kaboul, a confirmé l'information (*), même si encore ce soir, le gouvernement français et France Télévision disent seulement être "sans nouvelles" du groupe.
Les deux confrères, deux hommes, tournaient un sujet pour un "Pièces à conviction" qui doit être diffusé fin janvier, vraisemblablement à l'occasion de la conférence de Londres (28 janvier). Cette dernière doit officialiser les renforts de l'OTAN : les confrères opéraient en Afghanistan depuis le 10 décembre, et avaient déjà tourné plusieurs sujets avec l'armée française.
L'enlèvement est devenue une industrie comme une autre, en Afghanistan. Les journalistes, qui voyagent souvent dans des zones à risques, y compris dans la capitale, constituent des cibles privilégiées et faciles à repérer. Jusqu'alors, et malgré des conditions de travail souvent pour le moins précaires, la presse française avait réussi à échapper à cette menace.
En 2001, le grand reporter de Paris-Match Michel Peyrard, déguisé en femme, avait été capturé et retenu en otage par des talibans.
Un simple rappel :
Les journalistes paient régulièrement de leur vie la couverture des conflits, dans le monde entier. Dans la nuit du 11 au 12 novembre 2001, Johanne Sutton (RFI) et Pierre Billaud (RTL) avaient été tués, en Afghanistan. Mon camarade Gérard Grizbec (France 2) avait échappé à une attaque par RPG, il y a quelques mois. Encore hier, c'est une jeune confrère canadienne, Michelle Lang, 34 ans, qui a été tuée, avec les quatre soldats de sa patrouille.
(*) une équipe de télévision comprend en général au moins deux personnes, le rédacteur, qui pose les questions, et produit le commentaire, et un caméraman, qui prend les images, et très souvent, le son. En l'absence du rédacteur, ce spécialiste peut aussi poser des questions, et effectuer le montage du sujet vidéo. Et parfois, en assurer la transmission vers la France, via une valise satellite, ou en utilisant le réseau internet. Parfois, les équipes de télévision comprennent un 3e personnage, qui assurera la prise de son, ou qui sera chargé du montage, permettant ainsi de décharger le caméraman. De plus en plus, les équipes de télévision sont réduites en nombre, du fait du progrès technique, mais aussi, des réductions de budget qui affectent la plupart des médias.
Le communiqué de reporters sans frontières est ici :
http://www.rsf.org/spip.php?page=article&id_article=35543
Les deux confrères, deux hommes, tournaient un sujet pour un "Pièces à conviction" qui doit être diffusé fin janvier, vraisemblablement à l'occasion de la conférence de Londres (28 janvier). Cette dernière doit officialiser les renforts de l'OTAN : les confrères opéraient en Afghanistan depuis le 10 décembre, et avaient déjà tourné plusieurs sujets avec l'armée française.
L'enlèvement est devenue une industrie comme une autre, en Afghanistan. Les journalistes, qui voyagent souvent dans des zones à risques, y compris dans la capitale, constituent des cibles privilégiées et faciles à repérer. Jusqu'alors, et malgré des conditions de travail souvent pour le moins précaires, la presse française avait réussi à échapper à cette menace.
En 2001, le grand reporter de Paris-Match Michel Peyrard, déguisé en femme, avait été capturé et retenu en otage par des talibans.
Un simple rappel :
Les journalistes paient régulièrement de leur vie la couverture des conflits, dans le monde entier. Dans la nuit du 11 au 12 novembre 2001, Johanne Sutton (RFI) et Pierre Billaud (RTL) avaient été tués, en Afghanistan. Mon camarade Gérard Grizbec (France 2) avait échappé à une attaque par RPG, il y a quelques mois. Encore hier, c'est une jeune confrère canadienne, Michelle Lang, 34 ans, qui a été tuée, avec les quatre soldats de sa patrouille.
(*) une équipe de télévision comprend en général au moins deux personnes, le rédacteur, qui pose les questions, et produit le commentaire, et un caméraman, qui prend les images, et très souvent, le son. En l'absence du rédacteur, ce spécialiste peut aussi poser des questions, et effectuer le montage du sujet vidéo. Et parfois, en assurer la transmission vers la France, via une valise satellite, ou en utilisant le réseau internet. Parfois, les équipes de télévision comprennent un 3e personnage, qui assurera la prise de son, ou qui sera chargé du montage, permettant ainsi de décharger le caméraman. De plus en plus, les équipes de télévision sont réduites en nombre, du fait du progrès technique, mais aussi, des réductions de budget qui affectent la plupart des médias.
Le communiqué de reporters sans frontières est ici :
http://www.rsf.org/spip.php?page=article&id_article=35543
Les voeux du front
Alors qu'Hervé Morin ne devrait pas tarder à enregistrer, à Nijrab, ses voeux (vidéo) aux armées, le général Roland Gilles, patron de la gendarmerie a déjà envoyé les siens depuis l'Afghanistan, aux quelques 100.000 gendarmes, via internet, et, modernité oblige, en vidéo. Le général y apparaît en tenue kaki et béret, aux couleurs de la force de gendarmerie européenne (FGE) que la France pilote encore pour quelques heures.
150 gendarmes français sont déployés en Afghanistan sous mandat de la FGE, avec 150 autres, venus d'Espagne, d'Italie, des Pays-Bas et de Pologne. Le dispositif pourrait être rejoint, courant 2010, par la Turquie, la Roumanie, la Lithuanie et le Portugal, précisait la DGGN, le 15 décembre dernier.
Le + du Mamouth :
Le DGGN est resté trois jours en Afghanistan, du 24 au 26 décembre. Il a notamment rencontré, le premier jour, le ministre afghan de l'Intérieur et le patron de l'ISAF, le général Mc Chrystal. Signe de l'attention que ce dernier porte, actuellement, à tous les "renforceurs" potentiels. Le général Gilles a assisté à une présentation des POMLT à Nijrab, avant de migrer brièvement à Tora, pour une veillée avec les gendarmes de Satory. Il a ensuite rejoint Nijrab, pour le réveillon, avec les mobiles de Chauny. Le jour de Noël, il a visité le centre de formation de l'ANCOP, désormais installé à Mazar-e-Sharif. Le 26, il est repassé par Tora, avant de regagner la France.
150 gendarmes français sont déployés en Afghanistan sous mandat de la FGE, avec 150 autres, venus d'Espagne, d'Italie, des Pays-Bas et de Pologne. Le dispositif pourrait être rejoint, courant 2010, par la Turquie, la Roumanie, la Lithuanie et le Portugal, précisait la DGGN, le 15 décembre dernier.
Le + du Mamouth :
Le DGGN est resté trois jours en Afghanistan, du 24 au 26 décembre. Il a notamment rencontré, le premier jour, le ministre afghan de l'Intérieur et le patron de l'ISAF, le général Mc Chrystal. Signe de l'attention que ce dernier porte, actuellement, à tous les "renforceurs" potentiels. Le général Gilles a assisté à une présentation des POMLT à Nijrab, avant de migrer brièvement à Tora, pour une veillée avec les gendarmes de Satory. Il a ensuite rejoint Nijrab, pour le réveillon, avec les mobiles de Chauny. Le jour de Noël, il a visité le centre de formation de l'ANCOP, désormais installé à Mazar-e-Sharif. Le 26, il est repassé par Tora, avant de regagner la France.
Ultime ETAP
Sud-Ouest s'est infiltré dans une campagne de saut des jeunes du 1er RCP et du 35e RAP. A voir, pour le diaporama, visible ici : www.sudouest.com/bearn/actualite/article/821364/mil/5541632.html. Au passage, on notera qu'on a fait feu de tout bois, en mobilisant également au moins un Casa, dont la porte est visible sur la première photo. Si les missions de largage font partie de son spectre -les commandos l'utilisent souvent pour cela-, on priviliégie en général pour les campagnes ETAP les gros porteurs, ce qui permet de limiter le nombre de rotations.
Les commandos à l'assaut du camp insurgé
Spécialité encore récente sous cette appellation, les commandos montagne poursuivent leur progression tactique, qui est visualisable en quelques images, ici (1). Les GCM y attaquent un campement insurgé en montagne, avant la fouille en règle. Un des tableaux de leur exercice de contrôle annuel, Etoile Verte, qui incluait également des guidages de Mirage de l'armée de l'Air et des aérocordages. En réunissant l'essentiel de l'effectif -80 commandos-, à l'exclusion, évidemment, des équipes déployés avec la TF Black Roc.
Le + du Mamouth :
Le mot Afghanistan n'est prononcé que deux fois, mais c'est bien là que les GCM ont pris leur essor. Ils avaient armé la deuxième équipe d'OMLT en 2007 au quasi-claquement de doigt, démontrant ainsi leur adaptabilité, et constituant aussi un apport précieux pour les deux GTIA (Tigre, Black Roc) déployés en montagne, en hiver. Interarmes (infanterie, cavalerie, génie, artillerie), les GCM peuvent assurer un spectre large d'effets, du guidage d'appuis, à la destruction à distance. Tout en assurant l'éclairage d'une opération, et, phase critique et toujours essentielle, l'appui du désengagement.
(1) http://www.defense.gouv.fr/defense/webtv
Le + du Mamouth :
Le mot Afghanistan n'est prononcé que deux fois, mais c'est bien là que les GCM ont pris leur essor. Ils avaient armé la deuxième équipe d'OMLT en 2007 au quasi-claquement de doigt, démontrant ainsi leur adaptabilité, et constituant aussi un apport précieux pour les deux GTIA (Tigre, Black Roc) déployés en montagne, en hiver. Interarmes (infanterie, cavalerie, génie, artillerie), les GCM peuvent assurer un spectre large d'effets, du guidage d'appuis, à la destruction à distance. Tout en assurant l'éclairage d'une opération, et, phase critique et toujours essentielle, l'appui du désengagement.
(1) http://www.defense.gouv.fr/defense/webtv
La Fayette sur son 31
Le ministre de la Défense sera aujourd’hui à Tora et Nijrab, pour un réveillon avec les troupes. Après deux heures sur la FOB de Surobi, il rejoindra l’état-major de la TF Lafayette sur la FOB Morales-Frazier (1). En Caracal, sous escorte de Tigre.
Le crochet par Tora n’est sans doute pas anodin : lors du débat parlementaire, Hervé Morin avait évoqué les déclarations positives d’un capitaine du 2e REI (2), à qui il avait promis de revenir. Le nid d’aigle s’est par ailleurs encore agrandi, depuis le dernier passage ministériel, en septembre : il est désormais en capacité d’accueillr un millier d’hommes contre les 120 que le poste français hébergeait, en juillet 2008. Ce qui témoigne du travail herculéen d’ingéniérie accompli par le service d’infrastructure de la Défense (SID), depuis novembre 2008, sur place. En y intégrant la topographie des lieux, l'éloignement du site, et la précarité du BTP afghan, le qualificatif herculéen n'est pas usurpé.
A Nijrab, le général Marcel Druart lui fera un point de situation, ainsi qu’un tableau des nouvelles capacités développées par la brigade française, peut-être, par exemple, en matière d'opérations psychologiques, une des innovations de l'ensemble. Dans la foulée, le mindef rencontrera des POMLT de la gendarmerie, des militaires afghans d’un kandak, et leurs mentors français. Précisément deux des types d’unités qui devraient être concernés par un renfort d’effectifs.
(1) Le trajet suivi il y a une semaine par le CEMA.
(2) réévoquées d'ailleur à plusieurs reprises, notamment à Mailly ; selon Morin, ce capitaine avait expliqué que l'équipement de nos soldats valait celui des Américains. Si ce n'est plus.
Post scriptum de 11 heures : la délégation comprend également des journalistes, dont PPDA, ainsi que le député Nouveau Centre (le parti d'Hervé Morin) Charles de Courson.
Le crochet par Tora n’est sans doute pas anodin : lors du débat parlementaire, Hervé Morin avait évoqué les déclarations positives d’un capitaine du 2e REI (2), à qui il avait promis de revenir. Le nid d’aigle s’est par ailleurs encore agrandi, depuis le dernier passage ministériel, en septembre : il est désormais en capacité d’accueillr un millier d’hommes contre les 120 que le poste français hébergeait, en juillet 2008. Ce qui témoigne du travail herculéen d’ingéniérie accompli par le service d’infrastructure de la Défense (SID), depuis novembre 2008, sur place. En y intégrant la topographie des lieux, l'éloignement du site, et la précarité du BTP afghan, le qualificatif herculéen n'est pas usurpé.
A Nijrab, le général Marcel Druart lui fera un point de situation, ainsi qu’un tableau des nouvelles capacités développées par la brigade française, peut-être, par exemple, en matière d'opérations psychologiques, une des innovations de l'ensemble. Dans la foulée, le mindef rencontrera des POMLT de la gendarmerie, des militaires afghans d’un kandak, et leurs mentors français. Précisément deux des types d’unités qui devraient être concernés par un renfort d’effectifs.
(1) Le trajet suivi il y a une semaine par le CEMA.
(2) réévoquées d'ailleur à plusieurs reprises, notamment à Mailly ; selon Morin, ce capitaine avait expliqué que l'équipement de nos soldats valait celui des Américains. Si ce n'est plus.
Post scriptum de 11 heures : la délégation comprend également des journalistes, dont PPDA, ainsi que le député Nouveau Centre (le parti d'Hervé Morin) Charles de Courson.
mercredi 30 décembre 2009
Civils tués en Kunar : version contre version
Une fois de plus, ISAF et pouvoir afghans s'affrontent sur la mort encore inexpliquée de civils, dans l'est de l'Afghanistan. A la différence que cette fois le pouvoir, c'est aussi celui de la rue, à Djalalabad, où une manifestation s'est tenue ce matin, avant une deuxième, prévue à Kaboul. Le gouvernement Karzaï estime que la coalition est responsable de la mort, samedi, de dix civils dont huit "écoliers", dans la province de Kunar. L'ISAF ne reconnaît pas ces morts, reconnaissant cependant que ses forces spéciales y ont tué, le même jour, des "talibans".
Alors que la disparition des "dommages collatéraux" est la priorité revendiquée de tous, le conflit afghan n'en a jamais enregistré autant. Le dernier en date reconnu par l'OTAN, avait été enregistrée en zone allemande, lorsqu'un officier avait demandé un appui aérien jugé abusif par la suite, puisque le demandeur n'avait pas levé le doute sur les personnels présents sur place, des civils, en l'occurence. Et aucun soldat n'était menacé, à ce moment-là.
Le + du Mamouth :
Ces bavures reposent souvent les mêmes questions de la qualité du renseignement à l'origine des tirs, que ces derniers soient d'origine terrestre ou aérienne. Puis, dans de nombreux cas, aussi, du professionnalisme de ceux qui guident les tirs (JTAC). Un sujet critique en Afghanistan, qui ne règle pas à coups de dogmatisme, mais de savoir-faire. Or, aujourd'hui, force est de constater que si tous passent par le même cursus de "certification" en arrivant en Afghanistan, les niveaux d'expertise -et de matériel- déployé sont très épars. Sans doute un secteur sur lequel il serait prioritaire de plancher, avant que les erreurs ne nous coupent définitivement de la population afghane.
Alors que la disparition des "dommages collatéraux" est la priorité revendiquée de tous, le conflit afghan n'en a jamais enregistré autant. Le dernier en date reconnu par l'OTAN, avait été enregistrée en zone allemande, lorsqu'un officier avait demandé un appui aérien jugé abusif par la suite, puisque le demandeur n'avait pas levé le doute sur les personnels présents sur place, des civils, en l'occurence. Et aucun soldat n'était menacé, à ce moment-là.
Le + du Mamouth :
Ces bavures reposent souvent les mêmes questions de la qualité du renseignement à l'origine des tirs, que ces derniers soient d'origine terrestre ou aérienne. Puis, dans de nombreux cas, aussi, du professionnalisme de ceux qui guident les tirs (JTAC). Un sujet critique en Afghanistan, qui ne règle pas à coups de dogmatisme, mais de savoir-faire. Or, aujourd'hui, force est de constater que si tous passent par le même cursus de "certification" en arrivant en Afghanistan, les niveaux d'expertise -et de matériel- déployé sont très épars. Sans doute un secteur sur lequel il serait prioritaire de plancher, avant que les erreurs ne nous coupent définitivement de la population afghane.
Un doigt de Défense sur le site de l'Intérieur
Voisinant un écho sur la baisse de la délinquance et un autre sur les chiens dangereux, ce n'est encore qu'un petit encart, mais il est bel et bien là. Sur le site internet du ministère de l'Intérieur, la Défense a logé un lien vers le webdocumentaire évoquant la remise à plat (au 1er novembre) du dispositif français en Afghanistan. Un clic sur la bannière ramenant au site internet Défense.
Un surf rapide sur les principaux autres sites institutionnels (Justice, affaires étrangères, Matignon, Elysée) m'a appris que l'Intérieur est le seul à procéder ainsi, au titre de la "communication interministérielle".
Le + du Mamouth :
Les ressortissants de l'Intérieur contribuent également, à leur échelle, à l'effort d'Afghanisation. Le service de protection des hautes personnalités (SPHP) a ainsi formé son homologue afghan, soit près de 500 personnes, ainsi qu'un service, plus restreint, équivalent à l'ancien GPPN (groupe de protection de la police nationale), chargé de la protection des juges antinarcos et des témoins. L'OCRTIS, célèbre office de lutte contre les narcos a également effectué plusieurs missions de formation et de mentoring. Les gendarmes en sont pas en reste, non plus, avec le renfort de 150 militaires commencé à l'été, et qui vient de s'achever, début décembre. Leurs incontournables techniciens d'identifcation criminelle (TIC) étant par ailleurs en première ligne dans la lutte contre les IED. Tous ces sujets ont été abondamment développés dans Raids n°284 et les derniers numéros de Police Pro.
Un surf rapide sur les principaux autres sites institutionnels (Justice, affaires étrangères, Matignon, Elysée) m'a appris que l'Intérieur est le seul à procéder ainsi, au titre de la "communication interministérielle".
Le + du Mamouth :
Les ressortissants de l'Intérieur contribuent également, à leur échelle, à l'effort d'Afghanisation. Le service de protection des hautes personnalités (SPHP) a ainsi formé son homologue afghan, soit près de 500 personnes, ainsi qu'un service, plus restreint, équivalent à l'ancien GPPN (groupe de protection de la police nationale), chargé de la protection des juges antinarcos et des témoins. L'OCRTIS, célèbre office de lutte contre les narcos a également effectué plusieurs missions de formation et de mentoring. Les gendarmes en sont pas en reste, non plus, avec le renfort de 150 militaires commencé à l'été, et qui vient de s'achever, début décembre. Leurs incontournables techniciens d'identifcation criminelle (TIC) étant par ailleurs en première ligne dans la lutte contre les IED. Tous ces sujets ont été abondamment développés dans Raids n°284 et les derniers numéros de Police Pro.
Libellés :
Afghanistan,
gendarmerie,
minint,
police
Le bourbier afghan commence à Melsbroek
C'est finalement dans un Embraer qu'une OMLT belge s'est envolée pour l'Afghanistan, via Douchanbe, hier, nous explique le site d'infos belge 7sur7, relayant une information de l'agence Belga. Les 39 militaires, essentiellement du 2e Bn Cdo de Flawine ont dû cependant partir sans leur matériel, l'appareil ne disposant pas des capacités suffisantes. Il devait, au retour, rapatrier les 32 membres de l'OMLT descendante, basée à Kunduz, en zone allemande.
L'Airbus qui devait convoyer hommes et matériel, un A330 similaire à notre futur Airbus présidentiel, n'a finalement pas décollé, lundi, après s'être embourbé alors qu'il rejoignait la piste principale de Melsbroek. Où il était toujours, 24 heures plus tard. Cet appareil avait déjà connu une fuite de carburant, alors qu'il convoyait le Premier Belge, Pieter de Crem, déjà, en Afghanistan.
Le + du Mamouth :
L'EMB145 est un appareil plutôt dédié, en général, à des missions VIP, sur des distances moyennes. C'était, à l'origine, l'appareil utilisé par le gouvernement belge, mais aussi par des hauts fonctionnaires de l'UE. Il dispose, à l'avant, d'un salon avec deux ensembles banquettes et système de communication satellite. La Grèce est le deuxième client de cet appareil brésilien, en version radar.
L'autre + du Mamouth :
Curieusement, on ne semble pas encore s'être étonné en Belgique qu'un gros porteur comme un 330 n'embarque que 49 passagers, alors qu'il peut allègrement en accueillir cinq fois plus. Ceci, alors que l'on s'approche à vitesse grand V d'un commandement européen du transport aérien, et que mêmes les ressources pour les relèves de personnel sont comptées. Je ne parle même pas du bilan carbone...
L'Airbus qui devait convoyer hommes et matériel, un A330 similaire à notre futur Airbus présidentiel, n'a finalement pas décollé, lundi, après s'être embourbé alors qu'il rejoignait la piste principale de Melsbroek. Où il était toujours, 24 heures plus tard. Cet appareil avait déjà connu une fuite de carburant, alors qu'il convoyait le Premier Belge, Pieter de Crem, déjà, en Afghanistan.
Le + du Mamouth :
L'EMB145 est un appareil plutôt dédié, en général, à des missions VIP, sur des distances moyennes. C'était, à l'origine, l'appareil utilisé par le gouvernement belge, mais aussi par des hauts fonctionnaires de l'UE. Il dispose, à l'avant, d'un salon avec deux ensembles banquettes et système de communication satellite. La Grèce est le deuxième client de cet appareil brésilien, en version radar.
L'autre + du Mamouth :
Curieusement, on ne semble pas encore s'être étonné en Belgique qu'un gros porteur comme un 330 n'embarque que 49 passagers, alors qu'il peut allègrement en accueillir cinq fois plus. Ceci, alors que l'on s'approche à vitesse grand V d'un commandement européen du transport aérien, et que mêmes les ressources pour les relèves de personnel sont comptées. Je ne parle même pas du bilan carbone...
Harfang en direct live
Le premier aéronef français engagé en opérations en Afghanistan avec la liaison de données Rover est… sans pilote : le drone Harfang de l’armée de l’Air, basé à Bagram, devrait effectuer sa première mission, ainsi équipé, dans les jours qui viennent. Si ce n'est déjà fait. Rover permet à une équipe au sol de visualiser l’imagerie du drone grâce à un récepteur pourvu d’un petit écran. Cela intéresse aussi bien une équipe de forces spéciales qu'un JTAC chargé d'effectuer des guidages d'appui-feux.
On l’a vu récemment, cependant, ces liaisons de données (LD) restent problématiques à sécuriser, et mêmes les insurgés sont désormais capables d’intercepter certaines d’entre elles.
Des essais de Rover avaient eu lieu dès l’automne 2008 sur des SEM de l’Aéronavale, lors d’une campagne conjointe CEV-CEPA. Le Mirage 2000D est lui aussi actuellement en train d’achever l’intégration d’une telle LD.
Le rappel du Mamouth :
L’armée de Terre utilise depuis le mois de mai le RVT, module permettant à un groupe au sol de récupérer l’imagerie du SDTI. Six RVT devaient être livrés en 2009.
On l’a vu récemment, cependant, ces liaisons de données (LD) restent problématiques à sécuriser, et mêmes les insurgés sont désormais capables d’intercepter certaines d’entre elles.
Des essais de Rover avaient eu lieu dès l’automne 2008 sur des SEM de l’Aéronavale, lors d’une campagne conjointe CEV-CEPA. Le Mirage 2000D est lui aussi actuellement en train d’achever l’intégration d’une telle LD.
Le rappel du Mamouth :
L’armée de Terre utilise depuis le mois de mai le RVT, module permettant à un groupe au sol de récupérer l’imagerie du SDTI. Six RVT devaient être livrés en 2009.
Libellés :
aéronavale,
armée de l'Air,
Drones,
urgence opérations
mardi 29 décembre 2009
L'Espagne va déployer 3 OMLT de plus
La ministre de la Défense espagnole Carme Chacon a annoncé, en marge de son voyage en Afghanistan (le 4e en vingt mois...), que son pays enverra trois OMLT de plus en 2010, portant ainsi le total à 5. Soit seulement une de moins que nous. Au total, et même si le chiffre ne semble pas avoir été repris, les effectifs militaires espagnols auront ainsi crû de 500 en quelques mois, pour arriver à un total de 1.579. Ce chiffre devrait être affermi et précisé fin janvier, à la conférence de Londres, dans la mesure où l'Espagne terminera un madat sur KAIA, fin mars, ce qui libèrera, dans cette tâche, 70 personnels.
Le + du Mamouth :
Avec actuellement trois fois moins de personnels que nous, l'Espagne déploie quand même des drones, trois hléicoptères Super Puma (Evasan), trois CH-47 et un C-130. Tous ces moyens opérationnels sont déployés en RC-West où Carme Chacon a également visité la base de Qala-e-Naw, qui sera totalement opérationnelle en milieu d'année. L'Espagne assure également la responsabilité d'une Provincial Reconstruction team (PRT).
Transallito, el magnifico !
Un Casa 235 de l'escadron 1.62 Vercors s'est projeté au Tchad du 8 au 17 décembre, nous apprend une brève du site internet de l'EMA. Sans surprise, l'expérimentation vise à confirmer l'aptitude du Transallito à remplir le spectre de missions tenues, dans le cadre d'Epervier, par le Transall, qui se fera de plus en plus rare. La masse emportée en moins, évidement, même si, précise le texte, la capacité d'emport du CN235 a légèrement augmenté, ces dernères années.
Trois Transall opèrent en temps normal, dans le cadre d'Epervier, soit 6% de la flotte actuelle.
L'armée de l'Air devrait bénéficier d'un appoint de 8 Casa, dans le cadre du plan de soudure avec l'A400M, portant ainsi la flotte à 27 appareils.
Le + du Mamouth :
Toujours discret, le Casa a participé à plusieurs opex ces dernières années, au Kosovo, mais surtout, en Côte d'Ivoire, et, depuis le crash du Twin Otter, au Sinaï, dans le cadre de la MFO. A chaque fois, le Transallito s'est avéré très tactique, sauf que sans blindages et sans système d'autoprotection, il devra céder la place, en période grise, à des appareils tactiques, désormais plus rares.
Nos photos : le Casa du Vercors, au-dessus du Tchad (en haut) et un Transall d'Evreux, au sol (crédits : EMA)
Brétigny : des pistes pour la fin
Après Francazal, et Colmar, plusieurs bases aériennes vont disparaître, dans les mois et années qui viennent. Les destins des unes et des autres s’affinent, comme à Brétigny (Essonne). La plupart des ses occupants actuels sont en train de connaître leur future destination. 650 agents de la SIMMAD (structure interarmées pour le maintien en conditions opérationnelles des matériels aéronautiques de la Défense) vont rejoindre la base aérienne 106 de Mérignac (Gironde), où siège le CSFA (commandement du soutien de la force aérienne), lui-même appelé à évoluer. Tandis que la structure de direction (150 personnes), elle, va rejoindre Balard. On lui adjoindra 50 personnels supplémentaires, en provenance des Etats-majors.
Le BEA-D Air serait promis à la base aérienne 107 de Villacoublay (Yvelines) tandis que RESEDA, la cellule de la DGA spécialisée dans l’analyse de boîtes noires migrera elle aussi de quelques kilomètres, vers le CEPr de Saclay (Essonne).
Tout ou partie des 110 personnes travaillant au centre des systèmes d’information air ou CSIA sont promises à Châteaudun (Mont-de-Marsan a aussi été évoqué), qui héberge l’entrepôt des cocons de l’armée de l’Air. Mais qui a aussi vu ses effectifs fondre : comme ce blog l’évoquait il y a peu, sa protection est désormais assurée par l’EP de la base aérienne 123 de Bricy, voisine.
L’entité du commissariat (SELOCA) rejoindra la nouvelle structure interarmées, qui pourrait s’établir à Cambrai. D’autres structures administratives s’établiront à Tours, qui accueillera à terme toutes les DRH des armées.
Au final, il ne restera sur la plateforme qu’un centre de recherche du service de santé des armées (SSA), intégrant l’actuel –et célèbre- IMASSA (institut de médecine aéronautique du SSA).
Le BEA-D Air serait promis à la base aérienne 107 de Villacoublay (Yvelines) tandis que RESEDA, la cellule de la DGA spécialisée dans l’analyse de boîtes noires migrera elle aussi de quelques kilomètres, vers le CEPr de Saclay (Essonne).
Tout ou partie des 110 personnes travaillant au centre des systèmes d’information air ou CSIA sont promises à Châteaudun (Mont-de-Marsan a aussi été évoqué), qui héberge l’entrepôt des cocons de l’armée de l’Air. Mais qui a aussi vu ses effectifs fondre : comme ce blog l’évoquait il y a peu, sa protection est désormais assurée par l’EP de la base aérienne 123 de Bricy, voisine.
L’entité du commissariat (SELOCA) rejoindra la nouvelle structure interarmées, qui pourrait s’établir à Cambrai. D’autres structures administratives s’établiront à Tours, qui accueillera à terme toutes les DRH des armées.
Au final, il ne restera sur la plateforme qu’un centre de recherche du service de santé des armées (SSA), intégrant l’actuel –et célèbre- IMASSA (institut de médecine aéronautique du SSA).
lundi 28 décembre 2009
L'autre problème de drogue, en Afghanistan
Y a-t-il un problème de drogue en Afghanistan chez les soldats alliés ? Il est évidemment difficile d'évaluer le phénomène autrement que, comme le fait Thierry Charlier, dans la livraison de RAIDS de janvier, par des anecdotes ciblées. Le correspondant du magazine en Belgique évoque ainsi le récent retour forcé de trois militaires en poste à Kaboul pour "usage de drogue". Mais rappelle aussi des faits troublants, ces vingt dernières années, lors des principaux conflits engageant les occidentaux. Des médecins militaires américains ont ainsi subi des pressions pour ne plus diagnostiquer le PTSD (symndrome post traumatique), qui peut être lié à des prises de médicament inappropriés. Enfin, Charlier raconte aussi que les contractors ont recours à des stéroïdes, notamment le Dianabol et le Sustanon.
Le + du Mamouth :
Le sujet des addictions (drogue, alcool) en Afghanistan n'est pas tabou dans l'armée de Terre française, mais nous n'avons pas de statistiques sous la main. C'est un peu ce qu'on a répondu à des journalistes qui interrogeaient, à Paris, les responsables du sas de Chypre, il y deux semaines. Vu que théoriquement, l'alcool est interdit, la question ne se pose évidemment pas.
Le + du Mamouth :
Le sujet des addictions (drogue, alcool) en Afghanistan n'est pas tabou dans l'armée de Terre française, mais nous n'avons pas de statistiques sous la main. C'est un peu ce qu'on a répondu à des journalistes qui interrogeaient, à Paris, les responsables du sas de Chypre, il y deux semaines. Vu que théoriquement, l'alcool est interdit, la question ne se pose évidemment pas.
Pourquoi ce blog sera (aussi) bleu, en 2010
Nouveaux matériels, rendez-vous historiques, mandats opérationnels, la marine a la cote, en 2010. Elle commence l’année en prenant l’alerte de la composante amphibie de la NRF (Nato Response Force), avec la 6e brigade blindée (BLB). Un mandat qui fait réserver un BPC (bâtiment de projection et de commandement) et deux TCD (transport de chalands de débarquement), pour ne parler que des grosses unités. Une montée en vapeur, en quelque sorte, avant le deuxième rendez-vous NRF de l’année, à l’été, quand la marine prendra le commandement de la totalité de la composante maritime de la NRF, en apportant encore un BPC et le groupe aéronaval. La validation interviendra en Atlantique lors de deux séquences distinctes, en avril et mai.
2010 est aussi pour la marine une année riche sur le plan des matériels, avec la pleine possession opérationnelle de ses deux nouvelles frégates antiaériennes (FAA) Forbin et Chevalier Paul (tout juste réceptionnée le 21 décembre dernier, un an presque jour pour jour après la première), dont la progression a été freinée par quelques bugs de jeunesse, révélés par les auditions parlementaires. La marine va aussi percevoir ses premiers NFH90, même si la première capacité initiale (IOC), pour la seule mission SAR, n’est pas attendue avant la fin 2011. Six ans après la date qui avait été initialement prévue pour la livraison du premier NFH.
Pour faire la soudure, l’aéronavale a donc obtenu deux EC225 qui seront livrés en mars et juin, à Lanvéoc-Poulmic, à une flottille 32F réduite à deux machines.
Car, corollaire, les derniers Super Frelon seront retirés du service, vraisemblablement en avril. Un évènement conjoint avec la Jeanne d'Arc, qui quitte aussi la scène, n’est pas impossible.
La 31F, qui exploite six Lynx à Hyères, sera mise en sommeil en juin, même si deux détachements resteront armés sur la base varoise. Elle ne renaîtra que fin 2011, sur NFH.
Hyères sera aussi le point nodal d’une année célébrant les 100 ans de l’aéronavale, avec un meeting retraçant l’épopée des marins du ciel.
De quoi écrire, car même souvent très loin de l’iode, l'aéronavale aura été à la pointe, que ce soit à Dien Bien Phû (Privateer, Hellcat, Helldiver), au-dessus des djebels (en contribuant à l’aéromobilité toute naissante), mais aussi, plus traditionnellement, depuis les porte-avions, au large du Liban, des Balkans et de l’Afghanistan.
Cette même marine sera aussi au cœur des conséquences du livre bleu, rendu en fin d’année. On y annonce des mutualisations, des renforcements de capacités : le moment est sans doute venu de faire les comptes, et éventuellement, comme les collègues des autres armées, de présenter la facture du travail abattu…
2010 est aussi pour la marine une année riche sur le plan des matériels, avec la pleine possession opérationnelle de ses deux nouvelles frégates antiaériennes (FAA) Forbin et Chevalier Paul (tout juste réceptionnée le 21 décembre dernier, un an presque jour pour jour après la première), dont la progression a été freinée par quelques bugs de jeunesse, révélés par les auditions parlementaires. La marine va aussi percevoir ses premiers NFH90, même si la première capacité initiale (IOC), pour la seule mission SAR, n’est pas attendue avant la fin 2011. Six ans après la date qui avait été initialement prévue pour la livraison du premier NFH.
Pour faire la soudure, l’aéronavale a donc obtenu deux EC225 qui seront livrés en mars et juin, à Lanvéoc-Poulmic, à une flottille 32F réduite à deux machines.
Car, corollaire, les derniers Super Frelon seront retirés du service, vraisemblablement en avril. Un évènement conjoint avec la Jeanne d'Arc, qui quitte aussi la scène, n’est pas impossible.
La 31F, qui exploite six Lynx à Hyères, sera mise en sommeil en juin, même si deux détachements resteront armés sur la base varoise. Elle ne renaîtra que fin 2011, sur NFH.
Hyères sera aussi le point nodal d’une année célébrant les 100 ans de l’aéronavale, avec un meeting retraçant l’épopée des marins du ciel.
De quoi écrire, car même souvent très loin de l’iode, l'aéronavale aura été à la pointe, que ce soit à Dien Bien Phû (Privateer, Hellcat, Helldiver), au-dessus des djebels (en contribuant à l’aéromobilité toute naissante), mais aussi, plus traditionnellement, depuis les porte-avions, au large du Liban, des Balkans et de l’Afghanistan.
Cette même marine sera aussi au cœur des conséquences du livre bleu, rendu en fin d’année. On y annonce des mutualisations, des renforcements de capacités : le moment est sans doute venu de faire les comptes, et éventuellement, comme les collègues des autres armées, de présenter la facture du travail abattu…
(crédit photo : Marine nationale)
La crèche de la CCL a gagné
C'est la crèche de la compagnie de commandement et de logistique (CCL) de la TF Dragon qui a gagné le traditionnel concours de Noël. C'est ce que nous apprend l'envoyée spéciale de La Croix, qui livre également les raisons de l'accessit de la 3e compagnie, bon deuxième. "Un jour, l’Afghanistan, saigné par des années de guerre, sortira de sa torpeur, et je pourrai dire : j’en étais". La phrase qui a tapé dans l'oeil des officiers de la TF et du padre, qui composent le jury : elle a été écrite par un légionnaire, de garde sur le "Mont Saint Michel" en ce soir de Noël, à sa famille.
La consoeure rappelle aussi que la FOB Tora, initialement conçue pour 250 occupants, peu désormais en accueillir un millier. Un millier, c'est aussi l'effectif de Nijrab, dont 800 Français.
Le + du Mamouth :
Y-a-t-il un regain de foi chez les militaires en opération ? Pas sûr, mais les padre, sans distinction de confession, restent un acteur incontournable sur les FOB. Même s'ils ne font pas officiellement partie du dispositif de soutien psychologique décrit par le manuel.
La consoeure rappelle aussi que la FOB Tora, initialement conçue pour 250 occupants, peu désormais en accueillir un millier. Un millier, c'est aussi l'effectif de Nijrab, dont 800 Français.
Le + du Mamouth :
Y-a-t-il un regain de foi chez les militaires en opération ? Pas sûr, mais les padre, sans distinction de confession, restent un acteur incontournable sur les FOB. Même s'ils ne font pas officiellement partie du dispositif de soutien psychologique décrit par le manuel.
Libellés :
Afghanistan,
armée de terre,
légion étrangère
dimanche 27 décembre 2009
Kapisa et Surobi disponibles au Luc et à Pau
L’ALAT a signé avec Thales, début décembre l’acquisition des base de données numériques pour Kaboul, la Surobi et la Kapisa, destinées à alimenter son entraîneur tactique Edith d’ici l’été prochain. Reste la signature formelle de la DGA, prévue pour ce début d'année.
Thales avait déjà fourni jusqu'alors à l’entraîneur Edith des bases de données pour la région de Mazar-e-Sharif (nord Afghanistan), mais l’ALAT n’intervient pas dans cette zone. Edith permet aux équipages en partance pour l'Afghanistan de s’entraîner en France dans le décor et avec les menaces du théâtre, au point que l’ALAT estime qu’un déploiement n’est plus possible dans de bonnes conditions, sans cet outil, désormais incontournable (1).
Edith est déployé au Luc, et actuellement, au 5e RHC, avant d’équiper également le 1er RHC. Elle ouvre des perspectives également dans l'entraînement des FAC (forward air controllers) et autres JFO (joint fire observers), et sans doute d'autres applications encore.
(1) pas pour tous manifestement, puisque l'EH 1.67 "Pyrénées", déployé depuis décembre 2007 en Afghanistan, n'a jamais utilisé cet outil mais a par contre utilisé les... Pyrénées, proches et bien réelles. Ce qui démontre, si besoin était, qu'il y a plusieurs façons de se préparer à l'Afghanistan, la simulation permettant de le refaire à l'infini et à un coût évidemment nettement plus bas.
Thales avait déjà fourni jusqu'alors à l’entraîneur Edith des bases de données pour la région de Mazar-e-Sharif (nord Afghanistan), mais l’ALAT n’intervient pas dans cette zone. Edith permet aux équipages en partance pour l'Afghanistan de s’entraîner en France dans le décor et avec les menaces du théâtre, au point que l’ALAT estime qu’un déploiement n’est plus possible dans de bonnes conditions, sans cet outil, désormais incontournable (1).
Edith est déployé au Luc, et actuellement, au 5e RHC, avant d’équiper également le 1er RHC. Elle ouvre des perspectives également dans l'entraînement des FAC (forward air controllers) et autres JFO (joint fire observers), et sans doute d'autres applications encore.
(1) pas pour tous manifestement, puisque l'EH 1.67 "Pyrénées", déployé depuis décembre 2007 en Afghanistan, n'a jamais utilisé cet outil mais a par contre utilisé les... Pyrénées, proches et bien réelles. Ce qui démontre, si besoin était, qu'il y a plusieurs façons de se préparer à l'Afghanistan, la simulation permettant de le refaire à l'infini et à un coût évidemment nettement plus bas.
samedi 26 décembre 2009
L'Airbus de Marignane : à 17h12, l'assaut...
Comment arrive-t-on à l’assaut ? (1)
Roland Montins, chef de la première alerte. - On avait décidé d’intervenir à 17h30 mais à 17h08, ils tirent sur la tour donc on a précipité notre assaut qui va durer 16 minutes. 16 minutes de guerre, pendant lesquelles 1.000 à 1.500 coups vont être tirés de part et d’autres.
Quel le moment le plus fort ?
Avant cet assaut, justement nous sommes à 800 mètres de l’avion, il est 17 heures. Nous étions 11 dans mon groupe. On se serre les mains, ce qu’on ne faisait jamais d’habitude. On se regarde. On n’est pas fiers car on sait qu’on va se faire descendre. Mais il y a cet effet du groupe. Même si on a la boule au ventre, on y va, parce qu’il y a les otages à sauver. C’est comme à la boxe, le plus dur, c’est d’arriver jusqu’au ring, ensuite, tout va de soi.
Qu’est ce qui fait la différence, ce jour-là ?
C’est un état d’esprit. Quand vous êtes au GIGN, vous avez une liberté totale dans la gestion de votre entraînement individuel. Vous êtes frais toute l’année et pas pressé comme un citron. On travaille la qualité. Quand vous êtes rentrés correctement dans l’avion trois fois à l’entraînement, pas besoin de le refaire 5, 6, 7 fois… L’équipage est venu nous voir à l’hôpital, trois jours après l’assaut. Il nous ont demandé comment on avait fait pour réussir. Moi, à l’époque, cela faisait 12 ans que j’étais au Groupe, 12 ans que je m’entraînais pour une opération de ce type. On ne peut pas la souhaiter, évidemment, mais inconsciemment, on l’attend, donc on est prêts, quand elle arrive. Ce n’est pas la chance qui nous fait gagner. La chance, cela n’existe pas. Si cela devait exister, ce serait la forme la plus élaborée et la plus aboutie de la compétence. Cet assaut avait été minutieusement préparé avec l’autre chef de groupe, Philippe. Tous les mois on s’entraînait sur avion, à Orly. On s’est retrouvés comme à l’entraînement, sauf que l’on est entrés à 30, et on est ressortis à 22. On a enlevé nos casques. Un de nous a sorti un paquet de clopes, il devait en rester trois ou quatre. On s’est mis en cercle, et on a tiré quelques taffes, en regardant l’avion quelques secondes.
A quoi ressemblait le Roland de 1994 ?
J’étais une bête de combat, 1,76m pour 85 kg tout en muscles. Un peu comme Thierry L…
Qui faisait partie de votre groupe, et qui sera blessé à Marignane, comme vous…
Il est juste devant moi quand on rentre. Il sera blessé au bout de 2 minutes, moi de 7. Je me suis retrouvé à plat dos entre deux sièges. Un terroriste, qui avait déjà été blessé par Thierry P., en rejoignait un autre. Je lui ai tiré en dessous de l’épaule… Ce jour-là, c’est Thierry P. qui est entré le premier, et il a fait un travail formidable. Il s’est fait tirer dessus immédiatement. Il a tiré une balle en pleine tête sur un premier terroriste dans le cockpit, a encore tiré sur un deuxième. Les balles qu’il a reçues l’ont fait tomber à l’extérieur du cockpit. En rentrant dans le cockpit, il avait focalisé l’attention des quatre terroristes qui y étaient, ce qui a permis à son groupe de rentrer dans l’avion, et de s’interposer entre les otages et le tir des terroristes. L’évacuation des otages s’est faite en quatre minutes, presque tranquillement, comparé à ce qui pouvait se passer dans l’avion à ce moment-là. '
Sort-on intact mentalement d’une telle opération ?
C’est un peu le paradoxe : on a vécu 16 minutes d’une intensité extraordinaire, et puis la presse, les réceptions, tout ce qui a suivi a annihilé l’aspect traumatisant. Quelque part, tout ce la nous a servi de thérapie. Je le redis, le plus difficile c’est bien de monter dans l’avion. A ce moment-là, le cœur bat à 180. Quand je me suis retrouvé sur le dos, à me faire tirer dessus, je suis à 60. Mais même après l’assaut, on ne s’est pas relâchés. A l’hôpital, j’étais dans la chambre avec Thierry P. et un général et soudain on a entendu une rafale. Tout en dégainant mon Manhurin, je dis à Thierry : « t’inquiète pas, s’ils arrivent je les allume ! ». Le général était entre nos deux lits, et en fait de terroristes, on a vu arriver les infirmières. Elles n’ont pas été contentes que l’on ait gardé nos armes ; le lendemain, on a dû les laisser. Thierry, qui avait reçu six balles dans le coffre me dit alors « qu’est ce qu’on va faire s’ils viennent pour de bon ? » Et là, je lui ai soulevé mon matelas, et je lui ai montré le P228 que j’avais gardé en douce… (rires)
(1) recueilli en mai 2007.
Voilà ce que me disait « Sam », quant à lui, en 2004 :
« A 17 heures, on entend les coups de feu. On voit arriver les passerelles avec nos équipes qui investissent l’avion. Au début, on ne tire pas. J’étais très serein : cette sérénité vient de notre entraînement, et quand c’est le jour J, ça ne change pas. Il y a eu un accrochage tout de suite à l’intérieur de l’avion. Mais nos copains sont dans la place, et on ne peut pas prendre le risque de blesser, voire de tuer un otage dont les terroristes se serviraient comme bouclier. Le commandant Favier est à l’intérieur : il rapporte à la radio qu’il est bloqué au niveau du cockpit. On voit le mécanicien de l’Airbus sauter par une fenêtre, côté droit. Quand on voit un terroriste dans le cockpit, on a le droit de tirer. On voit les blessés évacués tout doucement, une fois que l’action est terminée. Mais on se connaît tellement bien qu’on voit qui a été blessé, même s’il a encore la cagoule sur la tête. C’est une des missions les plus dures auxquelles j’ai participé. Mais je ne vis pas dans le passé. Et on ne peut pas restés figés sur une mission."
Que sont-ils devenus ?
15 ans après, Denis Favier et "Sam" sont toujours au GIGN ("Sam" ne l'a même jamais quitté...). Tous les deux ont été tarponnés, ensemble, en avril 2008, en océan Indien, lors de la prise d'otages du Ponant. Thierry L., est toujours une des figures du groupe. Olivier K., lui, a participé à la mise sur pied du bureau de lutte antiterroriste (BLAT) de la DGGN, avant de partir pour une autre affectation, en province. "Lee" est toujours à l'affût des derniers matériels. Je l'ai croisé, à Milipol, en train de chercher la perle rare, sur les stands... Roland Montins a quant à lui quitté le groupe, puis la gendarmerie. En mai 2007, il a publié avec Gilles Cauture, ancien gendarme comme lui, L'Assaut. Il rappelle, dans la préface, que deux vétérans de Marignane étaient morts tragiquement, dans un accident de plongée, deux ans plus tard : il s'agit d'Eric Arlecchini et Antonio Capoccello.
Les 173 otages ont quant à eux repris une vie normale, ou tenté de le faire.
Des compléments vidéo ici :
http://video.google.fr/videoplay?docid=174508087643279197#
Symptomatique... :
Malgré l 'actu terroriste du jour sur le Amsterdam-Détroit, les 15 ans de Marignane passent complètement inaperçus sur les grands média aujourd'hui et dans les explications des experts conviés pour décrypter. Les seuls anniversaires commémorés sont la tempête de 1999 et le tsunami....
Roland Montins, chef de la première alerte. - On avait décidé d’intervenir à 17h30 mais à 17h08, ils tirent sur la tour donc on a précipité notre assaut qui va durer 16 minutes. 16 minutes de guerre, pendant lesquelles 1.000 à 1.500 coups vont être tirés de part et d’autres.
Quel le moment le plus fort ?
Avant cet assaut, justement nous sommes à 800 mètres de l’avion, il est 17 heures. Nous étions 11 dans mon groupe. On se serre les mains, ce qu’on ne faisait jamais d’habitude. On se regarde. On n’est pas fiers car on sait qu’on va se faire descendre. Mais il y a cet effet du groupe. Même si on a la boule au ventre, on y va, parce qu’il y a les otages à sauver. C’est comme à la boxe, le plus dur, c’est d’arriver jusqu’au ring, ensuite, tout va de soi.
Qu’est ce qui fait la différence, ce jour-là ?
C’est un état d’esprit. Quand vous êtes au GIGN, vous avez une liberté totale dans la gestion de votre entraînement individuel. Vous êtes frais toute l’année et pas pressé comme un citron. On travaille la qualité. Quand vous êtes rentrés correctement dans l’avion trois fois à l’entraînement, pas besoin de le refaire 5, 6, 7 fois… L’équipage est venu nous voir à l’hôpital, trois jours après l’assaut. Il nous ont demandé comment on avait fait pour réussir. Moi, à l’époque, cela faisait 12 ans que j’étais au Groupe, 12 ans que je m’entraînais pour une opération de ce type. On ne peut pas la souhaiter, évidemment, mais inconsciemment, on l’attend, donc on est prêts, quand elle arrive. Ce n’est pas la chance qui nous fait gagner. La chance, cela n’existe pas. Si cela devait exister, ce serait la forme la plus élaborée et la plus aboutie de la compétence. Cet assaut avait été minutieusement préparé avec l’autre chef de groupe, Philippe. Tous les mois on s’entraînait sur avion, à Orly. On s’est retrouvés comme à l’entraînement, sauf que l’on est entrés à 30, et on est ressortis à 22. On a enlevé nos casques. Un de nous a sorti un paquet de clopes, il devait en rester trois ou quatre. On s’est mis en cercle, et on a tiré quelques taffes, en regardant l’avion quelques secondes.
A quoi ressemblait le Roland de 1994 ?
J’étais une bête de combat, 1,76m pour 85 kg tout en muscles. Un peu comme Thierry L…
Qui faisait partie de votre groupe, et qui sera blessé à Marignane, comme vous…
Il est juste devant moi quand on rentre. Il sera blessé au bout de 2 minutes, moi de 7. Je me suis retrouvé à plat dos entre deux sièges. Un terroriste, qui avait déjà été blessé par Thierry P., en rejoignait un autre. Je lui ai tiré en dessous de l’épaule… Ce jour-là, c’est Thierry P. qui est entré le premier, et il a fait un travail formidable. Il s’est fait tirer dessus immédiatement. Il a tiré une balle en pleine tête sur un premier terroriste dans le cockpit, a encore tiré sur un deuxième. Les balles qu’il a reçues l’ont fait tomber à l’extérieur du cockpit. En rentrant dans le cockpit, il avait focalisé l’attention des quatre terroristes qui y étaient, ce qui a permis à son groupe de rentrer dans l’avion, et de s’interposer entre les otages et le tir des terroristes. L’évacuation des otages s’est faite en quatre minutes, presque tranquillement, comparé à ce qui pouvait se passer dans l’avion à ce moment-là. '
Sort-on intact mentalement d’une telle opération ?
C’est un peu le paradoxe : on a vécu 16 minutes d’une intensité extraordinaire, et puis la presse, les réceptions, tout ce qui a suivi a annihilé l’aspect traumatisant. Quelque part, tout ce la nous a servi de thérapie. Je le redis, le plus difficile c’est bien de monter dans l’avion. A ce moment-là, le cœur bat à 180. Quand je me suis retrouvé sur le dos, à me faire tirer dessus, je suis à 60. Mais même après l’assaut, on ne s’est pas relâchés. A l’hôpital, j’étais dans la chambre avec Thierry P. et un général et soudain on a entendu une rafale. Tout en dégainant mon Manhurin, je dis à Thierry : « t’inquiète pas, s’ils arrivent je les allume ! ». Le général était entre nos deux lits, et en fait de terroristes, on a vu arriver les infirmières. Elles n’ont pas été contentes que l’on ait gardé nos armes ; le lendemain, on a dû les laisser. Thierry, qui avait reçu six balles dans le coffre me dit alors « qu’est ce qu’on va faire s’ils viennent pour de bon ? » Et là, je lui ai soulevé mon matelas, et je lui ai montré le P228 que j’avais gardé en douce… (rires)
(1) recueilli en mai 2007.
Voilà ce que me disait « Sam », quant à lui, en 2004 :
« A 17 heures, on entend les coups de feu. On voit arriver les passerelles avec nos équipes qui investissent l’avion. Au début, on ne tire pas. J’étais très serein : cette sérénité vient de notre entraînement, et quand c’est le jour J, ça ne change pas. Il y a eu un accrochage tout de suite à l’intérieur de l’avion. Mais nos copains sont dans la place, et on ne peut pas prendre le risque de blesser, voire de tuer un otage dont les terroristes se serviraient comme bouclier. Le commandant Favier est à l’intérieur : il rapporte à la radio qu’il est bloqué au niveau du cockpit. On voit le mécanicien de l’Airbus sauter par une fenêtre, côté droit. Quand on voit un terroriste dans le cockpit, on a le droit de tirer. On voit les blessés évacués tout doucement, une fois que l’action est terminée. Mais on se connaît tellement bien qu’on voit qui a été blessé, même s’il a encore la cagoule sur la tête. C’est une des missions les plus dures auxquelles j’ai participé. Mais je ne vis pas dans le passé. Et on ne peut pas restés figés sur une mission."
Que sont-ils devenus ?
15 ans après, Denis Favier et "Sam" sont toujours au GIGN ("Sam" ne l'a même jamais quitté...). Tous les deux ont été tarponnés, ensemble, en avril 2008, en océan Indien, lors de la prise d'otages du Ponant. Thierry L., est toujours une des figures du groupe. Olivier K., lui, a participé à la mise sur pied du bureau de lutte antiterroriste (BLAT) de la DGGN, avant de partir pour une autre affectation, en province. "Lee" est toujours à l'affût des derniers matériels. Je l'ai croisé, à Milipol, en train de chercher la perle rare, sur les stands... Roland Montins a quant à lui quitté le groupe, puis la gendarmerie. En mai 2007, il a publié avec Gilles Cauture, ancien gendarme comme lui, L'Assaut. Il rappelle, dans la préface, que deux vétérans de Marignane étaient morts tragiquement, dans un accident de plongée, deux ans plus tard : il s'agit d'Eric Arlecchini et Antonio Capoccello.
Les 173 otages ont quant à eux repris une vie normale, ou tenté de le faire.
Des compléments vidéo ici :
http://video.google.fr/videoplay?docid=174508087643279197#
Symptomatique... :
Malgré l 'actu terroriste du jour sur le Amsterdam-Détroit, les 15 ans de Marignane passent complètement inaperçus sur les grands média aujourd'hui et dans les explications des experts conviés pour décrypter. Les seuls anniversaires commémorés sont la tempête de 1999 et le tsunami....
Libellés :
forces spéciales,
gendarmerie,
lutte contre le terrorisme
L'Airbus de Marignane : juste avant l'assaut
Ce 26 décembre, c’est encore l’attente. Elle dure depuis 50 heures, pour les passagers et pour l’équipage de l’Airbus. Chacun à leur place, « Sam » et « Lee » ont vu le dispositif s’adapter, au cours des heures, sur l’aéroport. Ils sont arrivés en Transall, de Satory, une demi-heure avant l'arrivé de l'Airbus détourné, à Marignane. "Sam" raconte : « Au bout d’une heure, on s’est mis en place. Mais on se rend compte aussi que la partie arrière gauche de l’appareil n’était pas couverte. Je suis alors désigné comme tireur, pour la porte arrière gauche. Je me mets en place avec mon binôme d’appui ». Avec ses deux fusils, un équipé pour le tir nocturne, l’autre pour le tir diurne.
"Lee", lui, sait depuis le départ de Satory qu’il ouvrira la porte d’accès arrière. Le moindre accroc dans la séquence, et l'équipe d'assaut perdra quelques précieuses secondes. Une fraction d'entre elle suffit à faire déclencher des tirs des terroristes, voire des explosifs.
Tout au long de la journée, les ultimatums se succèdent. « Sam » entend celui de 9 heures, relayé par la radio. « Ils demandaient du carburant sinon ils tueraient un ou plusieurs otages. Mais la négociation a permis de gagner du temps. « C’était une montée d’adrénaline à chaque fois qu’un ultimatum tombait ». A 16 heures, l’Aibus change d’emplacement. « L’avion bouge vers la tour de contrôle, se souvient « Sam », donc on réarticule immédiatement le dispositif : on se fait récupérer par un Master de l’aéroport, conduit par un gars de chez nous ». « Sam » n’a pas quitté ses fusils, un gendarme vient renforcer le binôme. Nouveau point haut. A deux heures (NDLR à droite) par rapport au nez de l’avion. Et à découvert complet, si les terroristes décident « d’avoiner » les lieux.
A SUIVRE, à 17 H12 : L'ASSAUT, IL Y A QUINZE ANS
"Lee", lui, sait depuis le départ de Satory qu’il ouvrira la porte d’accès arrière. Le moindre accroc dans la séquence, et l'équipe d'assaut perdra quelques précieuses secondes. Une fraction d'entre elle suffit à faire déclencher des tirs des terroristes, voire des explosifs.
Tout au long de la journée, les ultimatums se succèdent. « Sam » entend celui de 9 heures, relayé par la radio. « Ils demandaient du carburant sinon ils tueraient un ou plusieurs otages. Mais la négociation a permis de gagner du temps. « C’était une montée d’adrénaline à chaque fois qu’un ultimatum tombait ». A 16 heures, l’Aibus change d’emplacement. « L’avion bouge vers la tour de contrôle, se souvient « Sam », donc on réarticule immédiatement le dispositif : on se fait récupérer par un Master de l’aéroport, conduit par un gars de chez nous ». « Sam » n’a pas quitté ses fusils, un gendarme vient renforcer le binôme. Nouveau point haut. A deux heures (NDLR à droite) par rapport au nez de l’avion. Et à découvert complet, si les terroristes décident « d’avoiner » les lieux.
A SUIVRE, à 17 H12 : L'ASSAUT, IL Y A QUINZE ANS
Libellés :
forces spéciales,
gendarmerie,
lutte contre le terrorisme
vendredi 25 décembre 2009
Faucons belges : bilan authentique
Le bilan des F-16 MLU belges à Kandahar est loin d'être négligeable. En volume d'heures de vol en tout cas, puisque les six appareils ont accumulé 1.000 heures de vol en moins de quatre mois (crédit : composante aérienne belge). La composante aérienne déploie six chasseurs, ce qui fait une moyenne de 40 heures par appareil et par mois. La chasse française, elle, a assuré 700 heures sur les deux mois d'octobre et novembre, avec là aussi six appareils (3 Mirage 2000D et trois Mirage F1CR), soit 58 heures par appareil et par mois.
Le + du Mamouth :
Les lecteurs de ce blog connaissent les plus du Faucon belge : une nacelle de targetting très discriminante, une liaison Rover, des GBU-38, et un canon. Par delà; évidemment, les traditionnelles GBU-12, les mêmes que celles emportées par nos propres chasseurs.
Pour embarquer 15 minutes sur la Jeanne
Olivier Fourt, mon camarade de RFI, vous fait embarquer 15 minutes sur la Jeanne d'Arc, jusque dans les entrailles de la bête. Avec un diaporama décalé, comme l'ami Olivier sait les capter, en 8 jours de mer entre Brest-même et Casa. Le sujet de 15 minutes de sons est ici http://www.rfi.fr/contenu/20091218-jeanne-arc-ecole-haute-mer et l'anneau d'Olivier Fourt est ici, dans son port d'attache http://www.rfi.fr/emission/lignes-defense.
A l'heure où nous parlons, le porte-hélicoptères qui porte Alouette III de l'aéronavale et Gazelle de l'ALAT a quitté l'Afrique depuis deux jours, pour l'Atlantique sud, avant de rallier Rio de Janeiro.
A l'heure où nous parlons, le porte-hélicoptères qui porte Alouette III de l'aéronavale et Gazelle de l'ALAT a quitté l'Afrique depuis deux jours, pour l'Atlantique sud, avant de rallier Rio de Janeiro.
La liste au père Noël
Dans l'argot mili, quand on veut des matériels impossibles à tous obtenir, on parle de "liste au père Noël". Pour ne pas égarer les esprits , j'avais volontairement limité les choix à trois possibilités, dans mon petit sondage de Nöel, qui s'est achevé à la minute sur les douze coups de minuit. Les résultats sont sans appel puisque clairement c'est "plus de matériel" (45%) qui emporte la palme, devant une "meilleure réumération" (30%) et "plus de concertation". Qui a cependant, et c'est nouveau, atiré un quart des 1.248 clics.
L'Airbus de Marignane (2e partie) : l'attente
Depuis le début de la crise, ce 24 décembre 1994, tous les présents ont ralllié la base du GIGN. Déjà Roland Montins, le chef de la première alerte a réparti les rôles sur l'avion. Qui ouvrira les portes, qui entrera directement derrière. Mais pour l'instant, il faut attendre. S'il fallait intervenir à Alger, on a même prévu de générer une bulle autour de l'avion, avec le 1er RPIMa. Avec l'effectif d'alors (3 groupes), le GIGN est incapable de le faire lui-même.
Il doit avant tout anticiper. On va donc prépositionner des éléments à Palma de Majorque, à seulement une heure d'avion d'Alger. Déjà à Roissy, on a réservé un A300 de série identique à celui d'Air France, pour convoyer le GIGN sur le lieu d'intervention. Pendant le vol, les gendarmes pourront achever de se familiariser avec ce type précis.
"Vu que j’étais l’initiateur, raconte Roland Montins, j’ai toujours été précurseur, ensuite. Je suis parti dans un Falcon 20 avec le commandant Favier, les négociateurs et le commandant du GSIGN, le colonel Janvier, pour Palma de Majorque. Là un Airbus identique à celui qui avait été détourné nous a rejoint (avec 36 gendarmes, ndlr), et on s’est entraîné toute la journée du dimanche à l’investir. Avant de rallier Marignane (vers 21h30, ndlr) : les aiguilleurs du ciel ont été un peu surpris quand ils ont vu nos gueules enfarinées, nos armes… (rires). Puis l’Airbus détourné est arrivé vers 3 heures du matin, allant directement au milieu de notre nasse."
En fait, dès le samedi après-midi, vers 17 heures, la possibilité de voir l'Airbus d'Alger partir pour la France s'est fait jour. Le Mystère 20 de l'armée de l'Air part pour le sud de la France. Deux otages ont été abattus, à Alger. La pression s'accentue.
(A SUIVRE)
Il doit avant tout anticiper. On va donc prépositionner des éléments à Palma de Majorque, à seulement une heure d'avion d'Alger. Déjà à Roissy, on a réservé un A300 de série identique à celui d'Air France, pour convoyer le GIGN sur le lieu d'intervention. Pendant le vol, les gendarmes pourront achever de se familiariser avec ce type précis.
"Vu que j’étais l’initiateur, raconte Roland Montins, j’ai toujours été précurseur, ensuite. Je suis parti dans un Falcon 20 avec le commandant Favier, les négociateurs et le commandant du GSIGN, le colonel Janvier, pour Palma de Majorque. Là un Airbus identique à celui qui avait été détourné nous a rejoint (avec 36 gendarmes, ndlr), et on s’est entraîné toute la journée du dimanche à l’investir. Avant de rallier Marignane (vers 21h30, ndlr) : les aiguilleurs du ciel ont été un peu surpris quand ils ont vu nos gueules enfarinées, nos armes… (rires). Puis l’Airbus détourné est arrivé vers 3 heures du matin, allant directement au milieu de notre nasse."
En fait, dès le samedi après-midi, vers 17 heures, la possibilité de voir l'Airbus d'Alger partir pour la France s'est fait jour. Le Mystère 20 de l'armée de l'Air part pour le sud de la France. Deux otages ont été abattus, à Alger. La pression s'accentue.
(A SUIVRE)
Libellés :
forces spéciales,
gendarmerie,
lutte contre le terrorisme
L'Airbus de Marignane : la génération de forces (1ère partie)
24 décembre 1994, 11 heures. Un Airbus A300 d’Air France, le vol 8969 est pris en otage, au sol, par quatre terroristes du GIA. Le début d’une opération qui pour le GIGN se terminera deux jours plus tard, à 17h12, par un assaut.
Ce 24 décembre, Roland Montins est chef de la première alerte. Et sur des béquilles. Roland écrira en mai 2007 un livre édifiant sur cet assaut (1), parce qu’il en a eu marre de lire toujours les mêmes inepties.
Mais ce 24 décembre, il est « à la caserne, avec Olivier K, l'officier adjoint. Après le coup de fil, le chef de la deuxième alerte nous a rejoints, 15 minutes après, et on a commencé à plancher tous les deux sur l’opération. Le commandant Favier (2) était en vacances, et il est revenu vers 16 heures. On avait tout préparé, et il a pris le dossier pour une réunion au quai d’Orsay . On a eu le feu vert à son retour, deux heures après ».
L’histoire est cruelle. Après neufs années d’intervention et d’entraînements impitoyables, « Fred » (3) vient de quitter le GIGN, il y a trois mois. Il entend, comme la France médusée, le détournement de l’Airbus. Et jure.
« Sam », lui, a décollé au quart de tour, de son Est natal où il était rentré pour les vacances. Dans sa Renault 5 personnelle, un challenge, rejoindre Satory avant que tout le monde ne quitte la base du GIGN. Sam a alors 26 ans, dont 8 de gendarmerie, et 3 ans au GIGN. Quinze ans plus tard, il est toujours au groupe, comme quelques rares anciens.
Parmi la trentaine de gendarmes du GIGN qui seront bientôt en toute première ligne figure « Lee », le futur pape de l’effraction au Groupe.Il a 32 ans, et déjà 14 ans de gendarmerie, dont 4 au GIGN. Comme "Sam", c’est un chuteur opérationnel.
D’autres gendarmes vont avoir une importance cruciale dans l’évaluation de la situation : ce sont les membres de l’escadron parachutiste d’intervention de la gendarmerie nationale (EPIGN, intégré au GIGN en 2007). Ces hommes sont postés à Alger en protection de l’ambassadeur, une mission méconnue et dont les détails restent encore aujourd’hui dans l’ombre.
(A SUIVRE)
(1) L’assaut. 60 pages du livre (qui en comporte 300) sont consacrées rien qu'à l’évocation, avec un rare sens du détail, des 16 minutes de ce même assaut. Plusieurs croquis complètent le récit. Incontournable pour comprendre.
(2) Aujourd’hui général, Denis Favier a ensuite suivi son CID, en sortant major de promotion, avant de commander le groupement de gendarmerie de Savoie (étant ainsi au coeur, en 2003, de la sécurisation du G8 d'Evian), puis le bureau officiers à la direction des ressources humaines de la DGGN. Il est revenu à Satory, en 2007 pour réorganiser la filière de gestion de crise de la gendarmerie, et faire évoluer le GIGN. En avril 2008, il est tarponné (aérolargué en mer) avec ses hommes pour participer à la gestion de la prise d’otages du Ponant, ce qui lui vaut, en décembre 2009, une croix de la valeur militaire.
(3) J’ai rencontré ces vétérans du GIGN en 2004 pour une série de papiers à l’occasion des 30 ans du groupe. L’identité des gendarmes du GIGN est protégée, d’où ces pseudonymes.
Pour aller plus loin :
. Le site du GIGN : http://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/gign
. GIGN, les experts du danger, de Manuelle Calmat-de Gmeline, Editions Robert Laffont.
. Le GIGN, d'Eric Michelletti, Histoire & Collections.
Ce 24 décembre, Roland Montins est chef de la première alerte. Et sur des béquilles. Roland écrira en mai 2007 un livre édifiant sur cet assaut (1), parce qu’il en a eu marre de lire toujours les mêmes inepties.
Mais ce 24 décembre, il est « à la caserne, avec Olivier K, l'officier adjoint. Après le coup de fil, le chef de la deuxième alerte nous a rejoints, 15 minutes après, et on a commencé à plancher tous les deux sur l’opération. Le commandant Favier (2) était en vacances, et il est revenu vers 16 heures. On avait tout préparé, et il a pris le dossier pour une réunion au quai d’Orsay . On a eu le feu vert à son retour, deux heures après ».
L’histoire est cruelle. Après neufs années d’intervention et d’entraînements impitoyables, « Fred » (3) vient de quitter le GIGN, il y a trois mois. Il entend, comme la France médusée, le détournement de l’Airbus. Et jure.
« Sam », lui, a décollé au quart de tour, de son Est natal où il était rentré pour les vacances. Dans sa Renault 5 personnelle, un challenge, rejoindre Satory avant que tout le monde ne quitte la base du GIGN. Sam a alors 26 ans, dont 8 de gendarmerie, et 3 ans au GIGN. Quinze ans plus tard, il est toujours au groupe, comme quelques rares anciens.
Parmi la trentaine de gendarmes du GIGN qui seront bientôt en toute première ligne figure « Lee », le futur pape de l’effraction au Groupe.Il a 32 ans, et déjà 14 ans de gendarmerie, dont 4 au GIGN. Comme "Sam", c’est un chuteur opérationnel.
D’autres gendarmes vont avoir une importance cruciale dans l’évaluation de la situation : ce sont les membres de l’escadron parachutiste d’intervention de la gendarmerie nationale (EPIGN, intégré au GIGN en 2007). Ces hommes sont postés à Alger en protection de l’ambassadeur, une mission méconnue et dont les détails restent encore aujourd’hui dans l’ombre.
(A SUIVRE)
(1) L’assaut. 60 pages du livre (qui en comporte 300) sont consacrées rien qu'à l’évocation, avec un rare sens du détail, des 16 minutes de ce même assaut. Plusieurs croquis complètent le récit. Incontournable pour comprendre.
(2) Aujourd’hui général, Denis Favier a ensuite suivi son CID, en sortant major de promotion, avant de commander le groupement de gendarmerie de Savoie (étant ainsi au coeur, en 2003, de la sécurisation du G8 d'Evian), puis le bureau officiers à la direction des ressources humaines de la DGGN. Il est revenu à Satory, en 2007 pour réorganiser la filière de gestion de crise de la gendarmerie, et faire évoluer le GIGN. En avril 2008, il est tarponné (aérolargué en mer) avec ses hommes pour participer à la gestion de la prise d’otages du Ponant, ce qui lui vaut, en décembre 2009, une croix de la valeur militaire.
(3) J’ai rencontré ces vétérans du GIGN en 2004 pour une série de papiers à l’occasion des 30 ans du groupe. L’identité des gendarmes du GIGN est protégée, d’où ces pseudonymes.
Pour aller plus loin :
. Le site du GIGN : http://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/gign
. GIGN, les experts du danger, de Manuelle Calmat-de Gmeline, Editions Robert Laffont.
. Le GIGN, d'Eric Michelletti, Histoire & Collections.
Libellés :
forces spéciales,
gendarmerie,
lutte contre le terrorisme
Union sacrée Terre-Marine sur le Camcopter
L’équipe interarmées Terre-Marine sur les drones tactiques à voilure tournante commencera sa formation sur le Schiebel Camcopter autrichien (photo, crédit : Schiebel) début janvier. L’objectif consistant, à travers un volant d’heures de vol acheté par la DGA à l’Autrichien, à expérimenter les apports –en partie déjà connus- d’un tel drone à voilure tournante pour les opérations aéroterrestres et aéromaritimes. Le but étant de préparer, évidemment, la relève. Dont on ne sait rien ou pas grand'chose, Hervé Morin ayant encore reporté ses décisions sur la filière drones (principalement, mais pas exlusivement, les gros), et les traductions budgétaires, au courant du premier semestre 2010.
On ignore encore si le Camcopter utilisera la boule Agile de Thales qu’il emportait lors de ses présentations, en juin dernier, lors du salon du Bourget. C'est évidemment la valeur ajoutée de la bête, qui permettrait à l'armée de Terre de se passer plus tôt que prévu de vecteurs beaucoup plus encombrants, décollant d'une catapulte, et atterrissant sur des boudins. Pour ne citer que ce seul exemple.
On ignore encore si le Camcopter utilisera la boule Agile de Thales qu’il emportait lors de ses présentations, en juin dernier, lors du salon du Bourget. C'est évidemment la valeur ajoutée de la bête, qui permettrait à l'armée de Terre de se passer plus tôt que prévu de vecteurs beaucoup plus encombrants, décollant d'une catapulte, et atterrissant sur des boudins. Pour ne citer que ce seul exemple.
Le + du Mamouth :
La pénurie des drones tactiques étant ce qu’elle est actuellement en Afghanistan (retard des DRAC), les contraintes de déploiement du SDTI n'arrangeant rien, il ne faut pas exclure un achat urgent de vecteurs de ce type pour le soutien aux opérations. Pour autant, évidemment, que le Camcopter soit à l’aise dans les altitudes afghanes.
Il aura déjà, à Canjuers, où doit se dérouler l’expérimentation, au printemps, quelques éléments de décor, avec une FOB, et des GTIA qui viennent s’entraîner, avant l’Afghanistan.
Quelques signaux lents, aperçus en leur temps, à relire :
http://lemamouth.blogspot.com/2009/06/le-camcopter-va-revenir-dans-la-royale.html
http://lemamouth.blogspot.com/2009/09/les-capitaines-toujours-borgnes.html
http://lemamouth.blogspot.com/2009/07/pourquoi-la-marine-jette-lancre.html
http://lemamouth.blogspot.com/2009/09/les-capitaines-toujours-borgnes.html
http://lemamouth.blogspot.com/2009/07/pourquoi-la-marine-jette-lancre.html
Libellés :
armée de terre,
Drones,
marine,
urgence opérations
jeudi 24 décembre 2009
Merry Christmas Aaaaaaaaaaaafghanistan !
Voila quelques unes des invitées de la party de Noël à Bagram Air Force Base (Afghanistan). On reconnaît, sur la première photo la joueuse de tennis Anna Kurnikova. La dame au micro est un mannequin qui opère également à la télé américaine. Les jeunes demoiselles en tenue de mère Noël sont des pom-pom girls des Dallas Cowboys. (crédit : USAF).
La gratuité des communications
Sans réelle surprise, c'est la gratuité des communications téléphoniques et internet qui figure en large tête des revendications des cliqueurs de notre petit sondage, qui a recueilli un peu moins d'un millier de voix. Elle écrase tous les autres thèmes, d'une meillleure desserte de la poste, de la nourriture, et même ceux qui ne voient aucun problème dans le soutien du soldat en Afghanistan (assurément, ce ne sont pas des soldats qui ont voté...). Sans l'avoir mesuré de façon chiffrée jusqu'alors, on comprend que ces soldats, éloignés de leur foyer pendant 6 mois -soit deux de plus qu'avant- ont davantage besoin de lien. Sans pour autant que le surcroît de solde, lié à l'opex, ne serve à financer ces communications.
Faut-il le rappeler, cette gratuité est la règle dans biens des armées en Afghanistan. Et varie même, selon les endroits. A Nijrab, par exemple, c'est un exploitant extérieur qui fournissait, contre rémunération, ces communications internet, lors de mon précédent séjour (novembre 2009), alors que l'armée de l'Air, à Kandahar, mettait à disposition gratuitement des ordinateurs pour ses aviateurs.
Le + du Mamouth :
On le sait, ce registre des communications divise la communauté militaire, alors que les plus jeunes, issus de la génération internet & portables, ont du mal à concevoir de partir sans l'un et l'autre. Depuis plusieurs mois, plusieurs rappels à l'ordre ont insisté sur la nécessité de surveiller la parole, sur les portables, faciles à intercepter, même pour les insurgés et leurs soutiens. Théoriquement, un soldat ne peut plus sortir de la FOB avec son téléphone portable, pour des raisons de sécurité, et dans tous les cas, l'armée insiste sur la nécessité d'en effacer les numéros et photos qu'il héberge. Pour éviter toute exploitation par les insurgés, en cas de malheur.
Faut-il le rappeler, cette gratuité est la règle dans biens des armées en Afghanistan. Et varie même, selon les endroits. A Nijrab, par exemple, c'est un exploitant extérieur qui fournissait, contre rémunération, ces communications internet, lors de mon précédent séjour (novembre 2009), alors que l'armée de l'Air, à Kandahar, mettait à disposition gratuitement des ordinateurs pour ses aviateurs.
Le + du Mamouth :
On le sait, ce registre des communications divise la communauté militaire, alors que les plus jeunes, issus de la génération internet & portables, ont du mal à concevoir de partir sans l'un et l'autre. Depuis plusieurs mois, plusieurs rappels à l'ordre ont insisté sur la nécessité de surveiller la parole, sur les portables, faciles à intercepter, même pour les insurgés et leurs soutiens. Théoriquement, un soldat ne peut plus sortir de la FOB avec son téléphone portable, pour des raisons de sécurité, et dans tous les cas, l'armée insiste sur la nécessité d'en effacer les numéros et photos qu'il héberge. Pour éviter toute exploitation par les insurgés, en cas de malheur.
Libellés :
Afghanistan,
armée de l'Air,
armée de terre
Panther nyctalope
Après un dispositif optronique pour ses cinq frégates La Fayette (fourni par Ineo), la marine poursuit la résorption d'une partie de ses déficits capacitaires contre les menaces assymétriques. Dernier en date, la mise sur pied d'un kit bas niveau de lumière (BNL) pour les 16 Panther de la flottille 36F, permettant l'utilisation de JVN. La même flottille avait déjà développé, avec les commandos et le CEPA10S, un affût pour fusil de précision 12,7 mm.
Des briques qui annoncent un rétrofit de plus grande ampleur, intégrant autoprotection, boule optronique et missile antinavire. Mais ce n'est pas pour tout de suite, même si deux appareils sont d'ores et déjà en chantier.
Des briques qui annoncent un rétrofit de plus grande ampleur, intégrant autoprotection, boule optronique et missile antinavire. Mais ce n'est pas pour tout de suite, même si deux appareils sont d'ores et déjà en chantier.
Notre photo : un Panther de la 36F, sur la frégate Ventôse (crédit : PM Serge Charmoillaux / Marine Nationale)
Libellés :
aéronavale,
hélicoptères,
lutte contre le terrorisme,
narcotrafic,
Piraterie
mercredi 23 décembre 2009
Le CEMA au Pakistan
Le chef d'état-major des armées était au Pakistan ces dernières 48 heures nous apprend le site de l'EMA. Il a notamment survolé la vallée de Swat (photo, crédit : EMA), lieu de combats entre les forces régulières et des talibans pakistanais, ces derniers mois. Son emploi du temps (non diffusé cette semaine) ne le dit pas, mais le CEMA pourrait lui aussi, comme le CEMAA et le DGGN, passer le 24 décembre avec les troupes, en Afghanistan.
Le + du Mamouth :
La gendarmerie (GIGN) et la police vont mener prochainement au Pakistan des actions de formations ciblées, en matière de lutte antiterroriste et contre terrroriste. En 2010, le président de la République est également annoncé sur place, prélude à une coopération renforcée, ce qui devrait aussi se traduire par quelques contrats.
Le + du Mamouth :
La gendarmerie (GIGN) et la police vont mener prochainement au Pakistan des actions de formations ciblées, en matière de lutte antiterroriste et contre terrroriste. En 2010, le président de la République est également annoncé sur place, prélude à une coopération renforcée, ce qui devrait aussi se traduire par quelques contrats.
Pour aller plus loin, sur ce blog :
Libellés :
CEMA,
cemaa,
dggn,
lutte contre le terrorisme
VHM, l'autre victoire
La victoire de BAE Systems (Hagglunds) sur le VHM est aussi celle de Panhard Défense, qui s'était associé au géant britannique dès 2004. La société décrochera environ 15% du contrat, soit une trentaine de millions d'euros (ce qui représente un tiers du CA 2009). Comme nous l'indiquions dès hier, la PME effectuera les customisations sur les véhicules, notamment toute la connectique Felin, ainsi que l'améangement interne pour l'accueil des différentes types d'armements (AT4CS, Milan, etc) et équipements de transmission (SITEL, Atlas canon, etc). Cette customisation devrait être réalisée à Marolles-en-Hurepoix (Essonne), là où Panhard produit actuellement le PVP, dont 746 exemplaires ont déjà été commandés par l'armée de Terre.
Les quelques VHM devant héberger le SIR (système d'information régimentaire) seront quant à eux directement customisés par EADS.
Les quelques VHM devant héberger le SIR (système d'information régimentaire) seront quant à eux directement customisés par EADS.
Des officiers confient leur amertume
Bon sens versus bon sens. L'Alsace, qui a pu suivre l'opération Septentrion, en Surobi, en a rapporté quelques morceaux d'amertume, relevés chez les officiers de la TF Dragon. L'un d'eux déclare, avec bon sens : " Je ne vois pas comment on a pu avoir un impact positif sur la population (...) il faudrait rester cinq jours sur place, construire un avant-poste pour l’armée afghane, poser de vrais repères, et non pas se retirer aussi vite ». Avec autant de bon sens, un autre constate : " si on reste plusieurs jours dans la vallée, on instaure la guerre pendant cinq jours et la population en pâtit ". Alors que les relèves arrivent, et le ministre aussi, cela aurait en effet peu d'intérêt.
Les FS Air traquent les coups
Les forces spéciales de l'armée de l'Air expérimentent (entre autres) un système acoustique de départ de coups affirme-t-on dans un dossier de Premières Lignes, consacré aux FS. Ce dispositif devrait, à terme, être intégré sur leurs véhicules terrestres, comprendre les VPS.
Le + du Mamouth :
Les FS de l'armée de l'Air regroupent un peu plus de 300 aviateurs au sein de trois unités, fédérées par un petit bureau, à Metz. Elles sont donc, de ce fait, les plus faibles en effectif, derrière la Marine (500) et l'armée de Terre (2.300 environ). Moins médiatisées que leurs confrères, ces unités ont aussi, logiquement, relativement plus de mal à recruter (1). Même si, question de génération sans doute, cette tendance est tout aussi valable pour les autres composantes.
(1) à titre de comparaison, le recrutement des commandos marine a fait l'objet de trois documentaires télés en autant d'années, alors que celui des commandos de l'air n'a pas reçu d'autorisation pour un seul reportage de presse écrite.
Le + du Mamouth :
Les FS de l'armée de l'Air regroupent un peu plus de 300 aviateurs au sein de trois unités, fédérées par un petit bureau, à Metz. Elles sont donc, de ce fait, les plus faibles en effectif, derrière la Marine (500) et l'armée de Terre (2.300 environ). Moins médiatisées que leurs confrères, ces unités ont aussi, logiquement, relativement plus de mal à recruter (1). Même si, question de génération sans doute, cette tendance est tout aussi valable pour les autres composantes.
(1) à titre de comparaison, le recrutement des commandos marine a fait l'objet de trois documentaires télés en autant d'années, alors que celui des commandos de l'air n'a pas reçu d'autorisation pour un seul reportage de presse écrite.
C'est Noël dans l'armée de Terre (suite)
Après le torrent de ferveur (virtuelle) généré par les deux contrats que j'ai évoqués hier, voici encore une bonne nouvelle : 200 mitrailleuses Minimi en calibre 7,62 mm (crédit : FN Herstal) vont bientôt être livrées à l'armée de Terre. Ce qui fera au moins 200 heureux à court terme, les gunners qui les manieront, ce qui entraînera aussi, dans l'allégresse, les groupes de combat formés autour d'eux.
L'origine de ce contrat, ses modalités et l'équipement des Minimi sont décrits dans le prochain RAIDS, avec le détail des derniers achats liés aux opérations extérieures.
Car ces armes seront précisément "sectorisées", ce qui veut dire qu'elles sont destinées à un théâtre, en l'occurrence, l'Afghanistan. Le regain d'intérêt pour le 7,62 mm a d'ailleurs été plusieurs fois soulevé par ce même magazine. A la fois pour les fusils d'assaut, et cela coule donc de source, pour les mitrailleuses. Précurseurs comme souvent, les commandos des forces spéciales avaient d'ailleurs déjà reçu 11 armes de ce type.
Le + du Mamouth :
Après un pic de notoriété courant novembre, on ne parle plus du missile de combat terrestre destiné à l'Afghanistan, qui devait être acheté, au plus tard en décembre, disait-on à l'époque. Le CEMAT avait même précisé, lors de son audition à l'assemblée, que le choix était fait (comprendre : le Javelin).
Seulement, quelques mails anonymes envoyés à la presse plus tard (1), plus personne n'était sûr de rien. Plus que huit jours...
(1) comme journaliste petit pied, nain et fier de l'être, je n'ai pas reçu ce mail, ce qui me permet de l'évoquer beaucoup plus facilement. Sans pouvoir vous parler du contenu, puisque je ne l'ai pas reçu.
L'origine de ce contrat, ses modalités et l'équipement des Minimi sont décrits dans le prochain RAIDS, avec le détail des derniers achats liés aux opérations extérieures.
Car ces armes seront précisément "sectorisées", ce qui veut dire qu'elles sont destinées à un théâtre, en l'occurrence, l'Afghanistan. Le regain d'intérêt pour le 7,62 mm a d'ailleurs été plusieurs fois soulevé par ce même magazine. A la fois pour les fusils d'assaut, et cela coule donc de source, pour les mitrailleuses. Précurseurs comme souvent, les commandos des forces spéciales avaient d'ailleurs déjà reçu 11 armes de ce type.
Le + du Mamouth :
Après un pic de notoriété courant novembre, on ne parle plus du missile de combat terrestre destiné à l'Afghanistan, qui devait être acheté, au plus tard en décembre, disait-on à l'époque. Le CEMAT avait même précisé, lors de son audition à l'assemblée, que le choix était fait (comprendre : le Javelin).
Seulement, quelques mails anonymes envoyés à la presse plus tard (1), plus personne n'était sûr de rien. Plus que huit jours...
(1) comme journaliste petit pied, nain et fier de l'être, je n'ai pas reçu ce mail, ce qui me permet de l'évoquer beaucoup plus facilement. Sans pouvoir vous parler du contenu, puisque je ne l'ai pas reçu.
Libellés :
Afghanistan,
armée de terre,
urgence opérations
Au moins deux noms d'animaux en lice
L'aéronavale a déjà une sérieuse idée du nom de baptême qu’elle pourrait adopter pour la version navale du NH90 (crédit : G Deulin / Eurocopter). Un nom d’animal (1), vraisemblablement, comme le veut la tradition. Mais pas forcément le même que celui envisagé par l'ALAT, qui disposera pourtant de ses premiers TTH90 à la même époque (fin 2011).
Etonnament, ce nom n'avait pas, jusqu'à maintenant, été choisi, alors que le NFH90 devait, comme son nom ne l'indique plus depuis longtemps, entrer en service en... 2005. Avec un peu de chance, une capacité initiale (IOC) devrait être possible avec deux machines, pour la SAR, fin 2011.
En toute logique, les EC225 commandés le 1er décembre pour faire la soudure avec ce NFH90 devraient eux aussi recevoir un nom de baptême. Pas "Caracal", puisque ce nom est réservé au standard militaire EC725.
Le + du Mamouth :
On se souvient qu'avec le Caracal, c'est l'ALAT qui avait imposé son nom à l'armée de l'Air. Qui avait, elle, pourtant, la première, baptisé ses EC725, du nom de Harfang (un nom de chouette), ensuite attribué au drone SIDM. Le nom de Caracal aurait été, selon une légende tenace (donc vraisemblablement véridique), trouvé par un commandant du GAMSTAT.
Le + du Mamouth :
On se souvient qu'avec le Caracal, c'est l'ALAT qui avait imposé son nom à l'armée de l'Air. Qui avait, elle, pourtant, la première, baptisé ses EC725, du nom de Harfang (un nom de chouette), ensuite attribué au drone SIDM. Le nom de Caracal aurait été, selon une légende tenace (donc vraisemblablement véridique), trouvé par un commandant du GAMSTAT.
(1) La "ménagérie" aéronautique des armées compte déjà :
- pour l'armée de l'Air : Caracal, Fennec, Puma, Cougar, Super Puma,
- pour l'aéronavale : Dauphin, Panther, Super Frelon, Alouette, Lynx,
- pour l'ALAT : Puma, Fennec, Tigre, Caracal, Cougar, Gazelle. L'EC120 mis en oeuvre à Dax n'appartenant pas en propre à l'ALAT, il n'a pas reçu de nom de baptême.
Libellés :
aéronavale,
Eurocopter,
hélicoptères,
Royale
mardi 22 décembre 2009
Les Tornades de Kandahar
Clin d'oeil ! A défaut d'envoyer ses Eurofighter à Kandahar, la Royal Air Force a déployé un binôme rare, un équipage entièrement féminisé, sur Tornado. En place avant, le Flt Ltt Juliette Fleming, qui a déjà assuré un premier déploiement en Irak, sur le même type d'appareil. A l'arrière, le Sqn Leader Nikki Thomas, naviatrice, déjà titulaire de plusieurs passages en Irak. Selon le topo qui accompagne les photos du MoD, les missions sur Tornado durent cinq heures.
Pas de différence, ou presque, avec les hommes, dit Nikki Thomas : "la seule différence (...) quand vous ravitaillez en vol, le tanker discute plus avec vous qu'avec les pilotes masculins, et les gars, au sol, reconnaissent votre voix plus vite".
Notre photo : Juliette Fleming (à g.) et Nikki Thomas sur le tarmac de Kandahar (crédit : RAF).
Les Screamin' Eagle à la tête du surge
La 101st Airborne, abonnée à l'Afghanistan, notamment en RC-E (la zone où sont déployés les Français) enverra 3.400 soldats de la 2nb Brigade combat Team, dans le cadre du renforcement annoncé par Barack Obama le 1er décembre, selon un communiqué diffusé ce soir par le Pentagone, portant sur 6.000 militaires. Les 2.400 restants seront essentiellement des spécialistes du soutien.
Les 4.000 premiers envoyés pour le "surge" doivent arriver d'ici le printemps. Les tous premiers, des US marines, ont commencé à se déployer, depuis une semaine. L'essentiel de ces renforts sera déployé dans le sud.
Au 12 décembre, les Etats-Unis avaient 68.000 militaires dans la zone afghane.
Le + du Mamouth :
Parmi les possibles, les forces américaines pourraient abandonner certaines de leurs FOB en RC-E pour renforcer le sud. Evidemment, si leurs alliés qui souhaitent éviter le RC-S, comme la France, étaient prêts à les reprendre...
Les 4.000 premiers envoyés pour le "surge" doivent arriver d'ici le printemps. Les tous premiers, des US marines, ont commencé à se déployer, depuis une semaine. L'essentiel de ces renforts sera déployé dans le sud.
Au 12 décembre, les Etats-Unis avaient 68.000 militaires dans la zone afghane.
Le + du Mamouth :
Parmi les possibles, les forces américaines pourraient abandonner certaines de leurs FOB en RC-E pour renforcer le sud. Evidemment, si leurs alliés qui souhaitent éviter le RC-S, comme la France, étaient prêts à les reprendre...
De Lanvéoc à Landivisiau
Il n'y a que quelques dizaines de kilomètres entre Lanvéoc-Poulmic (Finistère) et Landivisiau (Finistère aussi). Mais, pour les aspirants, des mois d'efforts qui ne suffisent pas toujours : une sélection impitoyable se charge, traditionnellement, d'éclaircir les rangs. On le sait, l'aéronavale ne garde que la crème de la crème pour faire apponter ses avions sur un terrain de football à peine stabilisé par le SATRAP du porte-avions.
C'est la sélection de cette crème (et en Bretagne, on s'y connaît en crèmes...) que France 4 vous propose de découvrir ce soir (deux épisodes à la suite, à 20h30) et le 28 décembre, avec la promo 2009 Bravo et ses 14 stagiaires.
Il y aura du Cap 10, à Lanvéoc, du Goshawk à NAS Meridian, au coeur du Mississipi. Et évidemment, du SEM et du Rafale, à Landivisiau, "home" des trois flottilles de chasse de l'Aéro, puis sur le PACDG.
On finit donc 2009 avec des images de marins volants, prélude à une année où on devrait en voir d'autre, puisque notre aéronavale fête en 2010 ses 100 ans, un an après la Fleet Air Arm britannique.
C'est la sélection de cette crème (et en Bretagne, on s'y connaît en crèmes...) que France 4 vous propose de découvrir ce soir (deux épisodes à la suite, à 20h30) et le 28 décembre, avec la promo 2009 Bravo et ses 14 stagiaires.
Il y aura du Cap 10, à Lanvéoc, du Goshawk à NAS Meridian, au coeur du Mississipi. Et évidemment, du SEM et du Rafale, à Landivisiau, "home" des trois flottilles de chasse de l'Aéro, puis sur le PACDG.
On finit donc 2009 avec des images de marins volants, prélude à une année où on devrait en voir d'autre, puisque notre aéronavale fête en 2010 ses 100 ans, un an après la Fleet Air Arm britannique.
Le CEMM sur un aviso pour Noël
L'amiral Pierre-François Forissier passera Noël aux avant-postes, sur un aviso, au large de Djibouti. Vraisemblablement un des deux bâtiments engagés dans l'opération Atalante, de lutte contre la piraterie. Une partie de ses homologues seront aussi sur le pont à la même heure, comme ce blog l'expliquait il y a quelques jours : le DGGN et le CEMAA seront eux en Afghanistan.
Une ONG pour les enfants de rues de Kaboul
Aschiana, une ONG qui défend la cause des enfants de rues de Kaboul projette d'en faire venir deux à Paris pour le lancement d'une exposition itinérante destinée à médiatiser la condition des jeunes afghans. Ces enfants réalisent des tableaux inspirés par les clichés du photographe Reza.
Leur exposition, constituée d'une trentaine de tableaux, parcourra ensuite la France, dans une douzaine de villes de province.
Aschiana recherche actuellement la salle qui pourra accueillir à Paris le lancement de l'exposition. Si vous êtes en mesure de l'aider, vous pouvez vous signaler sur le mail suivant (jessica.patera@gmail.com).
L'association estime que 60.000 enfants sont livrés à eux-mêmes dans les rues de Kaboul.
Pour en savoir plus :
http://www.aschiana.com/
Leur exposition, constituée d'une trentaine de tableaux, parcourra ensuite la France, dans une douzaine de villes de province.
Aschiana recherche actuellement la salle qui pourra accueillir à Paris le lancement de l'exposition. Si vous êtes en mesure de l'aider, vous pouvez vous signaler sur le mail suivant (jessica.patera@gmail.com).
L'association estime que 60.000 enfants sont livrés à eux-mêmes dans les rues de Kaboul.
Pour en savoir plus :
http://www.aschiana.com/
Le Noël de l'armée de Terre
S'estimant légitimement la grande oubliée des budgets, l'armée de Terre est gâtée aujourd'hui par la DGA qui annonce à trois jours de Noël deux contrats qui la concerne, avec un sens développpé de la scénographie. Le premier contrat a été notifié le... 9 novembre 2009 à Eurocopter, et annoncé cet après-midi, plus de quarante jours après. Il s'agit, pour 220 MEUR, de régler le rétrofit de 5 Cougar (4 de l'ALAT et un de l'armée de l'Air, appartenant au GAM-56), particulièrmeent en matière d'autoprotection, un des points faibles du Cougar.
10 Cougar rétrofités ont ainsi déjà été commandés. La livraison de ces Cougar rénovés s'étalera de 2012 à 2015, et portera sur 26 machines au total (23 ALAT, 3 GAM).
La DGA annonce également la commande de la première tranche de VHM à Hagglunds. La totalité du contrat reviendra à 220 MEUR, pour 129 véhicules. Panhard sera associé au contrat, notamment par la réalisation de sous-ensembles, et d'un contrat de performance, rémunéré aux nombre de kilomètres parcourus par la flotte. Ceci intervient après la contestation opposée par le Singapourien STK, qui était donné vainqueur de longue date (un échange, peut-être, pour autre chose...).
Trois véhicules doivent passer une campagne de tests étatiques, fin 2010 (ETBS, STAT). La livraison se déroulerait entre 2011 et 2014 pour équiper un GTIA à dominante "terrain difficile".
Le VHM sera livré aux forces en trois versions : commandement, transport de troupes et logistique.
Le + du Mamouth :
L'armée de Terre était tombée à 15% budget d'équipement total des armées, en 2005-2006. Désormais, les fantassins, artilleurs et autres cavaliers arrivent à captiver 19% du budget général, grâce, essentiellement, aux urgences opérations, et l'Afghanistan.
10 Cougar rétrofités ont ainsi déjà été commandés. La livraison de ces Cougar rénovés s'étalera de 2012 à 2015, et portera sur 26 machines au total (23 ALAT, 3 GAM).
La DGA annonce également la commande de la première tranche de VHM à Hagglunds. La totalité du contrat reviendra à 220 MEUR, pour 129 véhicules. Panhard sera associé au contrat, notamment par la réalisation de sous-ensembles, et d'un contrat de performance, rémunéré aux nombre de kilomètres parcourus par la flotte. Ceci intervient après la contestation opposée par le Singapourien STK, qui était donné vainqueur de longue date (un échange, peut-être, pour autre chose...).
Trois véhicules doivent passer une campagne de tests étatiques, fin 2010 (ETBS, STAT). La livraison se déroulerait entre 2011 et 2014 pour équiper un GTIA à dominante "terrain difficile".
Le VHM sera livré aux forces en trois versions : commandement, transport de troupes et logistique.
Le + du Mamouth :
L'armée de Terre était tombée à 15% budget d'équipement total des armées, en 2005-2006. Désormais, les fantassins, artilleurs et autres cavaliers arrivent à captiver 19% du budget général, grâce, essentiellement, aux urgences opérations, et l'Afghanistan.
Libellés :
Afghanistan,
armée de l'Air,
armée de terre,
hélicoptères
Les renforts (suite)
Quand on fait des fuites et des coups de sonde, en Allemagne, on voit les choses en grand. J'en prends pour preuve celles d'un haut responsable militaire allemand qui évoquait, ces jours-ci, le départ de rien de moins que 3.500 militaires de la brigade Franco-allemande (BFA).
La BFA, FBI...
Un beau symbole, certes, mais un peu tardif, et peu crédible. Car si on comprend bien, le hiérarque voyait une contribution de 2.000 Allemands et 1.500 Français, ce qui témoigne d'une forte méconaissance des dernières réticences de l'opinion publique française, et des modes de fonctionnement de la préparation à l'Afghanistan, chez nous. Car l'objectif de ce surge est bien de déboucher dès le premier semestre 2010.
Dans ce beau tableau confectionné outre-Rhin, l'armée de Terre passerait alors à 4.500 militaires en Afghanistan, ce qui voudrait dire qu'il faudrait, en croisière, un réservoir de 27.000 soldats. Rien que pour l'Afghanistan : c'est tout bonnement impossible. Sans compter que le coût (financier, humain et en MCO pour les matériels) du théâtre afghan est autrement plus fort qu'au... Kosovo, dirons-nous, pour ne choquer personne.
L'équation qui consiste à dire "nous avons épargné tant de fantassins au Kosovo, redéployons-les en Afghanistan" est donc totalement fausse, car les tempo de préparation sont totalement différents. Et ce ne sont pas les mêmes capacités qu'on envoie dans l'un, et l'autre.
Sans compter que les Allemands souhaitant déployer la BFA avaient donc dans l'idée de déployer des Français en RC-N. Donc, de mettre à bas nos efforts de rationnalisation de notre dispositif terrestre. FBI, fausse bonne idée, comme dirait l'autre.
Et pour deux OMLT de plus...
Plus raisonnable, même si cela développe moins d'effectifs : renforcer le volant d'OMLT. Là aussi, apparemment, avec des idées précises, mais cette fois-ci, de ce côté-ci du Rhin. Les blindés disent depuis longtemps leur capacité à se déployer sans leurs Leclerc, construire une OMLT blindée aurait donc du sens. Cela ferait donc une septième OMLT, et mettre sur pied une 8e ne poserait pas des problèmes insurmontables, même s'il faudrait sans doute rationnaliser les façons dont ces unités sont générées. Mais en arrivant avec deux OMLT à Londres, alors que personne ne veut vraiment exposer ses unités en première ligne, c'est incontestablement un symbole fort (les Belges n'ont annoncé qu'une OMLT). Que nous ne reculons pas, et que nous souhaitons afghaniser.
Comme nous l'avons déjà écrit il y a presque un mois, un renfort de POMLT (gendarmes) n'est pas non plus insurmontable, mais pose la question de leur financement (rien n'a été réglé, pour l'instant, des 20 MEUR) et de l'emploi des gendarmes mobiles sur le territoire national. Une force qui est elle-même restructurée, comme l'armée de Terre.
Les forces spéciales, évidemment...
A deux ou trois reprises (Bucarest, Strasbourg), ce joker figurait dans la manche présidentielle. Alors que les demandes sont pressantes, tout autour de nous, nos forces spéciales sont l'atout maître pour calmer tout le monde (1). Cela leur permettra, par ailleurs, de maintenir un contact nécessaire avec un terrain complexe, et avec leurs homologues de l'OTAN. Comme pour les minidrones, la France était le dernier pays de l'ISAF à ne pas déployer cette précieuse capacité.
Reste, évidemment, à trouver les missions idoines, qui ne soit ni de l'infanterie légère, ni du mentoring, deux missions déjà assurées par d'autres.
(1) Jacques Chirac utilisa la mise en place du TG Ares dans le même but, en 2003. Coïncidence, son chef d'état-major particulier était l'actuel chef d'état-major des armées (CEMA).
La BFA, FBI...
Un beau symbole, certes, mais un peu tardif, et peu crédible. Car si on comprend bien, le hiérarque voyait une contribution de 2.000 Allemands et 1.500 Français, ce qui témoigne d'une forte méconaissance des dernières réticences de l'opinion publique française, et des modes de fonctionnement de la préparation à l'Afghanistan, chez nous. Car l'objectif de ce surge est bien de déboucher dès le premier semestre 2010.
Dans ce beau tableau confectionné outre-Rhin, l'armée de Terre passerait alors à 4.500 militaires en Afghanistan, ce qui voudrait dire qu'il faudrait, en croisière, un réservoir de 27.000 soldats. Rien que pour l'Afghanistan : c'est tout bonnement impossible. Sans compter que le coût (financier, humain et en MCO pour les matériels) du théâtre afghan est autrement plus fort qu'au... Kosovo, dirons-nous, pour ne choquer personne.
L'équation qui consiste à dire "nous avons épargné tant de fantassins au Kosovo, redéployons-les en Afghanistan" est donc totalement fausse, car les tempo de préparation sont totalement différents. Et ce ne sont pas les mêmes capacités qu'on envoie dans l'un, et l'autre.
Sans compter que les Allemands souhaitant déployer la BFA avaient donc dans l'idée de déployer des Français en RC-N. Donc, de mettre à bas nos efforts de rationnalisation de notre dispositif terrestre. FBI, fausse bonne idée, comme dirait l'autre.
Et pour deux OMLT de plus...
Plus raisonnable, même si cela développe moins d'effectifs : renforcer le volant d'OMLT. Là aussi, apparemment, avec des idées précises, mais cette fois-ci, de ce côté-ci du Rhin. Les blindés disent depuis longtemps leur capacité à se déployer sans leurs Leclerc, construire une OMLT blindée aurait donc du sens. Cela ferait donc une septième OMLT, et mettre sur pied une 8e ne poserait pas des problèmes insurmontables, même s'il faudrait sans doute rationnaliser les façons dont ces unités sont générées. Mais en arrivant avec deux OMLT à Londres, alors que personne ne veut vraiment exposer ses unités en première ligne, c'est incontestablement un symbole fort (les Belges n'ont annoncé qu'une OMLT). Que nous ne reculons pas, et que nous souhaitons afghaniser.
Comme nous l'avons déjà écrit il y a presque un mois, un renfort de POMLT (gendarmes) n'est pas non plus insurmontable, mais pose la question de leur financement (rien n'a été réglé, pour l'instant, des 20 MEUR) et de l'emploi des gendarmes mobiles sur le territoire national. Une force qui est elle-même restructurée, comme l'armée de Terre.
Les forces spéciales, évidemment...
A deux ou trois reprises (Bucarest, Strasbourg), ce joker figurait dans la manche présidentielle. Alors que les demandes sont pressantes, tout autour de nous, nos forces spéciales sont l'atout maître pour calmer tout le monde (1). Cela leur permettra, par ailleurs, de maintenir un contact nécessaire avec un terrain complexe, et avec leurs homologues de l'OTAN. Comme pour les minidrones, la France était le dernier pays de l'ISAF à ne pas déployer cette précieuse capacité.
Reste, évidemment, à trouver les missions idoines, qui ne soit ni de l'infanterie légère, ni du mentoring, deux missions déjà assurées par d'autres.
(1) Jacques Chirac utilisa la mise en place du TG Ares dans le même but, en 2003. Coïncidence, son chef d'état-major particulier était l'actuel chef d'état-major des armées (CEMA).
Libellés :
Afghanistan,
forces spéciales,
OMLT,
pomlt
2010, l'odyssée de... la 9e BLBMa
Avec un clin d'oeil à Lavoisier et sous le titre "rien ne change, tout se transforme" (1), la 9e BLBMa recense les changements qui l'attendent, l'an prochain. Après la perte du 1er RIMa, passé à la 3e BM. Last but not least, ce sont les régiments d'appui qui connaissent actuellement la plus forte mutation. Le 11e RAMa passe de 3 à 2 batteries de tir, tout en s'enrichissant d'une batterie de renseignement brigade (BRB, le bras armé de l'URB) et une composantes SATCP, les Mistral de l'armée de l'Air étant reversés à l'armée de Terre. Le même 11e RAMa bénéficie déjà du PVP, pour sa BRB. J'ajouterai que c'est ce même 11e RAMa qui a tiré les premiers coups de Caesar en Afghanistan.
Le 6e RG ouvre les bras à deux compagnies supplémentaires en 2010, une spécialisée dans l'aide au déploiement opérationnell et une dans la production d'énergie.
L'infanterie (2e et 3e RIMa) n'est pas totalement en reste, avec la perception, en début d'année, des équipement Felin. Un des deux régiments devrait également percevoir ses VBCI en 2014.
Et les deux achèvent leur quanternisation, "ce qui devrait permettre d'éviter les multiples renforcements de circonstance qui avaient lieu dans un passé récent", explique-t-on.
(1) dans la lettre Héraclès de décembre 2009.
Le 6e RG ouvre les bras à deux compagnies supplémentaires en 2010, une spécialisée dans l'aide au déploiement opérationnell et une dans la production d'énergie.
L'infanterie (2e et 3e RIMa) n'est pas totalement en reste, avec la perception, en début d'année, des équipement Felin. Un des deux régiments devrait également percevoir ses VBCI en 2014.
Et les deux achèvent leur quanternisation, "ce qui devrait permettre d'éviter les multiples renforcements de circonstance qui avaient lieu dans un passé récent", explique-t-on.
(1) dans la lettre Héraclès de décembre 2009.
Libellés :
Afghanistan,
armée de terre,
restructurations
lundi 21 décembre 2009
Les Brits sortent leur cam'
Alors qu'on me demande souvent pourquoi les Français sont déployés en A1fghanistan avec un camouflage centre-Europe (1), les Britanniques vont recevoir, dans moins de trois mois la nouvelle mouture de leurs treillis, le MTP ou multi terrain pattern. La différence est notable, comme le démontre les photos livrées aujourd'hui par le MoD, avec quelques explications. Le développement de ce nouveau camouflage, qui rompt avec celui instauré en 1968, a été mené en crash program (UOR) en moins de six mois, pour la modeste somme de 250.000 livres.
C'est la 4 Mechanized Brigade qui l'etrennera en Afghanistan, en mars prochain, avant généralisation en 2011. Le nouveau camouflage a été testé à Chypre, au Kenya et en Afghanistan, explique le MoD.
crédit : MoD.
(1) je ne sais évidemment quoi répondre, si ce n'est que les aviateurs, eux, se déploient en camouflage sable, sauf les commandos paras...
Ces alpins qu'on nous envie
Avec l'Afghanistan, et particulièrement la Kapisa, mais aussi les OMLT (1), nos chasseurs alpins ont trouvé un théâtre taillé sur mesure pour eux. Et leurs chefs, qui avaient déjà une idée assez précise de la mission de contre-insurrection en milieu montagneux, ont pu, sur le terrain afghan, vérifier la justesse de leurs vues.
Dans ce hors série thématique, Raids remet le sujet au coeur de sa perspective historique, avec des plumes taillées pour le sujet. Et un éclairage sur la dernière expérience en la matière, incarnée par la TF Tigre.
Aujourd'hui, plus personne ne s'interroge sur le bien-fondé de prendre les hauts -qui mieux qu'un alpin peut le faire en Kapisa...-, de "gagner les coeurs", de travailler l'action psychologique. Autant de thèmes valorisés par la TF La Fayette, dont l'état-major est fourni par la... 27e BIM.
Le + du Mamouth :
Les alpins ont désormais logiquement la main sur le mandat hivernal du GTIA Kapisa. Après le 27e BCA, puis le 13e BCA (en place depuis quelques semaines), c'est le 7e BCA qui prendra la relève, à l'hiver 2010. Le 27e BCA sera donc de retour dans son aire, en 2011. A moins que la séquence "renforts", prévue pour le mois prochain, ne bouleverse ces prévisions.
(1) la 27e BIM fournit le deuxième mandat d'OMLT, en 2007, y perdant un des siens, l'adjudant-chef Laurent Pican, le 21 septembre 2007. Le caporal-chef Nicolas Belda, de la TF Tiger, fut quant à lui tué le 14 mars 2009 en vallée d'Alassaÿ. Un COP y porte son nom.
Quelques ouvrages éclairants sur la thématique, à faire financer par vos enfants, petites amies et épouses, pour les fêtes :
. Haute Tension, des chasseurs alpins en Afghanistan, de Tesson, Goisque et De Miollis, Gallimard, 26 euros, 141 pages. De belles photos.
. Dominer le terrain pour dominer l'ennemi : l'ultime défi de la manoeuvre en terrains difficiles" par Pierre Joseph Givre et Hervé de Courrèges, in Guerre et manoeuvre, sous la direction de Christian Malis, 19 euros, 274 pages. Pas à mettre en toutes les mains, mais des éclairages incontournables (avec une seule photo, celle de la couverture).
. Guerre en montagne : renouveau tactique, par Hervé de Courrèges, Pierre-Joseph Givre et Nicolas Le Nen, Économica. Je confesse ne pas l'avoir lu : je n'ai pas réussi à le trouver, ni à trouver quelqu'un pour m'en dire du mal.
Un aviateur rapatrié d'Afghanistan
Le mécanicien blessé hier accidentellement à Kaboul a été rapatrié en France ce soir par un avion de l'armée de l'Air. Ce sous-officier est un mécanicien de l'EH 1.67 Pyrénées de Cazaux (Gironde). Selon les informations livrées dès hier par un porte-parole à Kaboul, l'hélicoptère Caracal a accidentellement roulé sur le mécanicien.
Comme c'est d'usage, la prévoté (gendarmerie) a effectué un relevé de constations, immédiatement après l'accident. On ignore si le BEAD-Air, compétent en matière d'accident aérien (AA) et d'incident aériens graves (IAG), y compris en opex, a été ou non saisi.
Le + du Mamouth :
Même si l'essentiel de sa charge figure en métropole, le BEAD-Air s'est régulièrement projeté outremer, ces dernières années, et particulièrement sur des opérations extérieures, comme l'ont démontré plusieurs de ses enquêtes, qu'il s'agisse d'un crash de Twin Otter au Sinaï (avril 2007) ou d'un Cougar de l'ALAT, au large du Gabon (8 morts, janvier 2009). Cependant, tout évènement aérien n'est pas forcément éligible à une enquête de cet organisme, directement rattaché au ministre de la Défense. En tout état de cause, aucun évènement n'a été classé, depuis 2001 (le BEAD a été créé en 2003), comme AA ou IAG, sur le théâtre afghan.
Comme c'est d'usage, la prévoté (gendarmerie) a effectué un relevé de constations, immédiatement après l'accident. On ignore si le BEAD-Air, compétent en matière d'accident aérien (AA) et d'incident aériens graves (IAG), y compris en opex, a été ou non saisi.
Le + du Mamouth :
Même si l'essentiel de sa charge figure en métropole, le BEAD-Air s'est régulièrement projeté outremer, ces dernières années, et particulièrement sur des opérations extérieures, comme l'ont démontré plusieurs de ses enquêtes, qu'il s'agisse d'un crash de Twin Otter au Sinaï (avril 2007) ou d'un Cougar de l'ALAT, au large du Gabon (8 morts, janvier 2009). Cependant, tout évènement aérien n'est pas forcément éligible à une enquête de cet organisme, directement rattaché au ministre de la Défense. En tout état de cause, aucun évènement n'a été classé, depuis 2001 (le BEAD a été créé en 2003), comme AA ou IAG, sur le théâtre afghan.
Libellés :
Accidents aériens,
Afghanistan,
armée de l'Air
"Castrophique pour l'image de la France"
Françoise Hostalier, 56 ans, est députée (UMP) du nord, membre de la comission de défense, et vice-président du groupe d'amitié avec l'Afghanistan, où elle s'est rendue à plusieurs reprises.
J’avais été très surprise et émue par les trois premières expulsions, le 21 octobre dernier. On nous avait alors dit qu’il n’y aurait plus d’expulsions tant que l’Afghanistan serait en guerre. Il faut bien comprendre que par delà cette erreur humanitaire, c’est aussi catastrophique pour l’image de la France au niveau de la population afghane. Déjà que les afghans nous assimilent de plus en plus aux Américains, mais là… Les insurgés auront beau jeu de dire : « regardez comment les Français, chez eux, traitent vos frères… ». En Afghanistan, nous sommes engagés dans une guerre contre-insurrectionnelle qui se gagnera avec le soutien de la population et ce genre d’action est totalement contraire aux intérêts de nos militaires sur le terrain.
Pour le dire franchement, au début je n’y étais pas du tout favorable car je pensais qu’il ne fallait pas confondre ACM et action humanitaire. Je suis allée les observer, en Côte d’Ivoire, au Tchad, puis en Kapisa, en juin 2009, avec Pierre Lellouche, et j’ai changé d’avis. L’important, à mon avis, c’est que cela se fasse de façon programmée, séquencée : d’abord les militaires établissent une zone de sécurité, puis des ACM sont lancées et avec l’appui de la population elles doivent répondre à ses besoins en matière de routes, écoles, bâtiments publics, etc., une fois la stabilisation acquise. Et ensuite, les ONG peuvent travailler efficacement pour finalement passer le relais aux Afghans. En juin, nous avons accompagné quelques camions qui apportaient des pelles, des pioches, du matériel, des semences, de l’engrais… Les militaires sécurisaient la zone, et des ONG ont ainsi pu, avec les Afghans, planter des arbres sur des terrasses creusées dans la montagne. Cela doit se dérouler ainsi pour construire des écoles, des routes. Le but étant évidemment de passer la main aux Afghans eux-mêmes le plus rapidement possible.
Attendez-vous encore quelque chose de la conférence de Londres, le 28 janvier ?
Vous défendez une position unique dans la majorité, en vous opposant aux expulsions d’afghans…
J’avais été très surprise et émue par les trois premières expulsions, le 21 octobre dernier. On nous avait alors dit qu’il n’y aurait plus d’expulsions tant que l’Afghanistan serait en guerre. Il faut bien comprendre que par delà cette erreur humanitaire, c’est aussi catastrophique pour l’image de la France au niveau de la population afghane. Déjà que les afghans nous assimilent de plus en plus aux Américains, mais là… Les insurgés auront beau jeu de dire : « regardez comment les Français, chez eux, traitent vos frères… ». En Afghanistan, nous sommes engagés dans une guerre contre-insurrectionnelle qui se gagnera avec le soutien de la population et ce genre d’action est totalement contraire aux intérêts de nos militaires sur le terrain.
Quelles sont les priorités pour l’Afghanistan, aujourd’hui ?
Il faut consolider la sécurisation des zones où il n’existe encore qu’un peu de sécurité, et maintenir, voire récupérer les zones où c’est plus difficile. Et dans la foulée, engager les opérations de développement civil, en mettant le paquet. J’ai vu l’Afghanistan en 2002, c’était surréaliste. Des quartiers entiers de Kaboul étaient rasés, il n’y avait plus rien, c’était lunaire. A certains endroits, on avait reconstruit sur des parties détruites, et cela avait été à nouveau détruit…
En 2003, en Wardak, j’ai vu une de ces écoles à ciel ouvert, les instituteurs avaient une volonté incroyable, ils me faisaient penser aux hussard noirs de la République, il y a un siècle, chez nous… Les Afghans qui avaient un peu de connaissances s’improvisaient instituteurs, ils avaient le cœur grand ouvert. Mais après, on n’a pas été en capacité de les accompagner dans la reconstruction.
Aujourd’hui, la santé des habitants de Kaboul est attaquée par la pollution autombile, on a reconstruit cette ville n’importe comment. Avec quatre millions d’habitants, il n’y a toujours pas l’eau courante, pas de ramassage d’ordures, et l’électricité vient d’Ouzbékistan, par voie aérienne. Les Afghans ne comprennent pas ce qu’on leur impose. Les enseignants ne sont toujours pas formés, on manque de juges aussi, si bien que dans certains villages, ce sont les islamistes qui jouent ce rôle.
Les Afghans ne voient pas le progrès arriver.
En 2003, en Wardak, j’ai vu une de ces écoles à ciel ouvert, les instituteurs avaient une volonté incroyable, ils me faisaient penser aux hussard noirs de la République, il y a un siècle, chez nous… Les Afghans qui avaient un peu de connaissances s’improvisaient instituteurs, ils avaient le cœur grand ouvert. Mais après, on n’a pas été en capacité de les accompagner dans la reconstruction.
Aujourd’hui, la santé des habitants de Kaboul est attaquée par la pollution autombile, on a reconstruit cette ville n’importe comment. Avec quatre millions d’habitants, il n’y a toujours pas l’eau courante, pas de ramassage d’ordures, et l’électricité vient d’Ouzbékistan, par voie aérienne. Les Afghans ne comprennent pas ce qu’on leur impose. Les enseignants ne sont toujours pas formés, on manque de juges aussi, si bien que dans certains villages, ce sont les islamistes qui jouent ce rôle.
Les Afghans ne voient pas le progrès arriver.
Que pensez-vous de l’action des militaires français en Kapisa et en Surobi, précisément en matière d’actions civilo-militaires ?
Pour le dire franchement, au début je n’y étais pas du tout favorable car je pensais qu’il ne fallait pas confondre ACM et action humanitaire. Je suis allée les observer, en Côte d’Ivoire, au Tchad, puis en Kapisa, en juin 2009, avec Pierre Lellouche, et j’ai changé d’avis. L’important, à mon avis, c’est que cela se fasse de façon programmée, séquencée : d’abord les militaires établissent une zone de sécurité, puis des ACM sont lancées et avec l’appui de la population elles doivent répondre à ses besoins en matière de routes, écoles, bâtiments publics, etc., une fois la stabilisation acquise. Et ensuite, les ONG peuvent travailler efficacement pour finalement passer le relais aux Afghans. En juin, nous avons accompagné quelques camions qui apportaient des pelles, des pioches, du matériel, des semences, de l’engrais… Les militaires sécurisaient la zone, et des ONG ont ainsi pu, avec les Afghans, planter des arbres sur des terrasses creusées dans la montagne. Cela doit se dérouler ainsi pour construire des écoles, des routes. Le but étant évidemment de passer la main aux Afghans eux-mêmes le plus rapidement possible.
Attendez-vous encore quelque chose de la conférence de Londres, le 28 janvier ?
Il va s’y passer des choses importantes. Avec les ONG, on avait beaucoup travaillé pour la conférence de Paris, il y a deux ans, et la montagne avait accouché d’une souris. Dans les 21 milliards de dollars promis sur cinq ans pour le développement de l’Afghanistan, certains pays comptaient même leur contribution militaire ! Mais surtout, le gouvernement afghan n’avait pas joué le jeu. Cette fois il faut une clarification, des engagements clairs, programmés, chiffrés. Et que le gouvernement afghans s’y conforme en toute transparence.
Nos photos : Françoise Hostalier (crédit : assemblée nationale) et une des écoles à ciel ouvert que j'avais visitée, lors d'un reportage en Shamali, en 2005 (crédit JM Tanguy), dans un village bénéficiant des ACM françaises. L'ameublement est spartiate, mais les enfants afghans ont alors foi en leur destin.
Comment on a plus sauté cette année
Les parachutistes de la 11e brigade parachutiste auront plus sauté en 2009 qu'en 2008. Le constat peut sembler étonnant de prime abord, alors même que la flotte Transall est à la peine, et en décroissance. Mais grâce à une meilleure organisation, les paras profitent désormais de leurs missions de courte durée (MCD) à l'étranger pour utiliser la ressource Transall déployée sur place (Tchad, Djibouti, etc).
Ainsi, la moyenne de sauts per capita, en 2009, s'établira en moyenne entre 7 et 8, contre 6 (le niveau minimal) en 2008.
Ainsi, la moyenne de sauts per capita, en 2009, s'établira en moyenne entre 7 et 8, contre 6 (le niveau minimal) en 2008.
Libellés :
armée de l'Air,
armée de terre,
parachutistes
dimanche 20 décembre 2009
Un aviateur blessé à Kaboul
C'est apparemment un accident rarissime qui a blessé, cet après-midi, un militaire français, sur l'aéroport de Kaboul (KAIA). Il a été heurté par le train d'atterrissage d'un des aéronefs du bataillon hélicoptères (BATHEL) français, avant d'être évacué sur le rôle 3 français, qui se trouve lui aussi à KAIA. Ses jours ne sont pas en danger, mais son état nécessite un rapatriement en métropole.
Selon nos sources, le blessé est un sous-officier de l'armée de l'Air, vraisemblablement un mécanicien.
Le BATHEL, constitué à la rentrée, est placé sous la responsabilité de l'ALAT, qui fournit l'essentiel des moyens humains et techniques (10 des 11 hélicoptères). L'effectif dépasse désormais largement les 150 militaires, l'armée de l'air ne fournissant plus qu'un équipage de Caracal et des mécaniciens.
Le plus du Mamouth :
L'armée de l'Air est présente depuis décembre 2006 en Afghanistan avec des Caracal, et le plot initial a été successivement renforcé en octobre 2008 (un Caracal, deux Gazelle Viviane), en décembre 2008 (une Gazelle de plus), en juillet (trois Tigre) et en octobre (deux Cougar).
C'est le premier blessé enregistré dans ces opérations, même si l'armée de l'Air a compté des blessés graves par le passé, notamment deux commandos parachutistes de spécialité cynohpile, lors de l'opération Arès. Elle avait aussi perdu un commando parachutiste (CPA10), le CCH Sébastien Planelles, dans ce même mandat, en 2006.
L'armée de l'Air déploie actuellement un peu moins de 600 aviateurs, principalement à Kandahar, Bagram, Kaboul et Douchanbe, ainsi qu'au sein des OMLT.
Selon nos sources, le blessé est un sous-officier de l'armée de l'Air, vraisemblablement un mécanicien.
Le BATHEL, constitué à la rentrée, est placé sous la responsabilité de l'ALAT, qui fournit l'essentiel des moyens humains et techniques (10 des 11 hélicoptères). L'effectif dépasse désormais largement les 150 militaires, l'armée de l'air ne fournissant plus qu'un équipage de Caracal et des mécaniciens.
Le plus du Mamouth :
L'armée de l'Air est présente depuis décembre 2006 en Afghanistan avec des Caracal, et le plot initial a été successivement renforcé en octobre 2008 (un Caracal, deux Gazelle Viviane), en décembre 2008 (une Gazelle de plus), en juillet (trois Tigre) et en octobre (deux Cougar).
C'est le premier blessé enregistré dans ces opérations, même si l'armée de l'Air a compté des blessés graves par le passé, notamment deux commandos parachutistes de spécialité cynohpile, lors de l'opération Arès. Elle avait aussi perdu un commando parachutiste (CPA10), le CCH Sébastien Planelles, dans ce même mandat, en 2006.
L'armée de l'Air déploie actuellement un peu moins de 600 aviateurs, principalement à Kandahar, Bagram, Kaboul et Douchanbe, ainsi qu'au sein des OMLT.
Inscription à :
Articles (Atom)