Le CEMAAE est venu ce matin installer la colonelle Anne-Laure Michel à la tête de la plus grosse
base aérienne de France, et remercier son prédécesseur David Marty (qu'il avait eu comme élève à l'école de l'air). Dans deux genres très différents, ces deux colonels incarnent l'excellence : tant mieux, encore plus que les autres bases, Istres ne pardonne pas l'approximation.Istres est une base à vocation nucléaire (BAVN), mais aussi désormais, le hub des armées, pour le départ et le retour en opex. David Marty a commencé cette vocation nouvelle sur la base aérienne 125, dans une période marquée par deux années de covid, qui ont forcément impacté le gros oeuvre et l'activité aérienne.
Mais les aviateurs, civils et réservistes ont mis l'huile nécessaire dans les rouages : si bien que la base a tenu tous ses fondamentaux. Presque sans sourire, le commandant de base sortant a rappelé que sa base avait été confronté quasiment à une surprise stratégique tous les mois, de quoi nourrir la débrouillardise apparemment légendaire de l'intéressé, aussi à l'aise avec le manche à balai de son Mirage 2000N (désormais retiré du service) que d'authentiques balais, Karcher, et d'après son CEMAAE, pointilleux jusqu'à s'intéresser aux questions de sono. Ou de bien-être des occupants de la base avec la reconversion du mess officiers en espace social.
Avec une approche humaine du commandement : il a fait longuement applaudir ses personnels, anciens adjoints (Vincent et Pierre), civils, réservistes. Il faut avouer que la pratique n'est pas courante.
La culture opérationnelle élevée de la base, liée aux FAS et à une activité ancienne de transit (qui est démultipliée avec l'accueil des Phénix et des A330) permet la réadaptation permanente. Quand, en février, il faut en quelques heures accueillir les An-124 qui ne peuvent plus poser en Ukraine. Des appareils qui ont ensuite été largement mobilisés par le rapatriement de capacités du Mali, à laquelle la base a aussi participé en accueillant d'autres avions de transport : IL-76, C-17provenant d'une large batterie de pays.
En audition à l'assemblée, le CEMA a évoqué notamment les C-17 américains, émiriens, qataris.
Istres reste sans doute l'archétype de l'ADN de l'armée de l'air contribuant aux opérations comme l'ont rappelé le CEMAAE puis Anne-Laure Michel : des aviateurs en partent prochainement pour assurer la relève des Mamba en Roumanie. Deux tankers concourent à Barkhane, et deux autres à la mission Pégase en Océanie, pendant que l'ESTA assure l'entretien d'un appareil et permettre sa réinjection dans les opérations. Et toujours, la veille nucléaire, avec des C135FR et des Phénix prêts à fournir des Rafale (et des Rafale Marine) : comme le dit le patch, "no gas, no war !"
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