Les forces aériennes stratégiques (FAS) ont engagé cette nuit une quinzaine d'aéronefs partant des trois
bases nucléaires (Istres, Saint-Dizier, Avord) dans le cadre de l'opération récurrente Poker, qui teste toutes les briques de la composante aérienne de la dissuasion, au sol et en vol. Aucun missile ASMP-A n'a été tiré -cela n'arrive qu'une fois par an- mais cette "opération" -auparavant, on ne parlait que d'exercice pour les Poker- a atteint un haut niveau de réalisme avec des batteries Mamba de l'escadron Servance de Luxeuil, et l'implication d'un Awacs du 36e EDCA d'Avord, chargé d'appuyer les raids, de transferer la situation tactique au centre d'opérations des FAS (COFAS), tout en finalisant une expérimentation avec les Mamba.
Les trois types d'appareils des FAS ont été impliqués : Mirage 2000NK3 du 2/4 La Fayette, Rafale du 1/91 Gascogne et tankers du GRV Bretagne.
Plusieurs maquettes de missiles représentatives de missiles ont pris l'air, mais aucun missile bon de guerre n'est jamais emporté en vol en temps de paix, assurent les FAS, qui ont totalement réussi leur tir d'évaluation des forces (TEF) cette année.
La dissuasion implique également la marine, dont la composante sous-marine a néanmoins été écornée à plusieurs reprises ces derniers mois. L'écueil le plus évident est la perte d'un missile M-51, qui n'a toujours pas été expliquée, ainsi que des accès indésirables sur la base de l'Ile Longue évoqués par le Télégramme.
Les FAS regroupent 1400 personnels et assurent sans discontinuer, depuis 1964, la mission de dissuasion nucléaire tout en participant aux opérations conventionnelles (Mali, Libye, Afghanistan). Elles consomment 8% du montant attribué à la dissuasion.
Le dernier Poker avait été médiatisé dans les années 90.