mercredi 17 novembre 2010

Le CEMM contre son état-major (actualisé)

Le CEMA soutient la position de son CEMM, capté ici ce matin, à l'assemblée nationale, entouré de Nicolas Pilliet (D&S), et des deux députés organisateurs siégeant à la commission de défense, Philippe Vitel et Gilbert Le Bris (crédit : Jean-Marc Tanguy).

L'exercice des responsabilités est parfois un exercice solitaire. Illustration, le CEMM a avoué ce matin chez Défense et Stratégie être vent debout contre son propre état-major, sur un dossier d'importance, BATSIMAR, qui doit notamment remplacer Batral et P400. Il a d'ailleurs, apparemment, trouvé un écho favorable chez l'amiral Guillaud, CEMA, sur ce point.
"Je me bats tous les jours contre mon état-major sur ce dossier" a déclaré l'amiral Forissier en faisant l'état des lieux, et ouvrant de nouvelles perspectives, devant un parterre d'industriels et d'anciens amiraux. "J'ai entendu, jusqu'à il y a deux ans, pis que pendre sur les P400, des bateaux ratés, au point qu'on les a admis au service actif deux fois, le temps de les renvoyer tous chez l'industriel car leur appareil propulsif ne marchait pas (...) On change les turbocompresseurs deux fois par an. Quand leur commandant à 70 jours de mer avec, il est très content ! "
L'amiral Forissier a évoqué ses propres pistes : exclure, de facto, une série unique de navires, alors que l'emploi de ces navires, outremer, se fait dans des milieux et des logiques radicalement différents. "Cela veut dire qu'il faut accepter d'avoir des navires différents" a-t-il martelé.
Il a également demandé que ces navires puissent être entretenus localement, notamment leurs moteurs, ce qui passe par une évidence, fallait-il encore la dire : "il nous faut les mêmes moteurs que ceux des navires de pêche tahitiens à Tahiti, les mêmes moteurs que les australiens en Nouvelle-Calédonie, et les mêmes moteurs que ceux utilisés par la plaisance aux Antilles".
Le CEMM n'a, au final, rien exclu, y compris "d'investiguer le marché de l'occasion local".
Dans ce sens, le CEMM a demandé à ses commandeur régionaux d'écrire leurs propres -et justes- besoins, en quantité et en configuration de navire. A Tahiti, par exemple, on s'était penché sur des patrouilleurs construits au Chili. Pays auquel on a déjà vendu des sous-marins.