Le risque de guerre en Ukraine, en Europe, et peut-être ailleurs est patent ce soir. Un communiqué à
peine alarmiste mais très factuel du G7 constate que la Russie a atteint des sommets de fourbitude et de bellicisme. La menace de sanctions économique est patente. C'est donc le début de l'escalade. Poutine va accélérer pour fragmenter dès maintenant les occidentaux. De vraies sanctions généralisées peuvent réellement affaiblir la Russie et fragmenter la population. Fournir des armes aux Ukrainiens, comme nous l'avons fait pour les Peshmergas kurdes sera aussi utile. Intervenir militairement en Ukraine reste, à mon sens une chimère, à 50 jours d'un srutin présidentiel et d'une France qui ne veut pas mourrir pour Kiev (qui le veut d'ailleurs?).L'Europe commence au nord, à l'ouest, et au sud de Kiev. A rester les bras croisés, le risque de voir Poutine continuer sa gourmandise territoriale est patent. Mais il peut s'épuiser en Ukraine. Le temps de faire tourner les usines de munitions à plein régime. Mais il faudrait, pour cela, des euros, une économie de guerre, et une industrie de guerre. En France, nous avons surtout une industrie d'armement.
Depuis la fin de la guerre des Blocs, en 1989, l'Europe a pu respirer. Je me souviens, tout gamin, du spectre des SS-20, des Pershing qui disaient "attention". De nos Pluton, qu'il fallait plutôt ne pas tirer, on aurait atomisé des Allemands. De l'ouest ou de l'est.
Malgré les guerres dans les Balkans, puis la guerre de Crimée et dans le Donbass. Les Européens, dont sont les Français, sont clairement déconnectés de ces réalités de conflagration. Les pays baltes sont plus conscients. On peut relire cette ITW de Kersti Keljulaid, la présidente estonienne, qui ne date que de mai dernier. Tout y est. L'outrance et la violence russes, la nécessité de se préparer, etc.
En France, on a toujours cru que la diplomatie règlerait tout. C'est l'esprit de Munich, on connaît la suite (après 1938...). Résultat, et encore piteusement, la France a conseillé à ses ressortissants de quitter l'Ukraine, seulement cet après-midi. Les antlo-saxons, les Allemands l'ont fait bien avant nous.
La situation est aussi grave sur le front pour les media. Comme les observateurs de l'OSCE en Ukraine, ils sont les yeux et les oreilles dont Poutine veut se débarrasser. Dans le 6 minutes, ce midi, Cyrielle Stadler, envoyée spéciale de M6 a expliqué qu'elle avait été arrêtée avec son JRI en Russie, pour le seul délit de ne pas avoir possédé une autorisation de tourner. On sait désormais ce qui nous distingue des russes : eux aussi veulent l'incontournable papier. Mais en plus, ils arrêtent.
Sur ce front comme sur les vrais fronts, pas d'influenceurs. Les reporters risquent leur vie pour vous informer. Ne l'oubliez pas dans les jours qui viennent.
Les évènements à venir peuvent impacter l'activité de ce blog, comme je vous l'ai déjà précédemment. L'actu pourra aussi être suivie sur twitter de préférence, sur @dansdefense @defense137 et @jeanmarctanguy1. Des comptes de secours sont prévus et vous seront communiqués en cas de besoin.
Deux choses sont importantes, par delà les pâtes, le PQ et le riz : se rappeler qui nous sommes, et où nous allons. Bonne soirée.
L'actu continue sur mes comptes twitter @dansdefense @defense137 et @jeanmarctanguy1.