Le surcoût des opex est toujours difficile à obtenir dans le détail, tout comme celui des externalisations : coup double, donc, avec le rapport du député Philippe Nauche qui livre à la fois les uns et les autres, par théâtre. C'est, sans surprise l'Afghanistan qui a mobilisé le plus de ressources, avec 387,2 MEUR en 2009, et une prévision de 469 MEUR en 2010. Dans ce total, l'externalisation (transports, alimentation notamment) aura compté pour 26% en 2009, contre vraisemblablement 21% cette année.
Bien plus loin derrière, Epervier a consommé, en 2009, 111,9 MEUR en 2009, et 97 MEUR, selon les estimations, cette année. L'externalisation pompe à elle seule respectivement 33 et 30% de ces sommes.
Le Liban arrive en troisième position avec un surcoût de 90,3 MEUR en 2009, qui passe à 95,3 MEUR cette année -alors qu'à priori l'effectif recule-.
La contraction est par contre très nette au Kosovo, dont la facture reculerait de 81,8 MEUR en 2009 à 59,2 MEUR cette année.
La facture d'Atalante a quasiment doublé en un an, passant de 21 à 37,2 MEUR. La part des rémunérations et charges sociales dépasse cette évolution, passant de 5,6 à 14,1 MEUR.
La Côte d'Ivoire restant quasiment stable, évolue de 72,7 à 72 MEUR en un an.
Résultat, et bien qu'en moyenne 1.000 militaires de moins aient été déployés en 2010, le surcoût des opex ne reculerait que très modestement de 4 MEUR, dans le même intervalle, pour atteindre 866,9 MEUR. L'explication tient évidemment dans le coût unitaire du soldat français en Afghanistan, bien plus important qu'ailleurs.
Une problématique qui rend d'autant plus complexe à tenir l'exercice budgétaire des opex. Et qui explique pourquoi l'envoi de nouvelles capacités semble faire l'objet de tant d'arbitrages. Illustration -ou pas-, un 12e hélicoptère et 3e Cougar est officiellement -enfin- déployé en Afghanistan, ces jours-ci.