La France était le dernier pays en Afghanistan à ne pas avoir encore mis le doigt concrètement dans le cambouis (l'engrenage diront certains), c'est désormais fait : elle fait officiellement des "psy ops", spécialité dont les modes d'actions tentent d'expliquer avec pédagogie à la population que tout va mieux, que les insurgés ont perdu, etc.
C'est un peu comme la communication militaire avec les journalistes, mais appliqué aux autochtones. Pas de briefings, pas de documents exclusifs, mais de l'affichette, du poste radio, de la conviction en vis-à-vis et... du courage, car la spécialité a du mal à percer dans les forces françaises.
Très en vogue chez la plupart des gros contributeurs de l'ISAF -l'Allemagne et les Eats-Unis ont même des unités Psy ops référencées comme telles-, les "opérations d'influence" (O.I) comme on préfère dire chez nous sont toujours restées hors des feux de la rampe, de peur de choquer les esprits, en métropole, et de réveiller ce que certains estiment de vilains souvenirs.
En Bosnie, dans les années 90, c'est le commandement des opérations spéciales (COS) qui mènent ces psy ops, avec un certain succès même. Mais déjà à l'époque, de vilaines querelles apparaissent sur les ondes, et c'est finalement les forces conventionnelles, qui finissent par l'emporter, après une longue bataille d'Hernani.
Les O.I sont alors rattachées au commandement de la force d'action terrestre (CFAT à l'époque, CFT aujourd'hui). Comme la spécialité, les effectifs totaux restent dans l'ombre, mais la réalité est là : les O.I se déclinent en Afghanistan, avec une petite dimension tactique (dévoilée, en Kapisa, dans le dernier numéro de RAIDS) et une, plus importante, à Kaboul, où est façonnée la matière, la bonne parole, en quelque sorte, à délivrer aux populations. On y dissèque donc tout, des rares (mais ils existent) sondages menés dans la populations afghane, aux rapports qui remontent du terrain.
Dans certaines zones du pays, mais on n'en est pas encore là pour ce qui nous concerne, on a même mis en place des chaînes de radio psyops. Au programme, prière et ... litanie des messages courts en faveur de gouvernement et de la coalition.
En Bosnie, on se limitait à la musique, qui comme chacun sait, adoucit les moeurrs.