Ils sont 67 observateurs, envoyés par l'Union Européenne se pencher sur le scrutin qui se déroulera dans cinq jours en Afghanistan. La vraie question n'est même plus de savoir si les élections seront libres et honnêtes : on n'a jamais vu un scrutin de ce type dans un pays en guerre. Pour que des élections soient libres et honnêtes, il faudrait que la campagne l'ait été or tous les candidats n'ont pas eu accès également aux médias, et n'ont évidemment pas pu se déplacer facilement. Il serait intéressant par exemple de savoir si tous ont pu de façon égale bénéficier des hélicoptères de l'ANA qui étaient pourtant sensés transporter tous les candidats pour mener leur campagne.
Evidemment, disant cela, on pourrait me taxer d'etnocentrisme et d'autres vilains gros mots que j'ai appris au même endroit que ceux qui me les lanceraient.
Sans aucun doute, mais si nous ne sommes pas là pour apporter un gouvernement démocratique à l'Afghanistan, autant partir tout de suite.
Un regard rapide dans le rétro permet de mesurer que lors des dernières élections (2005), les conditions de sécurité étaient nettement meilleures. Le beau quartier de Kaboul pour ceux qui ont "réussi" commme on dit n'était pas encore sorti de terre. A Paymonar, un jeune père de famille m'avait livré ses priorités, avant de glisser le bulletin dans l'urne : "assurer l'avenir de mes enfants", "avoir une vraie école", "trouver du travail", et "lutter contre la corruption".
Comme quoi, même dans les villages les plus reculés d'Afghanistan, on peut trouver les mêmes priorités que les nôtres.