dimanche 1 novembre 2009

Judiciarisation d'Uzbeen : réactions

Au titre du débat démocratique, je verse cette pièce, en forme de réaction, que m'a transmise l'association de soutien à l'armée française (ASAF). Je n'en partage pas tous les termes, mais elle apporte un éclairage, qui peut permettre aux internautes de se faire un avis.
Le site de l'association, lui, est ici : http://asafrance.chez-alice.fr/

Le plus du Mamouth :
Pour être complet, rappelons que l'ASAF soutient l'association France-Turquoise, et des cadres de l'opération Daguet l'ont saisie, quand une plainte contre X avait été déposée par d'anciens combattants de l'opération Daguet. Ce qui démontre bien, si besoin était, que ce qui stigmatisé comme une première, avec la plainte contre X qui doit être déposée demain, n'est finalement pas une première.

Voici le texte de l'ASAF :
« Afghanistan : parler vrai »

A force de parler depuis des décennies d’opérations de maintien de la paix, de croire, de faire croire ou de feindre de croire que les soldats français sont des soldats de la paix qui ne font pas la guerre, on arrive aujourd’hui à une situation sans précédent où des familles de soldats morts au combat envisagent de déposer « une plainte contre X pour mise en danger délibérée de la vie d’autrui ».

Mais ces familles savent-elles vraiment que ce fils, ce père ou ce mari était un soldat et que la raison d’être d’un soldat est de faire la guerre ? Qu’un soldat est un homme, qui accepte d’avance le sacrifice de sa vie pour une communauté qui s’appelle la patrie. Son honneur, il le place dans ce choix et sa fierté, il la tire de l’appartenance à une institution, un corps, l’armée, dont tous les membres partagent cette conception de l’engagement personnel. C’est cette idée que chaque Français porte confusément au fond de lui-même et qui est à l’origine du sentiment d’admiration qu’il ressent en voyant défiler une troupe.

Ces épouses, ces enfants, ces parents savent-ils que la guerre revêt essentiellement le caractère de contingence, où le chef doit souvent décider dans l’incertitude, que l’adversaire est là pour tuer, et qu’il utilise, à cette fin, toute sa ruse, son courage, sa connaissance du terrain et son expérience du combat. La guerre est et demeure, y compris pour nos soldats, une lutte à mort, un temps où le combattant ne cesse jamais de côtoyer la mort. C’est ce à quoi il se prépare toute sa vie.

Depuis trop longtemps, dans les Balkans notamment, on n’a cessé d’associer le nom de soldat à celui de paix plutôt qu’à celui de guerre. L’opinion a fini par se convaincre qu’il n’était qu’un membre d’une organisation humanitaire d’autant qu’on ne montrait de lui que des images de secours et de sauvetage. Pire, on masquait, on évitait de montrer ses armes.

En Afghanistan, malgré la réalité de la situation on refuse d’employer le terme de guerre ; on confond sciemment la finalité et les modalités. La vérité est que pour gagner la paix, il faut vaincre l’adversaire dans des combats, et que la moindre erreur d’appréciation est fatale. Il est donc grand temps d’appeler un chat un chat et de parler dorénavant d’opérations de guerre.

D’autant que ce retour à la justesse des mots sera bénéfique à notre pays. Les soldats comme les autres Français en ont besoin. Notre peuple, qui s’est sacrifié plus qu’aucun autre dans son histoire pour rester libre, est capable de comprendre et d’accepter la vérité. Il la demande et on la lui doit. On évitera sans doute ainsi que des journalistes français fassent l’apologie de nos adversaires, véritable acte de collaboration avec l’ennemi, en diffusant dans un hebdomadaire à grand tirage des photos honteuses parues peu de temps après la mort de nos soldats.

Il faut convaincre la nation que, lorsque ses soldats combattent sur l’ordre de son gouvernement et avec l’approbation du parlement, elle est engagée avec eux. En outre, les opérations de guerre imposent aux responsables de donner à l’armée qui intervient en première ligne, tous les moyens dont elle a besoin et d’assurer aux familles des combattants leur soutien attentif dans la durée.

Seul ce parler vrai à tous les niveaux permettra d’éviter que des familles dans la douleur n’en arrivent à penser que leur proche est mort comme dans un accident, par la faute d’un de ses camarades ou de ses chefs. Elles ont besoin de savoir qu’il est mort au combat, dans un affrontement avec un ennemi sans pitié, et qu’il est tombé pour la France, aux côtés de ses camarades. "