Il a seulement fallu cinq ans pour que le livre blanc de 2008 soit caduc. Il faudra peut-être encore moins de
temps pour celui de 2013. Car déjà, il semble très difficile de trouver rapidement des marges de manoeuvre pour moderniser ce qui y fait figure de priorité, les forces spéciales et le renseignement. Dans ce dernier domaine, la Défense est en train de se résoudre à poursuivre, à court terme, la location d'heures de vol d'avions légers de surveillance (1), des missions baptisées avec humour "Bakou" (ou bas coût, qui sait ?) faute de budgets suffisants pour acheter. La DRM les réclamait pourtant depuis des années, ces fameux avions légers, mais elle a, en quelque sorte, prêché dans le désert.
Si l'unanimité semble s'être faite sur le modèle à acquérir -le Beech 350- pour incarner ces avions légers de surveillance décrits dans le Livre Blanc, les sommes à dégager pour obtenir un volume d'appareils correspondant au besoin semblent hors de portée de l'année 2014, qui sera, chacun le sait, l'annus horribilis.
Les Douanes, qui dépendent de Bercy, n'ont pourtant pas eu le moindre problème à trouver les budgets pour ce modèle d'avion, qu'elles utilisent pour la traque les pollutions maritimes (2). Pour la traque des terroristes, y'a pas d'argent ma bonne dame !
Ironie de l'histoire, ce blog avait révélé comment la Défense avait taillé dans les commandes de boules optroniques MX-20, l'été dernier, six mois avant le début de Serval,
la base même d'un système de full motion video qui a fait partiellement
défaut au Mali.
(1) un business qui doit rapporter, si l'on se réfère à de récents accords noués de ce côte-ci des Ardennes.
(2) l'un d'eux était d'ailleurs exposé au Bourget, il a dû en faire saliver quelques uns.