Dans un monde de la défense où les occasions de rigoler sont assez rares, les observateurs du landerneau ont bénéficié d'un concentré d'humour assez saisissant, ce matin, lors de la présentation des résultats du... DGA. Devant une foule à faire pâlir d'envie un ministre, Laurent Collet-Billon a dévoilé ses résultats 2012 à la presse, parsemant son intervention de plaisanteries (dont une parodie d'un célèbre lunettier), et charriant même au passage plusieurs confrères (1). Les résultats de son administration sont il est vrai assez bons, alors même que la nouvelle équipe aux commandes depuis juin semble aussi vouloir lui donner les moyens de renforcer son pouvoir dans le système de défense français. Il a d'ailleurs assuré que tout l'argent qu'on voulait bien lui donner était utilisé assez rapidement au bénéfice de l'industrie française.
En réponse aux questions de votre serviteur, le DGA a aussi déploré que les conditions contractuelles de certains programmes en coopération ne permettaient pas d'aller taper au portefeuille les industriels à l'origine de retards très importants, comme c'est plus facile, apparemment, pour les programmes menés en franco-français, et "certains l'ont payé très cher" a rappelé le DGA en se référant au Harfang. "Il ne faut jamais se refuser" un tel moyen "d'argumentation" a-t-il tonné, en évoquant ces pénalités de retard que doivent payer les industriels quand ils livrent en retard.
Il a également reconnu, en réponse à une autre question de votre serviteur, qu'il n'était pas normal qu'un hélicoptère sorti d'usine il y a seulement quelques années doive y retourner pour pouvoir être utilisé en opérations. Ce blog l'a plusieurs fois souligné, c'est notamment le cas pour le Tigre. Mais a-t-il aussi constaté, la priorité était, à l'époque, de permettre aux pilotes et mécaniciens de pouvoir emmagasiner de l'expérience sur le nouvel engin : on avait donc, en quelque sorte, transigé sur ce qu'auraient dû être la configuration de ces machines à la livraison.
(1) de la presse économique, en plus. Hasard ou pas, la tête de LCB était coupée dans la photo illustrant l'article qui lui est consacrée, sur le site de La Tribune.