. C'est le cas, par exemple, d'une reconnaissance par drone, proposée la veille par les Américains, et apparemment, refusée par les Français. Là aussi, plusieurs versions subsistent, sur celui, ceux, qui l'auraient refusée, et sur les motifs en jeu. D'aucuns disent même que cette proposition n'a même jamais été faite. A ma connaissance, le ministère n'a jamais souhaité répondre à ce point précis. Malgré les questions.
. la question lancinante des mortiers, leur non-utilisation, et le motif de cette dernière est aussi l'objet d'une importante controverse. Dès le mois de septembre, j'avais soulevé cette question, battue en brèche par plusieurs responsables du ministère. L'absence de percuteurs sur les 81 mm LL est une "rumeur" disait-on à l'époque. Leur transport, séparés des tubes, comme le prescrit apparemment l'habitude en France, leur oubli à la FOB, est aussi démenti. L'explication du silence des mortiers, pas incontestable, livrée alors, est que les combattants sont imbriqués et que les mortiers -comme les avions dit-on aussi- ne peuvent intervenir. Arguments en partie recevables, mais comment expliquer que quand les avions ont pu tirer, les mortiers ne l'ont pas fait ? Ils sont à portée de zones de tir des insurgés et un tir de mortier peut s'avérer, dans ce cas, plus précis, que celui d'avions de combat. Ne pas les utiliser, en tout cas, n'a pas pu faire reculer les insurgés. Qui disposaient déjà de tous les atouts, et eux, ne manquaient pas de munitions.
. la quantité exacte de munitions s'est vite avérée être un problème. A l'époque, et là aussi les témoignages varient, un fantassin emportait entre 4 et 6 chargeurs (2) pour FAMAS, et n'avaient pas de double dotation, contrairement à ce qui est désormais possible. Les balles utilisées pour le FAMAS ne sont pas compatibles avec les 5,56 utilisées par les M16 et M4 américains. Les Américains, qui voyageaient par contre enfouraillés comme des porte-avions n'ont pas manqué de munitions. Ils ont même donné des .50 pour les VAB, qui n'en n'avaient plus. L'imbrication des combattants ne semblant pas gêner le tir des 12,7 mm. Rappelons que les Caracal ont tranporté ce jour et cette nuit-là 3,3 tonnes de munitions. Entre autres.
. le niveau de qualification du JTAC américain. Dès le départ, le député Pierre Lellouche revient d'un premier déplacement en Afghanistan avec une information explosive : le JTAC, chargé de guider les appuis feux sol-sol et air-sol n'était pas en mesure de le faire car il était en formation. A Paris, on n'a jamais beaucoup voulu approfondir sur la qualité de cet ODA (forces spéciales US) et l'impact que cela aura eu sur la bataille, à ce moment-là. En tout état de cause, c'est un JTAC du 35e RAP qui prendra la main, en arrivant avec les renforts (et des percuteurs). C'est principalement à ce moment-là que les appuis vont commencer à parler.
Ces quatre sujets semblent suffisamment majeurs pour que la vérité, indiscutable, soit totalement faite. A la fois pour la mémoire des neuf morts du col, et pour leurs frères d'armes, qui ont lutté pour les assister.
(1) je laisse volontiers de côté l'absence, indiscutable, d'officiers d'un niveau en rapport avec l'importance de la colonne, ou le mystère régnant autour des interprètes. D'aucuns epxliquent l'omerta régnant sur Uzbeen par le fait que chacune des parties en présence détient des méchancetés au service de l'autre.
(2) même fin 2008, le problème n'avait pas été complètement réglé car si l'on ne manquait plus de cartouches, on manquait toujours de chargeurs.