Quand on a un genou à terre, il est essentiel de rappeler que l'autre peut servir, ainsi que les bras et la
tête. Hier soir, malgré les effets du coronavirus, y compris, possiblement, sur leurs propres moyens, les forces aériennes stratégiques ont déroulé un poker presque standard sur le plan des tankers : quatre d'ancienne génération et un Phénix, qualifié depuis octobre pour la mission nucléaire, qui ne se limite pas qu'à transférer du pétrole dans le gland d'un Rafale.
Ces données, issues du tracking ouvert (merci à ceux qui ont illuminé ma soirée) ne permettent pas évidemment de déterminer le nombre de chasseurs, nucléaires ou non, qui étaient de sortie, hier mais les ratios permettent de l'estimer.
Poker est une opération autant qu'une opération de crédibilité de la dissuasion nucléaire, dont la mobilisation, brève, peut-être montrée à tous ceux qui ne nous veulent pas du bien et permet filer à d'autres la pancarte "A saisir".
Par les temps de désorganisation qui courent, Paris peut montrer que cela ne concerne pas les FAS. Même si les FAS ont, une fois de plus, montré qu'elles étaient les premières dans la crise. Pour une fois, ce n'est pas un Rafale biplace du Gascogne ou du La Fayette qui était aux toutes premières loges. La toute première réponse au coronavirus a en effet été un Phénix, qui sert à la fois de station de carburant volante, de centre de commandement volant, et de salle de réanimation volant à 900 km/h.
Ces capacités des FAS, permanentes, s'ajoutent à celles, en mer, incarnées par au moins un sous-marin nucléaire lanceur d'engins de la FOSt. Et ce n'est pas lâcher une bombe que de le dire, sans doute de la force aéronavale nucléaire, qu'on oublie souvent (En ces temps de confinement, un petit livre peut être relu pour s'imprégner de ces capacités navales, écrit par le chef du cabinet militaire de la minarm, le vice-amiral d'escadre Pierre Vandier).
Elle est incarnée par des pilotes de Rafale Marine marqués à l'oreille, aptes à délivrer, dans une procédure adaptée, un missile ASMP-A.
Le fait que le porte-avions Charles-de-Gaulle reste en mer, avec que des frégates modernes autour de lui, et sans doute bien d'autres choses encore, explique sans doute le cela. The last ship, c'est un film, mais pas qu'un film.
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