Nouveau ricochet dans le dossier déjà complexe du Charles-de-Gaulle : le général François
Lecointre a ouvert sa propre enquête, activant l'inspection des armées (IDA). Le CEMM avait déjà lancé la sienne, confié au vice-amiral d'escadre Gilles Humeau, un pilote de chasse, désormais inspecteur de la marine. Pour l'heure et pour ce qu'on en sait, la minarm n'en a pas déclenché.
Les raisons du déclenchement de cette enquête sont à trouver dans le fait que le dossier Charles-de-Gaulle mêle à la fois le SSA (qui se sent pointé du doigt) et la marine : la meilleure façon de se situer au-dessus des partis est donc... de confier l'enquête à l'interarmées, d'autant plus que beaucoup semblent l'avoir oublié, mais en mer et en opérations, le porte-avions, comme tout effecteur, ne relève pas de la marine mais du CEMA.
Or ce dernier a avoué, dimanche soir, que comme la ministre, il n'avait été informé de problème que le 7 avril. Soit plusieurs jours après les premiers cas.
Il n'est donc pas illogique qu'il veuille se forger sa compréhension des événements. Le CEMA qui est apparu relativement souriant, samedi, sur TF1, a semblé plus contrarié à la radio, le lendemain. Il a, dans les deux cas, dévoilé plus d'éléments de compréhension.
Même s'il ne l'a pas exprimé, le général Lecointre est manifestement remonté par la tournure des événements en mer, par le manque d'informations remontées, et le déclenchement d'une enquête parallèle, sur fond d'expressions publiques préalables inédites (1) est aussi à relier à ce contexte peu commun.
Apparemment et pour l'heure, l'inspecteur de la marine va mener son enquête (sur l'organique) et l'IDA la sienne (sur l'opérationnel). Ils pourraient donc se croiser dans les coursives sans interaction.
Ces deux enquêtes peuvent-elles pour autant cohabiter comme si de rien n'était ?
C'est peut-être un de noeuds du dossier : qui était responsable et qui n'a pas informé ? Réponse sans doute très rapidement (2). Peut-être même avant les quinze jours promis.
(1) Au final, le CEMM a répondu à pas moins de quatre interviews ce weekend puis à un hebdomadaire, le CEMA, à deux, toutes les deux en direct.
(2) à ce stade, on ignore si le document de l'enquête de l'IDA sera, comme les deux autres, publié.
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