L'interruption du transport aérien civil et les très forte limitation des trains ont fait les regards se
tourner vers la seule capacité aérienne pouvant faire du trafic intérieur actuellement : l'armée de l'air.
Ses Falcon de l'ET60 ont été mobilisés pour rapatrier des médecins et infirmiers envoyés dans les provinces à bord des TGV Médicaux. Au moins un C-130J du 2/61 Franche-Comté a été amené à mener une telle mission, hier, depuis la Bretagne.
Au moins un Falcon 900 était hier soir aussi en vol pour un convoyage de soignants du sud de la France pour renforcer les hôpitaux de son nord.
L'A330 présidentiel lui-même a été envoyé à deux reprises à Mayotte pour, selon le député local (LR), Mansour Kamardine, convoyer des... euros et une "faible quantité de fret médical" la première fois. On ignore le contenu du deuxième avion.
Un Casa 235-200 de la 64e escadre est également visible à Villacoublay, on ignore sa mission.
Les Atlas du 1/61 Touraine, qu'on n'a pas encore vus à l'écran, seraient, eux, mobilisés notamment à assurer des convoyages normalement assurés par les voies aériennes civiles. Pièces de rechange, plus largement fret urgent, tout cela est nécessaire aux armées en opérations.
Depuis des années, une bonne partie a été externalisé, accompagnant la fonte des capacités militaires. C'est le cas notamment dans le transport aérien militaire. Quand je suis rentré dans le domaine il y a plus d'un quart de siècle, l'armée de l'air possédait 66 Transall et 14 Hercules, 20 Casa 235.
Aujourd'hui, elle n'a plus que 10 Transall, 18 Hercules (dont la plupart ne sont pas en état de voler), 28 Casa (dispersés aux quatre coins du monde) et 16 Atlas (dont les deux tiers ne volent pas).
Pas besoin d'avoir fait de grandes études pour comprendre les soucis habituels, qui mariés à ceux du COVID, rendent le système au bord de l'explosion. Toutes ces données sont ouvertes, elles ont été régulièrement traitées par ce blog depuis sa création en 2009.
En temps normal, un problème de fret urgent peut être réglé à Barkhane dans le meilleur des cas en 24 ou 48h. Mais sans transport aérien civil, le système est paralysé, complètement. Ces livraisons outremer doivent être réalisées avec d'infimes précautions, puisque contrairement aux troupes promises pour les relèves, les équipages ne font pas de sas préalable à chaque vol.
Selon le Premier ministre, le sujet des relèves a même fait l'objet d'un conseil de défense, l'objectif étant, comme pour la Dissuasion, d'assurer la continuité opérationnelle.
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