Les quelque 2500 marins du groupe aéronaval vont confiner à terre, après que les tests se sont avérés
positifs sur 50 marins du Charles-de-Gaulle, sur une soixantaine de tests réalisés. Le nombre de patients réel peut donc être bien plus élevé. D'autant que les tests ne sont pas forcément infaillibles.
Pour l'instant, on n'évoque pas de cas sur d'autres navires du GAN. Alors que manifestement, la contamination semble avoir embarqué à l'escale de Brest, où d'autres marins que ceux du porte-avions avaient débarqué.
Les navires resteront en mer tant que leurs installations à terre ne seront pas prêtes. La marine cherche aussi à éviter une stigmatisation des marins dans les communes où ils vont arriver, et dans lesquelles ils figureront déjà, peut-être, comme les premiers malades du covid-19. Tout en cherchant à éviter un Roosevelt à la Française.
D'autant plus qu'au ministère des armées, les premières interrogations des militaires percent aussi sur cette interruption de mission inédite, qui aurait pu être gérée aussi autrement.
A Barkhane, les opérations ne se sont pas interrompues avec les premiers cas, même si, évidemment, le contexte est différent. Cela risque d'interpeller, et pas que les spécialistes du sujet, sur le porte-avions, dans une année qui devait être celle des porte-avions.
Un procès d'intention qui sera forcément mal ressenti par les marins, également des professionnels des opérations.
Les marins du Charles-de-Gaulle et du Chevalier Paul vont confiner à Saint-Mandrier, où confinent déjà des militaires partant, eux, pour d'autres opex et pour des embarquements comme ce blog l'a révélé. Mais aussi sur leurs bases aéronavales, ainsi qu'à Brest, où la Somme et le La Motte Piquet sont affectées.
Au moins une quatorzaine sera ainsi réalisée. Peut-être plus, si l'on considère le comportement parfois atypique du virus.
La marine insiste sur une égalité de traitement, sans considération de grade.
Dans l'urgence, trois marins ont été rapatriés à terre à Lisbonne et transportés par un Falcon 900 de l'ET60 sur l'hôpital Sainte Anne de Toulon.
Une décontamination du porte-avions pourrait s'avérer nécessaire. A ce stade, son départ en mission semble pas faire partie des priorités, puisque les aéronefs ont ou vont rejoindre leurs bases.