mardi 14 avril 2020

Un Atlas pour le Pacifique (suite)

Lors de l'audition de la minarm au sénat, restituée ici partiellement, et intégralement sur mon twitter
(@defense137), on apprenait qu'un Atlas du 1/61 Touraine allait s'envoler pour la Polynésie. Depuis hier, on connaît les détails de cette opération décidée très récemment, si on comprend bien la chronologie. Car contrairement à ce qui se fait pour les autres missions, l'équipage concerné et son échelon sol confinent une quatorzaine préalable, avant d'aller offrir les services de l'avion en Polynésie. Ceci, afin de ne pas ajouter potentiellement leurs cas à ceux de l'archipel. Les militaires seraient testés avant leur départ pour la Polynésie. Et sur place, ils resteront à l'isolement comme le font déjà les aviateurs affectés à des missions opérationnelles.
 Le trajet devrait bénéficier du soutien des bases alliées et Françaises. L'appareil s'envolerait en fin de mois d'avril, avec à bord du matériel mais aussi et surtout une équipe de décontamination allant renforcer celle déjà arrivée. Il faut en effet intégrer le fait que l'appareil, qui serait déployé un mois sur place, pourra assurer des missions très différentes. Pas sûr que toutes les pistes lui soient ouvertes, en tout état de cause, il faut que les plus gros aéroports internationaux de la région puissent le recevoir en cas de besoin, et pour cela, il faut offrir une bulle sanitaire garantie. A ce stade, on ignore quelle configuration aura l'appareil. La configuration sanitaire la plus récente permet d'évacuer six patients d'un seul coup. Soit trois fois plus qu'un Casa de l'ET82 Maine qui peut, lui, poser sur des terrains extrêmement sommaires.
Le premier atterrissage d'un Atlas est intervenu en 2015 sur le territoire.
L'appareil pourrait être partagé entre Polynésie et Nouvelle-Calédonie, en fonction des besoins. La détention d'un appareil plus gros que le Casa est un retex assez ancien, comme je l'avais souligné dans un récent article consacré à la Polynésie.
L'implication de l'Atlas dans des opérations dans l'outremer n'est pas une première, Irma avait déjà consommé quelques heures de vol. Ce blog a déjà éclairé la situation particulière du parc Atlas, par ailleurs consommé avec les besoins stratégiques et tactiques de Barkhane, et ceux de logistique plus basique. L'annonce du soutien pour la Polynésie intervient alors que le gros des évacuations aériennes a été réalisée en métropole. Des estimations non officielles tablent sur un décalage sanitaire de trois semaines entre la métropole et l'outremer, des réalités néanmoins très diverses d'un territoire à l'autre.

Mes infops et photos sur le twitter @defense137.