Dans deux mois, le CEMAT devrait présenter son plan stratégique pour l'armée de terre, de quoi
engager l'ensemble vers ses défis, notamment le retour de la haute intensité, des MCP plus réalistes. En parallèle, et sans lien avec le précédent, mais plus la conséquence du plan familles et d'une demande des terriens, le nombre de mutations va se réduire dans la carrière. Cette révolution avait été annoncée en filigrane d'un rapport du sénateur Dominique De Legge, l'an dernier.
Il y aura ainsi moins d'impact dans la vie familiale -notamment pour les études des enfants, et le travail du conjoint- sans rien perdre non plus de la condition militaire, et ce qui va avec, la mobilité physique et intellectuelle. La mesure doit aussi permettre aux militaires d'investir plus rationnellement dans leur domicile, alors que les changements perpétuels de logements amènent parfois à des méventes, ou des taxations particulières.
La règle est désormais fixé par le parcours professionnel, et non plus par une récurrence de mutations à intervalles connus à l'avance.
Deux tiers de la carrière seront ainsi progressivement menés dans un bassin géographique, à une heure maximum du point central. Même si les bassins diffèrent évidemment d'une spécialité à l'autre.
Un tiers du temps sera consacré aux centres d'intérêt armée de terre, dans des centres de formation initiale ou continue, ou des états-majors en Ile-de-France.
Cette mesure doit aussi contribuer à accentuer la fidélisation. Si l'armée de terre est peut-être moins touchée que les deux autres par les sirènes du privé, dans quelques spécialités (maintenancier hélico, interprète photo), la concurrence est directe.
La DRHAT devrait y gagner aussi en paperasse, avec moins de "paille" : le formulaire mobilité va remplacer les fameuses FIDEMUT. Il en fallait souvent quatre pour arriver à une mutation.
2020 est l'année de l'expérimentation : chaque mois de mars, la matrice de mobilité (MATMOB) identifiera les candidats à la mutations, amenant à la constitution de trois ensembles : mutés, cas particuliers et statu quo.
En avril-mai, le FORMOB est validé par un triptyque : autorisation du commandement de proximité de la mobilité, souhaits du candidat pour un réservoir, sans préférence possible à ce stade pour la garnison, et validation par la DRHAT.
De juin à août, la DRHAT fait mouliner ses super-calculateurs pour faire rencontrer l'offre et la demande de postes, puis de septembre à janvier, elle envoie le formulaire d'employabilité (FOREMP). Les candidats pourront se voir proposer jusqu'à cinq affectations.
En parallèle, la DRHAT travaille aussi sur la numérisation de la RH. Une infime partie des militaires ayant accès à l'intradef (un poste par section...), l'application visée devra permettre depuis un smartphone ou un ordinateur personnel de poser ses permes, consulter les infos RH. Bref, de rentrer dans le 21e siècle, en 2020, si la technique suit.
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