Alors que la com' de l'ISAF place l'armée nationale afghane (ANA) sous les feux de la rampe, en en faisant le coeur de l'opération "Moshtarak" (malgré des effectifs pour le moins modestes...), la réalité afghane rattrape les jolis tableaux statistiques exhibés en Europe. Théoriquement, l'ANA aurait dû atteindre un format de 94.000 hommes en fin d'année dernière or ils ne sont en fait que 64.000 hommes, un petit trou de 30%, comme l'IJC, à Kaboul, l'a découvert, fin janvier.
Sans doute en achevant la génération de forces de "Moshtarak". La réalité de l'ANA est telle que comme on l'a vu, un kandak, le 31, a dû quitter la zone française pour rallier le Helmand.
De ces 64.000 soldats, combien sont réellement déployés sur le territoire, une fois enlevés les vrais malades, les vrais blessés, mais aussi les vrais déserteurs : 50.000 ?
Bref, à moins de sacrifier une formation que des spécialistes du sujet estiment déjà trop courte, de procéder à une levée en masse et d'augmenter fortement les salaires (faire l'insurgé rapporte beaucoup plus), les 134.000 soldats attendus pour 2010 ne seront sans doute pas au rendez-vous. Pas en 2010 en tout cas.
Et d'autant plus que les pays contributeurs se font tirer l'oreille pour fournir des mentors (OMLT), pièce essentielle du dispositif. La France va engager une 7e formation de ce type, les Espagnols veulent monter à 3 ou 4 équipes, mais tout le monde n'est pas aussi motivé.
La réalité est cruelle : ces soldats "non combattants" comme on les appelle parfois sont en fait ceux qui sont les plus exposés aux tirs et pièges des insurgés. Les contributeurs de l'ISAF se bousculent plus pour "garder les grillages" ou faire des contrôles de vitesse.