La plus évidente est qu'il faut frapper, rapidement, EI. Pour l'instant, la responsabilité de l'armée
terroriste n'a pas fait l'objet de revendication, mais l'Etat va cibler, lourdement sans doute, des objectifs dans la zone irako-syrienne (ZIS), et le faire savoir. La même mécanique avait été mise en oeuvre après les attentats de Paris, le 13 novembre dernier. A court terme, faire plus est compliqué. L'armée de l'air n'a pas encore parachevé son rotary des chasseurs, il est donc difficile, dans la courte durée, de produire beaucoup plus de sorties, par delà un "surge" ponctuel (1).
Pour cela, il faut beaucoup plus d'avions libres d'activité... et ces avions sont dans la marine. Le président l'a confirmé (on le savait depuis des mois), le Charles-de-Gaulle doit rejoindre la ZIS à l'automne, et là aussi, ce sera difficile de compresser les délais.
Contrairement à ce qui se passe dans les bons films d'action, tout n'est pas question de clics de souris, mais il faut remettre le porte-avions en ordre de marche (notamment avec des munitions aéronautiques à bord, pour faire la guerre), requalifier les pilotes à l'appontage (c'est prévu dans quelques jours). Dans tous les cas et au plus tôt, même en changeant le programme du porte-avions, il faudrait une bonne quinzaine de jours avant de voire des chasseurs marine.
Pas sûr que cette option soit prise, car le porte-avions doit servir à montrer au monde que la France met le paquet pour la reprise de Mossoul.
Le président a aussi évoqué, mercredi soir, une présence plus importance des effectifs de l'armée de terre en Irak. Mais ce renfort est réduit, pour l'heure, à de simples instructeurs, pas à des combattants de première ligne. Ni même à des JTAC, essentiels pour orienter le feu de la troisième dimension.
Les modes d'action de Daech rendent de toute façon complexe l'entrée en action de moyens français disponibles. On n'utilise pas un LRU contre un Daech logé au coeur des villes, comme Barkhane l'a fait en plein désert. Que feraient des Leclerc -ou des Tigre, en a t-on assez à déployer, d'ailleurs- dans ce même contexte ?
Par contre, un engagement plus fort encore du renseignement est vraisemblable, pour sortir des cibles aux effecteurs. La prise de risque devra donc être plus forte, le renseignement technique n'est pas tout.
Dans la même logique, communiquera-t-on (ou pas) sans doute sur un renforcement des forces spéciales, pourtant déjà déployées à un niveau très élevé. Pour habiller encore plus la TF Hydra, il faudrait dépoiler la TF Sabre. Les forces spéciales, sont, rappelons-le, une priorité des gouvernements depuis des années, mais même si c'est moins cher, plus réactif, etc, cela reste une capacité rare, déjà déployée sur un trop grand nombre de points et de missions.
(1) cette réalité bien connue des lecteurs de ce blog doit aussi, néanmoins, changer durablement. Car actuellement, la France n'est engagée dans aucun conflit majeur contre une aviation adverse de haut niveau, et pour autant, sa marge de manoeuvre est, on le voit, extrêmement faible.
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