La fin de l'Euro avait été présenté aux policiers et gendarmes comme le bout du tunnel. C'était à peine
différent pour Sentinelle, qui devait passer de 10.000 (dont 7.000 déployés) à 7.000 (à peine 5.000 déployés).
Les attaques de Nice font voler ces prévisions en éclats. La perspective de nouveaux tours de Sentinelle pour ceux qui pensaient en avoir fini ne devrait pas faire bondir le moralomètre dans l'armée de terre, sans compter qu'il va prolonger les dégâts sur la formation continue et la prépa ops. La remise en état du potentiel humain prendra encore plus de temps (lire à ce sujet les déclaration des généraux de l'armée de terre dans le rapport opint, c'est cash, et compréhensible même par un non spécialiste...).
Cette prolongation d'une opération pas emballante aura aussi des effets sur la rétention du personnel de l'armée de terre, essentiel pour tenir le nouveau format de la force opérationnelle terrestre (1).
Certes, avant même l'attaque de Nice, le président avait repromis des mesures pour les militaires (toujours pas de détails), annoncé des mesures pour certaines spécialités (on ne sait pas lesquelles).
Côté gendarmes et policiers, les heures supplémentaires s'accumulent, parfois au risque de ne pas pouvoir prendre le repos comme prévu.
Ce niveau de fatigue concerne aussi les forces d'intervention du ministère de l'Intérieur. En retour d'une intervention, l'une d'elles a manqué de peu l'accident de circulation, le mois dernier, en cause, la fatigue. Le bout du rouleau n'est pas loin.
(1) en parallèle, la droite, qui a déjà dit son scepticisme devrait revenir à la charge contre Sentinelle.