Voeux inhabituels pour un chef des armées. Emmanuel Macron a mis ce matin à Toulon une tonalité
assez particulière dans son discours aux militaires et à leurs familles (une première) présents à bord du BPC Dixmude. Comparé à la tonalité souvent géostratégico-strétégique de ses prédécesseurs, il a gardé cette base de pâte pour y ajouter ses ingrédients, mêlant budgétaire, condition RH, obligation de résultats et rappel du prix payé par le service de santé des armées.
Ecartant du revers de la main les récentes chicayas budgétaires, il a annoncé des temps plus simples et responsables entre Bercy et la Défense. Dans la foulé de l'argu présenté cette semaine par sa ministre qui a dû rougir sous les compliments de son président, il a aussi contesté les analyses pessimistes de son action a affirmé que les promesses seraient tenues.
Passez un début de discours très écrit et trop lu, il a été plus percutant sur l'autre partie, détaillant les motivations d'une partie de ses choix pour la LPM -ceux décrits par ce blog cette semaine, à l'exception du 2e porte avions-.
Le renseignement figure en bonne place, mais c'est le cas depuis 2008, avec des résultats parfois très inégaux. Il a dit vouloir régler le sort des réductions temporaires de capacités acumulées LPM après LPM, notamment dans le domaine des patrouilleurs outremer.
Il a aussi été punchy derrière le lutrin envers la DGA qui doit jouer son rôle d'investisseur avisé qu'elle revendique depuis des années, et l'industrie qui n'est pas toujours au résultat. Au final, des marges de manoeuvre doivent être gagnées par la réforme de la première, et les efforts de l'autre. Des choix de matériels sur étagère doivent aussi être plus régulièrement réalisés dans cette logique, plutôt que de vouloir satisfaire ce qui arrive régulièrement à des impasses technologies, des dérives de coûts et de calendrier.
Sur la base de son discours, le chef des armées a sans doute gagné des points, mais cela suffira-t-il à réinsuffler de l'oxygène pur dans les poitrines un peu écrasées par la routine des non-décisions, les hausses de soldes reportées d'un an ou la dispo en berne ?
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