Comme c'est malheureusement souvent le cas, c'est après les attaques que les dispositifs sont durcis.
La leçon amère de Nice, ses 84 morts et ses centaines de blessés est visible depuis dans Paris. Sur les quais piétons (rive gauche), comme à Paris Plage (rive droite), des véhicules de police ont été mis en travers des accès qui vont vers les berges. Les trottoirs sont inacessibles, à un véhicule large, en tout cas. Problèmes, ces véhicules font normalement du police secours, cela obère donc la capacité de réaction de la police parisienne. Des personnels sont aussi obligés de rester en statique. Là où des blocs de béton suffiraient, pour le coup.
Des dispositifs anti-intrusion d'opportunité, pas
forcément durcis, avaient été mis aux accès qui mènent à l'Elysée, après
les attaques de janvier.
Des CRS étaient aussi ostensiblement en patrouille, hier, avec une AMD (celle de l'agence tous risques) ou du PM Beretta qu'on aperçoit dans tous les bons téléfilms des années 70 et 80 sur la mafia italienne. Certes on me rétorque souvent que ces armes sont sûres et précises, pour cela faudrait-il aussi... régulièrement tirer avec, or les dotations de la police ne sont pas au plus haut.
L'attaque de Nice aura eu pour effet de faire annuler des évènements festifs, la police n'ayant pas la possibilité d'assurer le service d'ordre. Seul Paris-Plage, une manifestation de la mairie de Paris a été maintenu.
L'autre effet c'est aussi évidemment de durcir le service sur les autres manifestations prévues en province, comme les fêtes de Bayonne, qui draînent un million de personnes. D'autres fêtes, dans le sud-ouest affichent aussi de belles concentrations de population.
A ce stade, le détail du plan de sécurité n'a pas été dévoilé, même si les syndicats s'inquiètent déjà, dans le droit fil du procès d'intention -une enquête de l'IGPN a aussi été ouverte- qui a suivi Nice.
Nice disposait d'une BRI et d'une antenne RAID en plus des effectifs de service général.
A Bayonne, le plus proche RAID est à Bordeaux (deux heures par la route), mais le 1er RPIMa n'est qu'à... un pas. Mieux, donc, que les 20 minutes prévues par Bernard Cazeneuve.
Un beau cas pratique, pour mesurer l'apport des forces spéciales à un plan d'urgence national de l'Intérieur, dont on a vu toutes les limites à Nice.
La question n'étant bien sûr pas de créer de nouvelles astreintes au régiment, qui n'en manque déjà pas. Mais qu'avant les soucis, les consignes et passerelles entre services aient bien été transmises et jetées, si d'aventure, le régiment était en mesure d'être utilisé, quel que soit son apport (tireur, véhicules, etc).