On le savait dès hier soir, la confirmation est venue ce matin, du président de la République, la
DGSE a perdu trois des siens, dimanche, en Libye. Initialement, l'information de l'agence américaine AP, récoltée en Libye-même, faisait état de la mort de deux Français dans un crash d'hélicoptère, suite à un tir de missile SA-7. Pour ajouter à la confusion, le ministère n'était pas joignable, hier, et une milice pro-Haftar expliquait que les morts n'étaient pas des Français.
Ce matin, la communication gouvernementale n'a pas eu d'autre choix que de reconnaître la mort de ces trois militaires, après information de leurs familles. Mais cette communication reste minimale, comme c'est le cas à chaque fois pour la DGSE, un service clandestin, qui n'a rien à voir avec les forces spéciales, évoquées en boucle par les mass media. On sait seulement que trois sous-officiers, relevant vraisemblablement du service action de la DGSE, ont perdu la vie. François Hollande évoque un "accident d'hélicoptère" et c'est tout ce qui transpirera, officiellement.
Il reconnaît déjà que ces hommes sont morts sur le terrain, en mission. Pour leurs familles et leurs frères d'armes (1), une reconnaissance sans doute importante.
Par delà la perte de ces trois personnels -vraisemblablement tous des hommes-, le gouvernement se retrouve aussi confronté à une situation difficile à expliquer, même si, pour l'heure, il n'est pas bombardé de questions sur ce que pouvaient bien faire sur place ces hommes. La présence de personnels du COS et de la DGSE est un secret de polichinelle, même si son évocation journalistique, parfois détaillée, a valu au Monde une enquête de la DPSD.
Mais en plus, depuis, les choses ont évolué. Officiellement, la France dit supporter le gouvernement d'union nationale, et perd trois personnels de son service secret dans la zone où opère un des deux principaux protagonistes des affaires libyennes, qui n'est pas le patron de ce GUN. Bien peu de choses, rapportée à la perte de ces trois hommes, mais, en Libye même, une situation qui ne sera sans doute pas simple à expliquer.
(1) du fait du secret qui l'entoure, le SA reste souvent l'objet d'interrogations sur son activité réelle. Devant les députés de la commission d'enquête sur les attentats, le DGSE a pour sa part expliqué que cette entité ne manquait pas de travail, et on s'en doute, pas qu'en Libye.