Pour l'heure, la gendarmerie choisit de contacter les anciens gendarmes pour les convaincre d'intégrer
volontairement la réserve, plutôt que de faire appel au décret qui permettrait de rappeler intégralement les anciens gendarmes, sans distinction.
Alors qu'en plus, les besoins sont différents d'un département à l'autre : une mobilisation en masse n'aurait donc pas de sens à court terme.
Le volume de missions éligibles n'en est pas encore là, estime-t-on sans doute, d'autant plus que la méthode pourrait être critiquable, et avoir des effets d'images assez négatifs, un impact sur la vie professionnelle (certains anciens gendarmes ont une activité professionnelle), sans compter son coût, nettement plus important. Car ces gendarmes ont une expérience, mais aussi un grade (et une solde qui va avec) : il semble donc plus avisé de former des jeunes gendarmes réservistes (qui alimentent la RO1) que de payer des gendarmes gradés mobilisés par décrets (soit la RO2).
Un exemple de la méthode retenue est livré par cette article paru dans la Vienne, et qui explique que 428 anciens gendarmes ayant quitté l'institution ces deux dernières années ont été identifiés dans le département. Sur les 354 qui ont répondu au contact téléphonique, 107 ont accepté de rejoindre volontairement la réserve. On ignore quelle part aurait de toute façon rejoint la réserve, sans ce contact. Le département comptait déjà 160 réservistes.
On le voit bien, la méthode n'est pas que dans la com', mais aussi dans la conviction et le contact. A méditer, à la Défense.
Actualisé : Le président se rendra demain à Saint Astier, dans un centre de gendarmerie en province, où des réservistes sont actuellement formés. Un double choix (province plutôt qu'Ile-de-France, et réserve gendarmerie, plutôt que réserve militaire) sans doute pas anodin et qui bénéficiera à la Gendarmerie, le président déplaçant dans son sillage des mass media.