C'est un gage d'audience, chaque 14 juillet, les chaînes radio et télé diffusent tout ou partie du défilé
militaire, à l'occasion de la fête nationale. Le défilé lui-même est précédé d'un "before" fait de reportages et de rencontres qui peuvent paraître fortuites entre l'envoyé(e) spécial(e) sur les Champs mais en fait, les choses sont rarement le fruit du hasard, avec un vaste processus de casting.
Le 14 juillet est d'ailleurs, me semble-t-il, la seule vraie manoeuvre com d'envergure qui subsiste aujourd'hui : c'est que les enjeux sont, pour chaque armée, très importants en termes d'images, et donc, de recrutement.
Toutes recrutent plus avec les conséquences des attentats de 2015, et en plus, cette année, les douaniers et la pénitentiaire viennent pêcher dans le vivier.
Les premiers à convaincre sont donc les deux diffuseurs du défilé, France 2 et TF1, dont il faut remplir le "before". TF1 a par exemple pu croiser une pilote de Puma à Barkhane, là où France 2 a emmagasiné du SMV et du fusilier marin (brestois). Ces reportages sont faits très en amont du 14 juillet.
Pour séduire le reste de la presse, plusieurs documents de synthèse sont produits par les services de com. La palme du plus complet cette année revient incontestablement au Sirpa Air, qui a conçu un vrai petit magazine : le travail d'une seule stagiaire qui a concentré les données qui arrivaient d'un peu de toute l'armée de l'air. GMP et DICOD font, chacun de leur côté, leur propre guide. C'est cette pâte qu'utilisent les commentateurs du temps réel, le 14 juillet, avec des annotations qu'ils/qu'elles (ou leurs assistant(e)s) collectent lors d'un unique passage sur les répétitions. Les présentateurs de chaînes se font aussi aider parfois de consultants extérieurs, et d'officiers castés par les armées pour... que le commentaire soit le plus juste possible.
D'ici là, les sujets sont emmagasinés, aussi, pour faire monter le défilé, et en fait, orienter l'intérêt des télespectateurs sur les trois heures de direct du 14 juillet : France 2 et TF1 étaient aussi sur les répétitions, aujourd'hui.
Ces répétitions sont théoriquement réservées aux seuls journalistes -peu nombreux ce samedi- : en fait, une règle régulièrement transgressée, malgré l'exigence préalable de présenter une carte de presse à l'accréditation. Sur ces répétitions, l'équipe média ou le journaliste sont systématiquement accompagnés par un officier de presse professionnel, ou de circonstance.
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