A une époque pas si ancienne, on connaissait les conclusions des conseils supérieurs de la fonction
militaire (CSFM). Celles de la 96e session, qui s'est déroulée en juin, n'ont pas fait la une du site internet du ministère de la défense, et pour cause, les représentants du personnel militaire ont transmis une liste assez impressionnante et inédits de motifs... d'insatisfaction.
Le CSFM demande par exemple que l'ITAOPC soit augmentée à 105 EUR, avec une indexation sur le coût de la vie. Les officiers doivent aussi être intégrés à l'AOPER, invoque aussi le CSFM, avec effet rétroactif au 1er janvier 2016. Il note aussi un "effet d'éviction important" dans le calcul de l'IAC, et appelle le ministre à "un esprit d'équité".
Le CSFM stigmatise aussi "les conséquences néfastes de la suractivité qui se prolonge depuis maintenant de nombreux mois". Notamment la progression des militaires, qui ont moins de temps pour se former. Le conseil note aussi des "difficultés de recrutement" et la "mise en péril de certaines spécialités" (non nommées). Il constate aussi le "décrochage" entre revenus des ménages civils et ménages militaires et le "sentiment persistant d'une paupérisation rampante mais bien réelle" (un thème désormais récurrent).
Dans cet esprit, le conseil demande un bilan d'étape sur les 1212 projets annoncés en 2012 par le ministre. Le gain le plus évident (pas cité) semble néanmoins être intervenu au profit des smicards des armées, à porter au crédit de l'actuel ministre qui avait pris ce chantier à bras le corps.
Après cette interpellation, le CSFM a transmis à son ministre une liste des points à améliorer. Pour les militaires du rang, le droit à la prime de service après 11 ans d'ancienneté. Pour les sous-officiers, la revalorisation de cette même prime, qui n'a pas évolué depuis sa création (1976), un décontingentement de la prime de haute technicité pendant trois ans. Les officiers, eux, ont fait passer le message d'un déplafonnement et d'une revalorisation des primes de qualification EMS "pour compenser l'augmentation des responsabilités exercées" (sic).
Le CSFM a aussi demandé un doublement de l'AOPER à 10 EUR, cette prime n'ayant pas évolué depuis 12 ans, et une monétisation totale de l'ITAOPC, qui doit désormais être indexée sur le coût de la vie (cf plus haut).
Le conseil regrette aussi que le dégel du point d'indice ne permette pas de rattraper l'inflation des cinq dernières années et s'avère donc "insuffisant". Pour le logement familial, "le parc proposé ne correspond plus aux besoins actuesl" assure-t-il aussi. Même jugement aussi pour l'offre de l'action sociale dont "certains pans" sont en "inadéquation" avec les besoins de la communauté militaire.