La marine change de CEMM (photo EMA) demain, et par conséquent, l'EMA change aussi de sous-chef opérations. L'amiral Bernard Rogel a quitté son bureau boulevard Saint-Germain, laissant sa batterie de téléphones, son casque bleu, legs d'un précédent locataire de la pièce, et sa grande carte, qui occupait tout un pan de mur. Pour un bureau certes quatre fois plus grand donnant sur la place de la Concorde, mais avec des responsabilités totalement différentes.
Passer de l'EMA à la tête de l'EMM, c'est délaisser l'emploi opérationnel des forces -navales entre autres- pour un travail qui peut sembler plus ingrat : faire en sorte que les forces en question soient d'attaque quand l'EMA en a besoin. On le sait, avec la réduction tendancielle des moyens, alors que les missions, elles, ne faiblissent pas, cet exercice devient de plus en plus complexe, donnant, de ce fait, encore plus de valeur aux hommes et femmes de la marine. Et au sens de l'arbitrage des priorités, fonction qui fait partie du quotidien du sous-chef ops de l'EMA.
Comme il l'avait expliqué dans une interview à RAIDS (n°300), une des ses grandes satisfactions, à l'EMA, restera d'avoir contribué, via les urgences opérations, à améliorer la protection des personnels. Il citait alors les surblindages et VAB-TOP d'Afghanistan, et les détecteurs optroniques sur les navires engagés en contre-piraterie.
Ce breton originaire de la région de Portsall (Finistère) a commandé trois fois à la mer -sous la mer, pour être juste- évitant de peu le commandement d'une frégate (1), avant d'intégrer les arcanes interarmées. Chef de cabinet du général Jean-Louis Georgelin, il avait ensuite rallié son poste de sous-chef opérations, un poste auquel il sera remplacé par le général Didier Castres, actuel chef du CPCO, et donc, à ce titre, au coeur de la gestion des opérations militaires françaises.
(1) second du Tourville, il devait commander l'Aconit, frégate qui n'a finalement pas été construite. Le nom a ensuite été donné à une FLF.