Malgré un certaine confusion dans les questions-réponses, et un manque de ligne directrice, plusieurs constats sont sortis ce soir de la convention défense de l'UMP, qui se tenait à l'Assemblée nationale en présence de plusieurs ténors (1). Plusieurs intervenants ont noté le manque de rayonnement de la défense dans la société civile. Un cadre d'Eurocopter a même souligné "un problème de communication vers le public non-initié".
Comme c'est pratique, les médias en ont pris pour leur grade, avec un index pointé sur le manque de hiérarchie de l'information, notamment chez mes confrères télévisés.
Bruno Le Maire, qui avouait avoir quelques militaires dans son entourage, s'interrogeait tout haut : "on a le sentiment que les armées se sont recroquevillées sur elles-mêmes". Et d'appeler à remettre la thématique défense au coeur des débats d'un "peuple de tradition militaire".
C'est antienne connue, mais elle vaut le rappel : plusieurs réservistes, dont le médecin Philippe Juvin ont demandé à ce que le sujet puisse être bien plus valorisé, quitte à trouver une formule pour associer le mot réserve dans l'intitulé du ministère.
Chantal Frère a quant à elle suggéré qu'on initie les jeunes devant les monuments aux morts, souvent inconnus dans les communes où, il y a longtemps, on les a construits puis gravés.
Globalement, cependant, on s'est un peu ennuyé, sur plus de quatre heures : seul le général Jean-Louis Georgelin a fait vibrer le tensiomètre, en redisant tout son amour des porte-avions : "il ne faut pas enfermer la défense dans des caricatures" a-t-il lancé en réponse à une question qui demandait des nouvelles du 2e porte-avions. Prenant à témoin les opérations en Libye, il a envoyé, dans la salle, une phrase qui a statufié quelques uns : "les BPC sont largement plus utiles que les porte-avions".
Pas découragée, la convention avait inscrit la construction de ce deuxième porte-avions comme un "objectif" : c'était sa 29e et dernière proposition.
(1) Jean-François Coppé, Michèle Alliot-Marie ainsi que la jeune garde montante, comme le député européen Arnaud Danjean. Et il faut le noter, quelques beaucoup plus jeunes : la relève des précédents.