Ca y est, il y aura donc de l'argent en moins dans les poches de rentrée -plus de 200 MEUR comme ce blog le révélait hier-, même si l'essentiel -les trois quarts- est donc prélevé sur les programmes d'armement (1).
Comme la France produit l'essentiel de ses propres armements, cette somme est donc une somme qui sort de l'économie française, qui appréciera (2). Le symbole n'a rien d'encourageant, d'autant plus que l'argumentaire gouvernemental a toujours consisté à dire que la défense était un domaine protégé : en faire un des bourgeois de Calais des réductions budgétaires risque donc de produire un signal du plus mauvais effet alors que les militaires ont déjà l'impression de faire beaucoup en terme d'engagement -le ressenti récent de l'ALAT est symptomatique, mais on le trouve aussi dans la marine et l'armée de l'air- avec des moyens pas toujours ultra-modernes : les Puma et Gazelle, lancés en 1967 sont des fringants jeunes hommes à côté des C-135FR -arrivés en 1964-.
D'autant plus que la réserve interministérielle, qui permet de régler la facture des surcoûts des opex, suscite toujours les craintes des députés qui redoutent qu'on ne revienne, de façon détournée, à l'ancien système (régler les opex sur la bête).
C'est peu de le dire, les bases de défense ont du mal à convaincre -même s'il faut sans doute leur donner du temps- et l'augmentation de la durée d'allongement des cotisations retraite est restée en travers de bien des gorges. Que les augmentations de soldes des quatre dernières années -substantielles- n'ont pas suffi à détendre.
Les CFM de l'automne risquent d'être, dans un contexte aussi radieux, plus animés que prévus.
(1) on attend le détail, mais le choix des programmes concernés sera sans doute analysé par chacune des armées et des industriels concernés comme un symbole de plus.
(2) c'est bien sûr un autre sujet, mais 2011 n'est pas partie, pour l'instant, pour être un grand cru de l'export : le seul grand contrat signé pour l'instant -attendu depuis longtemps- a consisté dans la modernisation des Mirage 2000 indiens... qui sera réalisée en partie localement. Des exports qui s'effondrent, des commandes nationales en moins : les deux mamelles de l'industrie d'armement frappées en même temps...