A Mailly comme à la guerre. Les journalistes qui visitaient à Mailly un centre d'opérations de la future brigade La Fayette ont dû laisser, hier, à l'entrée, tous leurs supports numériques (clés USB, disques durs) et téléphone portable (1). Trois journalistes, dont votre serviteur, soit un bon quart du groupe (2) ont refusé ces conditions.
"C'est la conséquence de Wikileaks" a expliqué le chef des lieux (3), tandis qu'on relatait par ailleurs que des Américains étaient venus réaliser un audit de sécurité des lieux. C'est ce qui explique sans doute cet excès de zèle, mais qui n'a aucun fondement : dans la vraie guerre, en Afghanistan, les journalistes ne sont tout bonnement pas autorisés à pénétrer dans des locaux hautement classifiés comme l'état-major de la brigade La Fayette, ou les TOC. Et, pourrait-on ajouter, la plupart des journalistes qui étaient hier à Mailly n'iront pas en Afghanistan.
(1) il fallait oser de telles conditions, le jour où l'actu bombardait sur les "repérages" de communications de journalistes.
(2) pour mon calcul, j'enlève les non-journalistes, puisqu'il est de bon ton, désormais, sur des présentations à la presse, de mêler les attachés de presse de l'industrie. Si vous êtes charcutier et fournisseur de l'armée, inscrivez-vous, il reste des places !
(3) qui a dû s'entraîner sans son général : le général Maurin est en poste pour un an à Nijrab ; conséquence, il ne peut s'entraîner avec son futur état-major.