Après 1h52 de film, voilà la dédicace que le réalisateur du film forces spéciales a souhaité inscrire en début de générique. Stéphane Rybojad dédie son film aux deux derniers commandos marine tués en Afghanistan, ainsi qu'aux 73 autres soldats qui ont laissé la vie sur place. Mais aussi donc, aux reporters, l'autre fil rouge de son film.
Cette double dédicace peut sembler étrange quand on connaît l'amour imodéré qui lie les populations militaires et médiatiques, et dont le film délivre d'ailleurs quelques tranches crédibles. Mais le réalisateur, qui n'a pas choisi de faire dans la facilité, tient à cette dédicace, comme à son choix d'un premier rôle africain, ou de l'Afghanistan comme personnage à part entière. Et (pire que tout), de faire un film sur les militaires dans un pays où c'est devenu tellement rare qu'il y a forcément des raisons à cela.
Des choix courageux, mais qui semblent avoir rendu difficile la commercialisation du film sur les chaînes hertziennes, en France.
Comme souvent, c'est donc le public qui tranchera, la presse n'ayant pas livré non plus, pour l'instant ses augures, ce qui n'est pas forcément bon signe non plus.
Hier, lors d'une projection de presse, aucun sentiment général dans la salle n'a transparu. Ni pendant le film, ni à l'issue.
Public moins rétif, ce soir, avec une projection privée pour les forces spéciales. Les vraies, cette fois.
(1) Il s'agit des maîtres Benjamin Bourdet du commando Jaubert (il a été promu à titre posthume ce vendredi) et Jonathan Lefort, du CTLO Trépel. Ces deux commandos marine appartenaient au GFS Jehol.